Repenser les réparations

Pourquoi persister avec la vieille méthode du premier arrivé, premier servi, quand la technologie nous permet de faire un triage beaucoup plus efficace et rentable pour tout le monde?

Un groupe de journalistes de camionnage a eu l’occasion de découvrir récemment, à Birmingham en Alabama, comment Mack et Volvo ont mis en place un programme de centres de productivité certifiés, appelés Certified Uptime Centers, qui tablent sur le diagnostic à distance pour diriger vers des aires de services attitrées les camions requérant des réparations nécessitant cinq heures de travail ou moins.
Le programme de centres de productivité certifiés de Mack et Volvo a été annoncé l’an dernier. Présentement, Mack compte 67 centres et Volvo, 57, pour un total de 176 en Amérique du Nord. Ce programme aurait permis de réduire de 2,5 jours le temps de réparation moyen des camions. Groupe Mack/Volvo de Montréal est présentement en processus de devenir un de ces centres certifiés.
La télématique et le diagnostic à distance sont au cœur du fonctionnement des centres certifiés. Ces technologies auraient permis de réduire les temps de diagnostic de 70 pour cent et les temps de réparation de 21 pour cent en moyenne. Près de 50 000 camions Mack sont équipés du système de diagnostic à distance Guard Dog Connect, alors que le système Remote Diagnostics se trouve présentement dans plus de 120 000 camions Volvo.

Triage selon le besoin
Pour recevoir la certification, les concessionnaires Mack et Volvo doivent mettre en place des processus de travail standardisés et aménager des aires de service attitrées.

Nous nous sommes rendus chez Nextran Truck Center, à Birmingham en Alabama, un concessionnaire qui offre trois aires de service réservées au programme Uptime.

Nextran avait déterminé que plus de la moitié des camions qui se présentaient à ses installations pour des réparations nécessitant moins de cinq heures de travail. Mais parce que Nextran utilisait, comme bien des ateliers, le principe du «premier arrivé, premier servi», ces camions, qui auraient pu reprendre la route le jour même, passaient plutôt plusieurs jours dans sa cour.

«Nous avons conclu que le principe du premier arrivé, premier servi, ne devait plus exister chez nous», d’expliquer Greg O’Connor, directeur des opérations d’entretien chez Nextran.

Avant même d’obtenir la certification de Mack et Volvo, Nextran est passé à un système de triage et d’aires de réparation attitrées pour les réparations mineures de courte durée.

Les camions qui arrivent chez Nextran pour réparation, dirigés chez le concessionnaire par un appel du service Guard Dog Connect ou Remote Diagnostics, à l’apparition d’un code de défectuosité ou par un appel téléphonique traditionnel, font l’objet d’un premier diagnostic au moyen d’un outil JPro. Le technicien sait alors si la réparation peut être effectuée en quelques heures, ou si le camion doit recevoir un diagnostic plus approfondi.

L’information est consignée à la plateforme ASIST de Mack et Volvo, qui est conçue pour optimiser les communications et organiser la documentation et le contenu des bons de travail entre le concessionnaire et le manufacturier. Greg O’Connor a assuré que les techniciens de Nextran travaillent indifféremment et sans problème avec le système de Mack ou celui de Volvo. Un système de répartition attribue ensuite la réparation au technicien le mieux qualifié pour ce type de travail.

Nextran a par la suite perfectionné son programme pour obtenir la certification Certified Uptime Center. Depuis, elle a fait progresser de 43 à 63 pour cent le nombre de bons de travail de cinq heures et moins complétés en 24 heures ou moins.

Greg O’Connor a indiqué à Transport Routier qu’il fallait auparavant compter de trois à quatre jours pour remettre sur la route les camions nécessitant des réparations de cinq heures ou moins. «Présentement, 80 pour cent du temps, ces camions reprennent la route en 24 heures ou moins. En outre, nous sommes devenus beaucoup plus efficaces pour les travaux qui prennent plus de temps, car les techniciens peuvent se concentrer sur ces travaux sans devoir les interrompre pour aller faire une plus petite réparation.»
M. O’Connor nous a dit que les réparations de cinq heures et moins les plus fréquentes sont très souvent reliées à des capteurs, et aussi à des durites, des courroies, des joints de roue et des réceptacles de frein.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.