Une nouvelle association pour les routiers du Québec

Estimant que leur métier mérite d’être mieux représenté, reconnu et respecté, un groupe de camionneurs a lancé le 13 juin dernier, l’Association des routiers professionnels du Québec (ARPQ).

L’idée de créer cette association a germé sur les ondes de l’émission Truck Stop Québec, diffusée sur les ondes de la radio satellite XM.
 
Martin Boivin, voiturier-remorqueur et président de l’ARPQ, a expliqué à Transport Routier que «les camionneurs ont commencé à jaser fort après l’adoption de la loi sur le limiteur de vitesse, dossier dans lequel l’opinion des chauffeurs n’a aucunement été prise en considération».
 
Une première rencontre a eu lieu en novembre dernier afin de déterminer la faisabilité de fonder une association. Les initiateurs se sont ensuite mis à la recherche de gens intéressés à participer au démarrage. Des réunions subséquentes ont eu lieu mensuellement au printemps et l’association a été inscrite au registre des entreprises du Québec il y a quelques semaines à peine.
 
Interrogé à savoir si l’association s’adresse aux chauffeurs, aux voituriers-remorqueurs ou au deux, M. Boivin a confirmé que l’APRQ veut regrouper les deux types de camionneurs, précisant que «nous représentons la personne qui se trouve derrière le volant».
 
L’objectif visé est de faire reconnaître le professionnalisme des routiers, d’assurer leur représentativité, de faire respecter le métier et de promouvoir la sécurité.  «Le grand public a souvent une perception erronée de notre métier. On nous voit comme des nuisances publiques. Nous voulons montrer, au contraire, que les routiers sont des professionnels qui offrent un service essentiel», d’expliquer Martin Boivin.
 
L’ARPQ veut être partie prenante des dossiers essentiels qui touchent ses membres, et avoir droit de parole auprès des instances gouvernementales, par exemple en prenant place à la Table québécoise de la sécurité routière, «notre dossier prioritaire», indique le président de l’ARPQ, qui prend soin de préciser que l’Association «n’est pas là pour gérer les salaires : nous ne sommes pas un syndicat. Mais nous voulons améliorer les conditions générales des routiers et avoir notre mot à dire lorsqu’il y a des négociations avec le gouvernement».
 
L’ARPQ vise-t-elle à siéger au Forum des intervenants de l’industrie du camionnage général? «Oui, nous voulons être partout où nous pouvons être concernés», répond M. Boivin. Il ajoute que la réglementation sur le livre de bord électronique fait partie des autres dossiers sur lesquels l’Association souhaite se pencher en priorité.
 
Une troisième association de routiers
 
Étant donné l’existence de Travailleurs autonomes Québec (TAQ), un organisme qui fait des représentations auprès des instances gouvernementales et qui offre des services aux travailleurs autonomes oeuvrant dans les secteurs intra et extra provincial, dans le camionnage forestier et dans le transport par benne basculante, et celle de l’Association professionnelle des routiers autonomes du Canada (APRAC), pourquoi les routiers du Québec ont-ils senti le besoin de mettre sur pied une troisième association s’adressant à un bassin de membres communs?
 
«Travailleurs autonomes Québec n’a pas fait le travail de représentation à la Table québécoise de la sécurité routière. Ils n’ont pas consulté leurs membres dans le dossier du limiteur de vitesse. TAQ n’est pas représentative des routiers car elle compte beaucoup plus de membres de l’industrie du taxi que de chauffeurs de camions», répond Martin Boivin.
 
En ce qui a trait à l’APRAC, le président de la nouvelle association juge qu’elle se fait trop discrète. «Nous n’en entendons plus vraiment parler. Les membres paient leur adhésion, mais n’ont pas vraiment de nouvelle ou de suivi par la suite», dit-il. Transport Routier a demandé si une alliance de quelque forme que ce soit pourrait être possible entre l’ARPQ, au niveau provincial, et l’APRAC, au niveau national, mais Martin Boivin rejette une telle éventualité. «Nous n’avons pas les mêmes buts et nos visions sont différentes», nous a-t-il fait savoir.
 
Formations, assurances et rabais
 
Outre la représentation, l’ARPQ veut offrir à ses membres des programmes axés sur la formation, des programmes d’assurance ainsi que des rabais pour différents services.
 
«Nous avons discuté avec le Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC) d’un programme de reconnaissance des acquis pour les routiers qui ne détiennent pas de Diplôme d’études professionnelles (DEP)», indique Martin Boivin. Le CFTC serait disposé à se rendre en régions, si le nombre de candidats le justifie, et à offrir une journée d’évaluation des connaissances menant à l’obtention du DEP. Les candidats pourraient passer l’évaluation avec leur camion, si tel est leur choix, et le tout serait gratuit.
 
Du côté des services, l’ARPQ est, au moment d’écrire ces lignes, en pourparlers avec SSQ Assurances générales pour offrir des assurances salaire, médicaments, vie et voyages à ses membres. Sans aller dans les détails, M. Boivin nous a confié que «les prix seront concurrentiels à ceux des programmes d’assurance déjà offerts par les différents transporteurs». L’avantage pour les membres? « L’assurance suivra le chauffeur peu importe où il ira travailler. Il n’aura pas à subir de période d’attente s’il change d’employeur; il sera toujours assuré.»  L’Association est également en négociation pour offrir une assurance pour les camions.
 
Différents fournisseurs de services ont accepté de devenir partenaires de l’ARPQ, ou sont en pourparlers pour le devenir. On parle de partenaires des secteurs juridiques (Cain, Lamarre, Casgrain, Wells), comptables ( Bruno Tremblay, CGA et KGT Consultant) et financier (Source Financement) en mesure d’offrir des tarifs à forfaits et différents rabais sur les ouvertures de dossier et la prestation de divers services.
 
Le conseil d’administration est composé, outre Martin Boivin à la présidence, d’Olivier Pigeon à la vice-présidence (chauffeur au Groupe Robert), de Stéphan Lavoie (voiturier-remorqueur) au poste de secrétaire et de Sébastien Ruel (également voiturier-remorqueur) à celui de trésorier. Vous pouvez lire leur notice biographique sur le site de l’Association au www.arpq.org. L’ARPQ a également créé une page Facebook.
 
Le recrutement des membres a commencé au lancement officiel de l’ARPQ. L’adhésion est offerte à un prix de lancement de 49,95$ (plus les taxes) par année. Cette offre sera valable pendant une période indéterminée, à la suite de laquelle le prix annuel sera de 99,95$, taxes en sus.
 
L’ARPQ visent à recruter 500 membres d’ici la fin de l’été. «Il y a 90 000 détenteurs de permis de conduire de classe 1 au Québec. Si seulement 10% d’entre eux y adhèrent, notre association peut penser attirer quelque 9 000 membres au cours des prochaines années», évalue Martin Boivin. 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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