Les contrôleurs ontariens dénoncent les quotas d’inspections

Rien ne va plus entre les agents de contrôle routier de l’Ontario et le ministère des Transports de cette province (MTO).

Les contrôleurs disent être opposés à un système de quotas qui mettrait l’accent sur le nombre d’inspections menées plutôt que la qualité et la profondeur de ces dernières. Ils sont également insatisfaits de leur environnement de travail, qu’ils estiment ne pas être sécuritaire.

L’un de ces inspecteurs a déclaré être soumis à un quota de 600 inspections par an et que ses patrons sont avisés si cet objectif n’est pas atteint.

Selon cette source qui a requis l’anonymat, l’Ontario utilise ces quotas afin de pouvoir recueillir un maximum de données permettant d’affirmer que les routes de la province sont parmi les plus sûres au pays. « Cela se fait au détriment de la sécurité du public », déclare-t-il, ajoutant que les agents devraient pouvoir concentrer leurs actions sur les transporteurs connus pour être à risque ou qui détiennent un permis d’opérer conditionnel.

Les syndiqués affirment que les contrôles ciblent par ailleurs très souvent des camions et remorques très récents et plus susceptibles d’être en bon état, dans le but délibéré de mousser des statistiques positives.

En ce qui a trait aux conditions de travail jugées hasardeuses par les travailleurs, malgré des informations encourageantes provenant du MTO et transmises à leur syndicat, bien peu aurait apparemment changé.

Le niveau des pouvoirs d’intervention des contrôleurs routiers ontariens demeurerait nébuleux, notamment en vertu du Code criminel du Canada. Les uniformes affichant une ressemblance avec ceux des agents de la police provinciale de l’Ontario (OPP), des contrôleurs craignent d’être pris à partie par des usagers de la route furieux, sans toutefois disposer de l’équipement de protection dont bénéficient les policiers.

Le MTO a tenu à calmer le jeu, le porte-parole Joshua Henry affirmant l’importance accordée par les autorités à la sécurité des employés. Il ajoute que le ministère du Travail a étudié la question et que « L’enquête a conclu qu’aucune condition des conditions [de travail] présentes ne répondait aux critères d’un refus de travail. »

Aucune information n’a encore filtré quant à la manière dont se déroulera l’opération Roadcheck au mois de mai en Ontario, dans une atmosphère de travail apparemment toxique.

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