Les embouteillages à Montréal – L’enfer pour l’Association du camionnage du Québec (ACQ)

MONTRÉAL – L’industrie du camionnage perdrait 275 millions de dollars par année dû à la circulation infernale à Montréal.

Les conditions de circulation “dantesques” qui perdurent depuis des mois sur l’île de Montréal causent de très gros maux de tête à l’industrie du camionnage, rapporte le quotidien La Presse dans sa livraison de ce matin. L’Association du camionnage du Québec le confirme en précisant que les grandes entreprises de transport de marchandises envisagent désormais d’imposer une surprime à leurs clients pour ramasser ou livrer des produits dans la métropole. Ce n’est, pour l’instant, qu’une possibilité.

Au terme de conseil d’administration de l’ACQ tenu la semaine dernière à Mont-Tremblant, le président de l’Association, Marc Cadieux, a indiqué que “les gains économiques et environnementaux réalisés depuis quelques années grâce aux programmes de réduction de la consummation de carburant ont été anéantis en quelques mois dans la congestion routière.”

“C’est pire que jamais”, a-t-il ajouté dans une entrevue qu’il accordait au quotidien. “Quand ce n’est pas une autoroute qui est en chantier, c’est un pont qui ferme, une conduite d’eau qu’il faut remplacer, des travaux à tous les coins de rue.”

Citant M. Cadieux, le journal rapporte que c’est l’enfer pour tout le monde. “Mais pour le transport routier, cela s’ajoute à l’augmentation du prix du diesel, aux achats de nouveaux moteurs à émissions réduites, qui coûtent 10 000$ de plus que les moteurs ordinaires, et au ralentissement économique, qui fait très mal”, estime le porte-parole de l’ACQ.

La ville de New-York, Manhattan notamment, serait le seul autre endroit où a été implanté une surprime aux clients en raison des conditions de circulation.

Selon une étude préparée par le conseiller en affaires économiques et fiscales de l’ACQ, Frédérik François, “les transporteurs interviewés ont constaté que leur productivité a chuté de 10%, sur la base des opérations locales de ramassage et de livraison dans l’île de Montréal en 2008.” Dans l’entrevue à La Presse, M. François a ajouté que l’industrie observe une augmentation moyenne de 45 minutres dans le temps alloué aux déplacements par chauffeur et par véhicule.

“Si on considère que près de 25 000 camions roulent chaque jour dans l’île, et qu’un camion de 15 tonnes consomme 3,76 litres à l’heure au ralenti, produisant des émissions moyennes de 2,76 kg de gaz à effet de serre (GES) par litre de carburant diesel, on peut facilement estimer les rejets de GES à 50 000 tonnes sans trop risquer de se tromper, pour des pertes pouvant s’élever à environ 275 millions de dollars par année.”

Notons que la dernière étude faite à ce sujet révélait que les pertes pouvaient atteindre la somme de un milliard de dollars en tenant aussi compte de la circulation des automobiles.