Incertitude au port

Ce que l’industrie redoutait depuis quelques semaines est en train de se concrétiser : les débardeurs du port de Montréal sont tombés en grève partielle ce matin. Partielle en ce sens que les débardeurs refusent, à partir de ce matin, de travailler les fins de semaine et de faire du temps supplémentaire.

En début de semaine, nous rapportions ces propos de Michel Murray, conseiller syndical du Syndicat des débardeurs du port de Montréal (SCFP 375) : «Vendredi dernier, après une bonne semaine de négociations où les travaux allaient bon train, nous avons été surpris de recevoir un avis de l’employeur comme quoi dans 72 heures, c’est-à-dire à partir de mardi, il exerçait son droit de lock-out.»

Hier, La Presse écrivait que «la grève partielle a été déclarée en réponse à l’annonce de l’Association des employeurs maritimes (AEM) de ne plus assurer un minimum d’heures payées non travaillées aux débardeurs, une clause habituellement garantie dans la convention collective. L’AEM a justifié cette mesure par une baisse d’achalandage de 11 % au port de Montréal.»

Sur sa page Facebook, le SCFP 375 convoque ses membres au renouvellement du vote de grève de 60 jours, valide du 16 avril au 15 juin, qui suivra celui qui vient à échéance le 19 avril prochain. Le vote électronique a lieu aujourd’hui et demain, alors que le vote physique se fera vendredi.

Pour l’industrie du camionnage, et pour l’économie de Montréal et du pays, une nouvelle grève aura des conséquences majeures. Des bateaux qui seraient détournés vers d’autres ports de la côte Est pourraient bien choisir de ne jamais revenir à Montréal.

«Chaque jour, 2 500 camions transitent au port de Montréal, ce qui représente plus de 2 400 conteneurs par jour», nous a indiqué Marc Cadieux, PDG de l’Association du camionnage du Québec.

«L’industrie du transport routier de marchandises génère plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans le Grand Montréal, et représente au Québec 54 % du volume en tonnes manipulées. La situation qui perdure actuellement au port de Montréal a déjà des conséquences néfastes pour l’industrie du camionnage. On constate déjà une diminution des volumes et un détournement des marchandises vers des ports concurrents et plus éloignés. Il s’agit de répercussions directes et importantes pour l’économie du Grand Montréal, pour les entreprises canadiennes qui dépendent du commerce international et, ultimement, pour l’approvisionnement en biens et produits pour les citoyens. Nos membres anticipent des pertes d’emplois puisque l’arrêt des opérations portuaires force des transporteurs à suspendre leurs opérations, à réduire le personnel, dont de nombreux chauffeurs.»

Ce n’est déjà pas facile de recruter des mécaniciens de véhicules lourds, voilà que la pandémie et les nouvelles mesures sanitaires annoncées par le gouvernement du Québec ont des répercussions sur la main-d’œuvre dans les ateliers. Plus tôt cette semaine, le dirigeant d’un concessionnaire de camions m’a dit que deux de ses mécaniciens avait quitté, refusant de faire leurs quarts de travail en entier un masque au visage. Auparavant, le masque était requis uniquement lorsque la distanciation de deux mètres ne pouvait pas être respectée, par exemple lors de déplacements dans l’atelier.

Hyliion Holdings Corp. a formé le Hypertruck Innovation Council, un groupe composé de leaders du transport et de la logistique qui appuiera le développement du groupe motopropulseur électrique Hypertruck d’Hyliion pour les camions commerciaux de classe 8.

Combinant une transmission entièrement électrique et un groupe auxiliaire de bord alimenté au gaz naturel pour recharger la batterie, l’Hypertruck ERX offre plus de 1000 milles d’autonomie. Le groupe motopropulseur produit également de l’électricité pour environ 30 % moins cher que le coût moyen du réseau.

Les membres du Conseil représentent plus de 100 000 camions commerciaux de classe 8 dans le monde. Le groupe collaborera avec Hyliion pour fournir aux utilisateurs des informations sur le développement de l’Hypertruck, ainsi que pour promouvoir des pratiques durables dans l’industrie du camionnage commercial.


Le Conseil comprend Agility Logistics, American Natural Gas, Anheuser-Busch, GreenPath Logistics, NFI, Penske Truck Leasing, Ruan Transportation Management Systems, Ryder System, Schneider, Wegmans Food Markets et Werner Enterprises.


Fondé en 2015, Hyliion Holdings est entré en bourse en septembre 2020 (NYSE: HYLN) à la suite d’une fusion inversée avec Tortoise Acquisition.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture de nos nouveautés.


Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.