Penser en dehors de la boîte

Si vous voyez encore les remorques comme une simple boîte rectangulaire, préparez-vous à changer d’idée.    

«Les remorques vont progresser au cours des 20 prochaines années de la même manière que les tracteurs ont progressé au cours des 30 dernières années», a déclaré Robert Braswell, directeur général du Technology & Maintenance Council (TMC), la division technique de l’American Trucking Associations.

Le TMC a publié un rapport de 88 pages sur l’utilisation et l’adoption de produits pour remorques intelligentes, et a organisé un webinaire pour discuter des principales conclusions. L’étude a été réalisée par eSmartt, qui a interrogé 12 des 15 plus grandes entreprises de location de remorques en Amérique du Nord, lesquelles contrôlent environ 10 % de toutes les remorques.

Les produits pour remorques intelligentes représentent un marché énorme. Charlie Willmott, PDG de WillGo Transportation Consulting, un partenaire eSmartt, a indiqué qu’il y a entre 4 et 6 millions de remorques en Amérique du Nord, soit environ 2,5 remorques pour chaque tracteur. Avec la croissance des ventes en ligne, l’utilisation des remorques est «astronomiquement élevée».

Les technologies de remorques intelligentes ont le potentiel de réduire les temps d’arrêt et les coûts d’entretien, d’améliorer la sécurité et d’optimiser l’utilisation des actifs, croit M. Willmott.

Paul Menig, PDG de Business Accelerants, l’autre moitié de eSmartt, a partagé quatre points clés de l’étude :

– Les panneaux solaires sont de plus en plus utilisés pour recharger les batteries et alimenter la télématique des remorques. Ils sont également utilisés pour garder les batteries de hayon élévateur et les groupes frigorifiques chargés.

– La normalisation est importante. Les utilisateurs finaux et les sociétés de location de remorques souhaitent une normalisation de l’équipement et des données. Les sociétés de location préfèrent limiter les systèmes télématiques au sein de leurs flottes à un ou deux fournisseurs, mais elles feront des exceptions pour les clients si la taille de la commande ou la durée de la période de location le justifient.

– Les compagnies de location montrent la voie. Bien que les options de spécification diminuent pour les tracteurs en raison de l’intégration verticale, l’inverse est vrai pour les remorques. «Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que les options pour les remorques augmentent», a partagé M. Menig. «Les compagnies de location qui investissent dans de nouvelles technologies intelligentes, au-delà du GPS, le font principalement de leur propre initiative, à la recherche de ces efficacités potentielles qui amélioreront la valeur client à l’avenir.»

– Ceux qui utilisent des produits pour remorques intelligentes veulent des mises à jour simples. Les tracteurs peuvent faire des mises à jour logicielles par voie hertzienne, mais ce n’est pas si simple avec les remorques.

«Il y a beaucoup plus de remorques que de tracteurs. Les remorques se déplacent librement et ne sont pas toujours reliées à un tracteur. Elles se trouvent peut-être au mauvais endroit. Cela rend plus difficile la mise à jour logicielle en direct. Les mises à jour à distance sont importantes pour les sociétés de location car souvent, elles ne voient plus leur matériel roulant une fois qu’il a été déployé chez un client. La mise à jour devient très difficile.»

Vous pouvez commander le rapport complet du TMC ici.

10 ans maximum

L’Administration portuaire de Vancouver Fraser va-t-elle trop loin en imposant un âge maximum aux camions qui se rendent à ses installations? Un groupe de camionneurs locaux trouve que oui et a organisé un rassemblement le jour de la fête du Canada pour protester contre les restrictions.

À partir de l’année prochaine, seuls les camions de l’année modèle 2012 ou plus récents pourront entrer au port.

«Bien que nous respections le droit à une manifestation pacifique, l’autorité portuaire a la responsabilité fédérale d’assurer le mouvement sûr et efficace du commerce canadien à travers le port, tout en protégeant l’environnement et en tenant compte des communautés locales», a déclaré l’autorité portuaire dans un courriel.

«La politique sur l’âge des camions a été annoncée pour la première fois il y a plusieurs années et un préavis considérable a été donné à l’industrie pour se préparer à ces changements. Cette politique a été mise (en place?) dans le cadre de notre travail visant à réduire les répercussions environnementales et sanitaires des opérations portuaires sur les communautés.»

Le porte-parole de la United Truckers Association, Gagan Singh, a pour sa part déclaré que le groupe entreprendrait une poursuite en justice avant la fin juillet. Il a indiqué que le gouvernement de la Colombie-Britannique avait le droit d’imposer des restrictions sur l’âge des camions, mais pas l’autorité portuaire.

«On dirait qu’ils essaient de sortir les petits exploitants du système et d’attirer de plus grandes entreprises», a déploré Gagan Singh, ajoutant que les grandes entreprises peuvent louer des camions et les faire rouler avec des équipes de deux camionneurs, ce qui n’est pas possible pour les voituriers-remorqueurs.  

Traton-Navistar : affaire conclue

On en parle depuis quelques années déjà mais c’est maintenant fait : le Groupe Traton a acheté Navistar, le fabricant des camions International, pour 3,7 milliards $ US. Tratton est un important joueur mondial qui possède aussi, entre autres, les camions Volkswagen, Scania et MAN.

Navistar se retirera de la bourse américaine ce mois-ci.

«Aujourd’hui est une journée sensationnelle pour le Groupe Traton et nos nouveaux collègues de Navistar qui se joignent à la famille mondiale Traton. À partir de maintenant, nous travaillerons main dans la main afin de nous rapprocher encore davantage du transport durable du futur», a déclaré Matthias Gründler, PDG de Traton.

Navistar a indiqué par communiqué qu’à titre de membre à part entière de Traton, il sera en meilleure position pour répondre aux exigences du marché et améliorer son offre de produits, en particulier dans le secteur des camions électriques et autonomes. Le pouvoir d’achat combiné pourrait aussi donner un avantage concurrentiel à Navistar.

Pour le moment, Traton mise sur son moteur diesel de 13 litres appelé «Common Base Engine». La société croit que d’ici 2025, 50 % des camions des marques du groupe seront propulsés par ce moteur.

Steve Bouchard

Rédacteur en chef, transportroutier.ca

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.