Les défis de Martin Weissburg
Le nouveau président de Mack Trucks, Martin Weissburg, est en mesure de lire ce texte en français à propos de lui. C’est qu’avant d’occuper son siège actuel, il a été président de Volvo Construction Equipment, une société de neuf milliards de dollars comptant 15 usines autour du monde, ce qui l’a amené à vivre quelques années en Belgique, où il s’est initié aux rudiments de la langue de Molière.
Entré officiellement en poste le 1er juin 2018, il succède à Dennis Slagle, qui a pris sa retraite. M. Weissburg, qui est membre du conseil de direction de Volvo Group, a aussi été PDG des services financiers de Mack et Volvo.
«Mack est un nom iconique. En être le président, c’est un emploi de rêve dans le marché des véhicules lourds. Quand j’ai su que Dennis Slagle quittait, j’ai rapidement levé la main pour faire connaître mon intérêt pour le poste», d’expliquer Martin Weissburg lors d’une table ronde réunissant une douzaine de journalistes au siège social de Mack à Allentown, en Pennsylvanie.
Sa première priorité, en tant que président de Mack, c’est de s’assurer que toute la chaîne des valeurs de Mack soit bien alignée avec les objectifs de la compagnie. «Il arrive que, dans des sociétés de grande taille et complexes, les visions soient différentes», explique M. Weissburg, qui se dit impressionné par la chaîne de valeurs de Mack dans son ensemble : développement de produit, technologies, achats, ventes de camions neufs et d’occasion, service uptime, etc. «Je ne savais pas exactement comment était la chaîne de valeurs de Mack quand je suis arrivé, mais elle est très bien alignée», a-t-il confié à Transport Routier. «Ce fut une agréable surprise, mais il y a de la place pour amélioration, et je suis là pour aider l’équipe de direction en ce sens.»
Martin Weissburg veut évidemment augmenter les parts de marché de Mack, mais pas à n’importe quel prix. «En tant que président de la compagnie, je veux toujours augmenter nos parts de marché, du moment que c’est une croissance rentable», précise-t-il. «Avec le lancement de notre produit autoroutier [le Mack Anthem] dans un marché très chaud, nos parts totales ont diminué un peu parce que nous lancions notre produit alors que le marché montait. Maintenant que c’est en place, nos parts reviennent déjà et nous aimons la direction vers laquelle nous allons.»
Questionné à propos de la place de Mack dans le marché canadien, M. Weissburg a répondu qu’elle est très forte, vantant la qualité des concessionnaires canadiens. «L’accueil pour notre produit autoroutier est superbe, le marché des cabines conventionnelles est très fort et, des cabines avancées, on ne fournit pas à en fabriquer. La vie est bonne», a-t-il résumé.
En ce qui a trait à l’avenir, le président de Mack croit que l’électromobilité, la connectivité et les véhicules autonomes constituent les trois branches du futur technologique. «Comme tous les autres fabricants d’origine, nous travaillons sur de tels projets. Je crois que les camions autonomes, lorsqu’ils seront là, changeront la donne. Mais il ne s’agit pas d’éliminer les chauffeurs complètement», prévient-il. «On ira par couche, ou par niveau d’autonomie : sans les pieds, puis sans les mains, puis ensuite sans les yeux, mais en arrivera-t-on à ne plus avoir de chauffeur du tout?», demande M. Weissburg.
«On verra bien ce qui arrivera, mais je vois la conduite autonome d’abord dans un environnement contrôlé, où il y a moins de risques de perturbations, ou de causes de perturbations avec le monde extérieur. C’est vers ces modèles d’affaires que nous concentrons nos efforts.»