Le syndicat des Teamsters condamne la nouvelle loi imposant les limiteurs de vitesse

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OTTAWA – Le syndicat des Teamsters du Canada (Teamsters Canada) affirme que la nouvelle loi sur les limiteurs de vitesse en vigueur au Québec et en Ontario depuis deux mois, ne contribuera en rien à la prévention d’accidents, comme le prétend le gouvernement. Au contraire, cette loi ne fera qu’ajouter au fardeau des camionneurs qui devront apporter de coûteuses modifications à leur véhicule alors que leur industrie compose déjà avec des mises à pied et une baisse des chargements en cette période de récession et n’a pas les moyens de se conformer à cette loi. Les Teamsters appuient ainsi les positions adoptées par l’Association professionnelle des routiers autonomes du Canada (APRAC-OBAC), l’Association canadienne du camionnage d’entreprise, ainsi que par de très nombreux chauffeurs indépendants et gestionnaires de petites flottes au pays.

En vertu du règlement québécois, similaire à un règlement adopté dans la province voisine de l’Ontario, tous les camions lourds fabriqués depuis 1996 et pesant plus de 26 000 livres doivent être munis d’un dispositif électronique pour limiter leur vitesse à 105 km/h (65 mi/h).

Selon des camionneurs au Canada et aux États-Unis, la loi crée un frein à la concurrence et viole potentiellement les lois commerciales sur les échanges interprovinciaux et transfrontaliers, indique le communiqué des Teamsters. Le limiteur de vitesse, qui est un module régulateur déjà installé à bord des camions, doit être réglé électroniquement. Les routiers provenant de l’extérieur de la province et des États-Unis doivent faire régler le limiteur par un concessionnaire ou un garage, à un coût variant entre 75 $ et 150 $ chaque fois. Ce réglage doit être fait chaque fois que le camion franchit la frontière de la province (donc à l’arrivée et à la sortie). La plupart des États américains appliquent des vitesses limites variant de 70 à 75 mi/h. Si les camionneurs circulent au Québec et en Ontario sans limiteur de vitesse, ils s’exposent à une amende de 250 $ et de 350 $ respectivement.

Robert (Bud) McAulay, directeur national de la division du transport et des camions-citernes de Teamsters Canada, ayant lui-même exercé le métier de camionneur pendant plus de 25 ans, explique que cette nouvelle loi vise à réduire les coûts de carburant des entreprises de camionnage plutôt qu’à améliorer la sécurité. « J’applaudis les efforts déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais d’autres questions environnementales qui ne concernent pas la sécurité des usagers des autoroutes doivent être prises en considération. Comment voulez-vous accroître la sécurité sur les autoroutes alors que le ministère des Transports y autorise deux limites de vitesse différentes? Pas besoin d’être un grand savant pour déterminer ce qui arrivera si des camions dont la vitesse est limitée à 105 km/h partagent la route avec des automobiles roulant à 120 km/h ou plus… Il y aura beaucoup d’automobilistes frustrés qui suivront les camions de très près pour pouvoir les passer en double à la première occasion. Les gens deviendront plus agressifs sur la route et le nombre de passages en double augmentera. Sur une autoroute à trois voies où les camions circulent dans les deux voies de droite, un camionneur qui souhaite passer un véhicule roulant plus lentement forcera les automobilistes à passer à la voie de gauche, ce qui contribuera à accroître les changements de voie agressifs. Et si un gros porteur se trouve dans une situation critique et doit accélérer rapidement pour corriger un dérapage et prévenir une mise en portefeuille, il lui sera très difficile de le faire si sa vitesse maximale est limitée à 105 km/h », explique-t-il.

M. McAulay indique également que le président Obama, durant sa visite au Canada la semaine dernière, a fait valoir l’importance d’ouvrir les frontières pour encourager une circulation plus fluide des camions entre les deux principaux partenaires commerciaux de la planète. « Il est évident que le projet de loi 41 (ainsi nommée en Ontario) adopté par les deux gouvernements provinciaux (Québec et Ontario) complique les affaires pour les camionneurs de l’extérieur de la province », soutient-il.

 

 

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Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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