Incendies : les camionneurs forestiers subissent de lourdes pertes

Les feux de forêt qui ravagent des pans entiers de la province ont interrompu les opérations de coupe et, par extension, de transport de bois.

Au Québec, le transport forestier c’est essentiellement le fait de routiers autonomes, des gens qui possèdent un seul camion et parfois leur propre remorque, qu’ils opèrent eux-mêmes. Il arrive qu’ils fassent appel à un ou deux chauffeurs additionnels afin de faire rouler le camion 24 heures sur 24.

Mais ça demeure de microentreprises, vulnérables aux variations de revenus.

Vue en contre-plongée d’un Western Star qui se fait charger de billots
Les feux de forêt ont interrompu les opérations de transport de bois. (Photo : Clem’s Pictures)

L’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI) regroupe et représente ces camionneurs de la forêt qui connaissent actuellement des moments difficiles, en tant qu’entrepreneurs mais aussi dans certains cas sur le plan personnel.

En entrevue à Transport Routier, le directeur général de l’ANCAI, Gaétan Légaré, estime qu’au minimum, de 150 à 200 de ces camionneurs sont présentement privés de travail et de revenus.

« Aucun revenu. Nous on est toujours payés pour ce qu’on transporte. On est payés à la tonne, au poids qu’on transporte », explique M. Légaré.

Donc les camions et les remorques stationnés ne rapportent rien mais leurs propriétaires doivent continuer d’en assumer les mensualités, sans trop savoir quand le boulot reprendra.

« C’est un peu aléatoire. Ils ferment un secteur puis ils le rouvrent. Ce qui va être préoccupant, ça va être l’après. Parce qu’il y a un temps limite pour aller chercher ce bois-là avant qu’il pourrisse s’ils veulent qu’il serve », dit le directeur général de l’ANCAI.

Certains de ces camionneurs vivent aussi la crise avec leurs proches. « Tous les transporteurs qui sont dans le coin de Chibougamau ont été évacués comme familles, comme résidents », souligne M. Légaré.

Des réunions sont prévues aujourd’hui et dans les prochains jours afin de faire un état de situation plus précis, mais ces réunions se feront en l’absence des représentants des transporteurs forestiers du nord-ouest du Québec.

« Tous ceux qui sont du territoire de l’Abitibi ne sont pas capables de descendre. Eux ils restent sur place pour essayer de sauver ce qu’ils peuvent sauver. C’est loin d’être drôle, c’est préoccupant. J’espère que Mère Nature va nous aider », ajoute notre invité.

Il n’est pas exclu que l’ANCAI fasse des représentations auprès du gouvernement du Québec afin que ses transporteurs membres puissent toucher une forme d’indemnisation. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets de discussion des réunions à venir.

« C’est ce qu’on veut évaluer avec nos gens, pour voir c’est quoi l’ampleur des dommages pour nos gars puis comment on peut essayer de les aider », conclut M. Légaré.

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