La nouvelle norme sur la disponibilité des véhicules électriques laisse le camionnage de côté

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé la fin de l’élaboration de sa nouvelle norme sur la disponibilité des véhicules électriques. Cependant, l’industrie du camionnage semble être ignorée de cette nouvelle annonce.

C’est ce qu’a remarqué Propulsion Québec, la grappe industrielle des transports électriques et intelligents. L’organisme salue effectivement l’initiative du gouvernement pour assurer que 100 % des ventes de véhicules neufs au pays soient des VZE en 2035.

Photo: Volvo Trucks
(Photo : Volvo Trcuks)

«Une nouvelle étape importante a été franchie aujourd’hui et envoie un signal fort à la démarche d’électrification au Canada. Le fait de fixer des cibles, comme au Québec, nous permettra d’être priorisés par les constructeurs automobiles, ce qui bonifiera l’offre pour les consommateurs. Nous devons maintenir le cap et soutenir l’acquisition des véhicules électriques, ainsi que le déploiement de bornes de recharge par des programmes incitatifs», souligne Michelle LLambias Meunier, PDG de Propulsion Québec. 

Cependant, Propulsion Québec a fait part dans un communiqué de presse de quelques points qui méritent d’être ajoutés dans la norme, comme accélérer le déploiement des infrastructures de recharge et, surtout, «élargir la norme pour les véhicules moyens et lourds afin de stimuler le développement et la vente de ces véhicules au pays en plus de contribuer notablement à la réduction des émissions de GES dans ce secteur qui est encore très élevé».

Propulsion Québec recommande aussi des actions complémentaires comme :

  • Poursuivre le déploiement d’un réseau de bornes de recharge publiques et privées adapté aux véhicules commerciaux moyens et lourds ;
  • Maintenir et élargir les incitatifs et les programmes de subventions aux différents véhicules lourds en fonction des nouvelles technologies et les pérenniser à plus long terme ;
  • Soutenir la recherche, le développement, la démonstration (RD-D) et la commercialisation de véhicules électriques moyens et lourds, des batteries et des nouvelles solutions de recharge et de gestion de l’énergie ;
  • Soutenir la production locale de la filière VÉ moyens lourds et leurs composantes ;
  • Soutenir le développement d’initiative visant à renforcer l’interopérabilité et la recharge intelligente des parcs de véhicules moyens et lourds.

Le Pembina Institute, qui avait récemment publié un rapport sur les défis à venir dans l’électrification des flottes de véhicules commerciaux, s’inquiète du manque de mesures pour le camionnage dans la nouvelle norme.

«Si l’augmentation du nombre de voitures électriques sur les routes est une première étape importante, l’avenir des VE passe par l’électrification des poids lourds et des bus», a déclaré Adam Thorn, directeur des transports au Pembina Institute, dans un communiqué. «Au Canada, la plus grande source d’émissions de carbone après la production de pétrole et de gaz est le secteur des transports, qui génère environ un quart de tous les gaz à effet de serre du pays. Les véhicules moyens et lourds sont responsables de 37 % de ces émissions.»

«La réalité est que la pollution par le carbone des véhicules lourds continue d’augmenter, plus rapidement que les émissions des voitures particulières. Le Canada ne peut pas se permettre de ralentir maintenant. Compte tenu des progrès réalisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des voitures, il est temps d’accélérer le passage des véhicules à essence et à diesel à des véhicules entièrement électriques ou alimentés à l’hydrogène.»

Cependant, la porte-parole d’Environnement et Changement climatique Canada, Cecilia Parsons, confirme par courriel que les cibles évoquées par le ministre Guilbeault ne s’appliquent pas aux fabricants de camions commerciaux.

La norme veillera à ce que le Canada puisse atteindre une cible nationale voulant que la totalité des véhicules neufs vendus au Canada soit à zéro émission d’ici 2035. De plus, elle prévoit des cibles intermédiaires d’au moins 20 % de tous les véhicules vendus d’ici 2026 et d’au moins 60 % d’ici 2030.

Cette nouvelle a été mise à jour avec les propos de Cecilia Pearsons, porte-parole d’Environnement et Changement climatique Canada.

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