La télématique : essentielle pour une transition énergétique réussie

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La télématique occupe dorénavant une place primordiale dans l’industrie du camionnage. Selon Anthony Mainville, président d’AttriX Technologies, intégrateur Geotab, elle permettra aussi aux compagnies de transport de faciliter leur transition énergétique.

Dans le cadre de sa conférence Des données à l’action : Pourquoi la télématique est l’élément essentiel d’une transition énergétique réussie, présentée au Colloque sur l’électrification des transports et carburants alternatifs, organisé par l’Association du camionnage du Québec (ACQ) le 4 octobre dernier, M. Mainville a expliqué comment la gestion de données peut aider les transporteurs à mieux organiser leur transition énergétique .

La télématique permet de gérer plusieurs éléments en lien avec un camion, comme sa position, sa vitesse, la distance et le temps du trajet, le temps de marche au ralenti, les freinages et la conduite brusques, le port de la ceinture, la consommation de carburant, les pannes du véhicule, la tension de la batterie, des données du moteur, etc. C’est beaucoup de facteurs dont les entreprises de camionnage doivent tenir compte et l’arrivée des camions aux énergies alternatives va compliquer les choses.

«Tout est connecté de façon sécuritaire avec vos systèmes internes et votre gestion du transport, explique Anthony Mainville. Mais dans les prochaines années, la complexité va quadrupler, parce que vous aurez différentes sources énergétiques à gérer.»

Anthony Mainville lors de sa conférence au colloque de l'ACQ (Photo : David Simard-Jean)
Anthony Mainville lors de sa conférence au Colloque de l’ACQ (Photo : David Simard-Jean)

Les enjeux

La transition énergétique va en effet entraîner des changements pour les transporteurs en ce qui a trait à la télématique. Ils devront non seulement prendre en compte les différents types de carburants (diesel sous nouvelles réglementations, gaz naturel, électricité, hydrogène), mais aussi d’autres aspects comme le coût, le retour d’investissement et les programmes d’aide et d’assistance.

Il faudra en plus tenir compte des données antérieures de la compagnie et les joindre aux nouvelles afin de brosser un meilleur portrait pour les camions carboneutres. «Tout ça sera guidé par les données de vos véhicules actuels. C’est avec ces données antérieures que vous allez prévoir vos futurs besoins», explique le président d’AttriX.

Il ajoute qu’il faudra beaucoup de planification pour bien intégrer les innovations zéro émission aux données de l’entreprise.

«Vous devriez toujours analyser vos données, repenser et revoir votre stratégie pour vous adapter à ces nouvelles technologies. Comparez aussi votre stratégie avec le parcours de réduction de GES que vous avez établi à l’interne et avec celui que vos clients et l’industrie demandent. 

Les applications dans la transition énergétique

Anthony Mainville donne quelques pistes pour bien commencer et poursuivre la transition.

Les éléments à prendre en compte avant la transition énergétique d’une flotte sont l’identification des camions qualifiés, l’évaluation des besoins énergétiques, la formation et la préparation du personnel, les partenariats et les collaborations ainsi que l’investissement et le retour d’investissement (ROI). Pendant la transition, il faudra ajouter la gestion d’une flotte mixte et l’adaptabilité aux conditions climatiques.

La télématique sera aussi utile de plusieurs façons pour le répartiteur, transformant son rôle d’assignateur des routes en celui de chef d’orchestre des opérations. Les terminaux pourront plus facilement fournir l’état des recharges et permettront de mieux déterminer les bonnes pratiques.

Pour Anthony Mainville, la gestion de ces nouvelles données entrainera une grande part d’essais-erreurs, notamment en ce qui a trait à l’autonomie du camion, un des grands enjeux avec les énergies alternatives.

«Ce sont des éléments que vous allez utiliser avec la télématique pour planifier vos routes, ajuster vos données et faire de l’essai-erreur», affirme-t-il. «Vous pourrez probablement accéder aux données avec un EIM, par l’intermédiaire d’un fabricant ou d’un fournisseur de recharge, mais la réalité, c’est que les flottes vont se retrouver avec une multitude de technologies et de multiples intégrations. De plus, tous ces systèmes vont devoir être connectés avec vos systèmes de transport existants. C’est ça l’enjeu.»

Un cycle technologique

Même quand les entreprises auront complété leur transition énergétique, il ne faudra pas négliger les démarches réalisées, car l’industrie pourrait vite devoir implanter de nouvelles technologies révolutionnaires.

«Il va falloir toujours recommencer le processus. Je peux dire d’expérience que la transition énergétique, peu importe le système de carburant ou la technologie, est un éternel recommencement, car tout évolue rapidement.»

Il est donc, selon lui, important de regarder ce qui se passe dans le milieu. «Restez informé. L’industrie avance excessivement vite. Je devrais sûrement présenter cette même conférence dans six mois, car beaucoup de choses vont avoir évolué et changé dans les temps à venir.»

Dans tous les cas, peu importe que vous ayez des véhicules carboneutres ou non, il ne faut pas négliger la télématique. «L’objectif de la télématique de demain est de vous aider à aller chercher vos réponses plus rapidement et facilement, vous aider à automatiser l’assignation de vos routes, mais toujours dans le but de faciliter le travail de vos gestionnaires et de vos chauffeurs.»

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