L’économie de partage, menace ou opportunité?

«Qui dans l’auditoire a déjà utilisé Uber ou Airbnb?», a lancé Francis Roy, directeur chez vHub, avant le début de sa conférence au Puits de Connaissances, en cette troisième et dernière journée du salon ExpoCam.

Malgré la transformation numérique, le besoin de déplacer des marchandises du point A au point B sera toujours présent. Il faut cependant s’adapter. M. Roy a établi un parallèle avec l’avènement d’Amazon et la chute de Sears, alors que les deux entreprises font appel à un modèle d’affaires comparable. «L’un est un catalogue en papier, l’autre est un catalogue en ligne», a-t-il dit, ajoutant que les clients avaient l’habitude de se fier aux conseils d’un vendeur, mais qu’ils se fient aujourd’hui aux commentaires d’une communauté d’inconnus.

«Les mentalités évoluent beaucoup. Les gens ont commencé à faire leurs achats en fonction des commentaires des autres, maintenant ils commencent à utiliser les affaires des autres. C’était la prochaine étape», de poursuivre M. Roy en lien avec l’économie de partage, qu’il compare à un train qui vient de quitter la gare et qui ne s’arrêtera pas.

Selon les statistiques qu’il a présentées, 38 % des milléniaux ont déjà fait appel à une plateforme d’économie de partage, 23 % ont déjà participé à une campagne de socio-financement et 29 % rendent leurs actifs disponibles pour les autres utilisateurs. Les personnes de plus de 40 ans, qui ne participent pas en grand nombre à l’économie de partage, commencent cependant à rendre leurs actifs disponibles sur différentes plateformes.

«Qu’est-ce qui est important, accéder à la ressource ou la posséder?», a demandé Francis Roy. «Si on prend la musique comme exemple, le plaisir de l’écouter est plus grand que celui de posséder des cd.»

Qu’est-ce qui est surutilisé, qu’est-ce qui est sous-utilisé?

Au Canada, il y aurait environ trois remorques pour chaque tracteur en circulation. De 15 à 25 % de la distance serait parcourue à vide, et jusqu’à 30 % de la distance parcourue serait sous-utilisée (par des remorques qui ne sont pas chargées à pleine capacité).

C’est ce qui a poussé Finloc, un service financier partenaire de Manac, à développer la plateforme de partage intelligent de remorques vHub.

vHub, offert depuis quelques jours à peine, permet à des propriétaires de remorques de rendre leur matériel disponible pour des transporteurs qui voudraient les utiliser. L’ouverture du compte est gratuite, tout comme l’affichage des remorques. Des frais sont ensuite perçus s’il y a une transaction entre un propriétaire de remorques et un utilisateur. «Le propriétaire a accès au certificat d’assurance des utilisateurs et c’est lui qui a le dernier mot en ce qui concerne la transaction», d’expliquer M. Roy.

La remorque peut être rapportée au point de départ ou à un autre emplacement, selon l’entente entre les deux parties. «C’est aussi le propriétaire qui détermine le prix», a-t-il ajouté. «Certains prêtent leurs remorques gratuitement simplement pour qu’elles soient rapportées à un endroit en particulier.»

«Prenez soin de vos chauffeurs», a déclaré Francis Roy en fin de conférence, évoquant l’application NEXT qui n’est pas sans rappeler Uber. «Les chauffeurs sont en train de devenir des mini-entrepreneurs, et ils vont être de plus en plus tentés de quitter votre entreprise s’ils ne sont pas bien traités.»

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