Les employeurs sous-estiment l’envie de leurs employés de quitter leur emploi

Selon le sondage sur le travail réinventé 2023 du cabinet mondial d’audit financier et de conseil Ernst & Young et Associés (EY), un quart des employés canadiens est plus susceptible de quitter son emploi dans la prochaine année. Les membres des générations Y et Z sont les plus susceptibles de partir

Le sondage indique que si 57% des employeurs pensent que le ralentissement de la croissance économique réduit la probabilité que les employés quittent leur emploi, moins de la moitié d’entre eux sont d’accord avec cette affirmation. De plus, si 40 % des employés considèrent leur rémunération comme une préoccupation majeure, elle n’est qu’au troisième rang de celles des employeurs.

(Photo : iStock)

«Les employeurs risquent de sous-estimer la fluidité du marché du travail, mais en établissant les stratégies adéquates, les organisations peuvent maintenir en poste les talents et, au bout du compte, renforcer la confiance, explique Danielle Laramée, leader aux Services consultatifs, Gens chez EY Canada. Pour ce faire, il faut d’abord établir des programmes de rémunération globale qui tiennent compte de l’évolution des priorités des employés et de facteurs comme l’acquisition des compétences nécessaires pour réussir dans un monde où la flexibilité au travail est une priorité.»

«Compte tenu de la montée de l’inflation, il n’est pas surprenant de constater que la hausse des salaires est dorénavant la principale motivation à changer d’emploi.»

Un autre enjeu pour les employeurs est qu’ils risquent de surestimer l’importance de la flexibilité comme attrait pour les nouveaux talents. En effet, le sondage démontre que 85 % des employeurs estiment que le fait d’offrir de la flexibilité aura une incidence positive sur leur capacité en matière de recrutement de talents, mais que seulement 62 % des employés sont d’accord avec cette affirmation.

«Compte tenu de la montée de l’inflation, il n’est pas surprenant de constater que la hausse des salaires est dorénavant la principale motivation à changer d’emploi, surtout que la plupart des Canadiens travaillent déjà pour des entreprises qui offrent de la souplesse sous une forme ou une autre, souligne Darryl Wright, associée aux Services consultatifs, Gens chez EY Canada.

Bien que plus du tiers des travailleurs désirent travailler entièrement à distance, une grande proportion d’employeurs (56 %) veut toujours que les membres du personnel soient présents au bureau de deux à trois jours par semaine – il faut donc tenir compte de cet écart en réfléchissant à la manière dont les entreprises peuvent redéfinir l’expérience au bureau.»

De plus, le facteur de l’IA générative a été abordé : 42 % des employés pensent que l’IA générative accroîtra la flexibilité et 84 % des employeurs font actuellement appel à l’IA générative ou prévoient de l’utiliser au cours des 12 prochains mois mais, aussi, un maigre 22 % des employeurs prévoient d’offrir de la formation sur les compétences qui y sont liées. Cela démontre encore un grand écart entre ce que pensent les employeurs et les employés.

«La technologie ne résoudra pas entièrement tous les problèmes structurels de main-d’œuvre qui se posent aux employeurs mais, pour tirer pleinement parti des nouveaux outils, le personnel doit être formé et outillé afin de réinventer le travail d’une manière qui intègre les nouvelles capacités tout en donnant une place centrale à l’être humain», avance M. Wright.

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