L’importance de déneiger le toit de la remorque d’un camion

Avatar photo

L’hiver est à nos portes avec ce que cela implique, dont la neige et la glace qui s’accumulent sur le toit des remorques. Déneiger le toit d’une remorque peut s’avérer long et fastidieux, mais c’est une étape qu’il ne faut pas négliger pour la sécurité de tous.

C’est le message que veux faire passer Maurice Lacasse, ingénieur minier à la retraite et consultant à temps partiel chez Produits Hévéa Inc. Il a présenté une conférence sur le sujet lors du congrès du Comité technique du camionnage du Québec qui s’est tenu jeudi au Centre des congrès et banquets Renaissance à Montréal.

Maurice Lacasse lors de sa conférence au congrès du CTCQ (Photo : David Simard-Jean)

Comment ça marche?

Les personnes qui déneigent les toits de remorques doivent faire face à deux propriétés physiques : la cohésion et l’adhésion. La cohésion est quand un élément se rejoint ensemble pour former un tout, alors que l’adhésion est lorsqu’il se fixe sur une surface. La cohésion touche surtout la neige, qui peut s’empiler ensemble, alors que la glace va surtout adhérer au toit en métal de la remorque.

Maurice Lacasse explique qu’il y a deux méthodes pour déneiger correctement une remorque. La neige peut plutôt facilement être dégagée avec une force horizontale, comme une pelle. Pour la glace, le métal du toit de la remorque fait adhérer solidement la glace, donc on ne peut pas la gratter comme on le ferait sur une vitre. Il faut plutôt faire du tapping, soit appliquer de petites vibrations sur le toit afin que la glace se brise et s’enlève plus facilement. Cette méthode risque parfois d’endommager le toit, mais elle reste le moyen le plus efficace selon Maurice Lacasse. L’utilisation d’un petit maillet en caoutchouc peut faire l’affaire.

Une obligation légale

La principale raison pour laquelle il ne faut pas négliger le déneigement des toits des remorques est la responsabilité civique du camionneur, car un toit mal déneigé peut représenter un risque de sécurité sur la route. «C’est une responsabilité civique et éthique de la part des camionneurs, même de toute l’industrie, affirme Maurice Lacasse. Je pense que c’est plus important de penser à ça que de réfléchir à comment contourner la règle.»

C’est surtout une obligation légale, car l’article 498.1 du Code de la sécurité routière dicte que «nul ne peut circuler avec un véhicule couvert de neige, de glace ou de toute autre matière pouvant s’en détacher et susceptible de présenter un danger pour les usagers de la route.» Une amende importante est donnée à ceux qui ne respectent pas cette loi.

Cependant, elle n’est pas la même dans toutes les provinces canadiennes et les états américains. Il n’y a pas d’uniformité entre les différentes provinces et états. Il y a beaucoup de variations. Certains états américains n’ont aucune norme par rapport à cela. Il est important de s’informer et d’éviter les accidents», ajoute M. Lacasse.

Ce qui est offert sur le marché

Maurice Lacasse a profité de sa conférence pour présenter quelques outils utilisés dans l’industrie pour déneiger le toit des remorques. Il y a d’abord la plateforme adjacente de la compagnie Leader, qui permet d’atteindre facilement le toit de la remorque. Elle est d’ailleurs offerte avec une masse en caoutchouc et un grattoir. Arctic Air Snow Removal propose de son côté une souffleuse permettant de souffler la neige à côté de la remorque, mais qui n’est pas très utile pour la glace.

Trois compagnies, Canado-Nacan Équipements, Industrie Rainville et Produits Hévéa, proposent chacune une structure en métal servant de station fixe pour le déneigement de la remorque.

La première est composée d’une simple gratte sur le haut pour déplacer la neige. Elle risque cependant de créer un tas où les camions passent et est inefficace pour faire du tapping.

Industrie Rainville offre une structure avec une souffleuse dans le haut. Si elle permet de mettre la neige dans un endroit dégagé, elle ne peut pas non plus ne pas faire grand-chose contre l’adhésion de la glace.

Produits Hévéa propose une structure composée d’un rouleau qui dégage la neige et qui peut créer des petites vibrations brisant l’adhésion de la glace.

Certaines entreprises offrent des services spécialisés de déneigement de remorques. L’une d’entre elles, Les entreprises CRC, était d’ailleurs présente au congrès comme exposant.

Un camion des entreprises CRC exposé lors du congrès du CTCQ (Photo : David Simard-Jean)

Comment choisir?

Plusieurs facteurs vont guider le choix du manufacturier et du produit, comme l’efficacité, l’investissement requis, le coût opérationnels, la main-d’œuvre disponible, le travail manuel requis, le temps du travail et l’espace disponible pour entreposer le produit.

«Le meilleur conseil que je peux donner est de s’informer auprès de ceux qui utilisent déjà cet équipement. Ce sont les gens qui savent comment ça marche qui vont vous aider à faire un choix éclairé», indique Maurice Lacasse.

Mais le plus important pour M. Lacasse n’est pas tant le choix du produit, mais le fait qu’il existe plusieurs choix sur le marché.

«La sécurité routière n’est pas un enjeu concurrentiel, ajoute l’ingénieur à la retraite. Les compagnies n’ont rien à cacher dans le partage d’informations en lien avec le rendement et la sécurité.»

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*