Lion Électrique accroît ses revenus mais multiplie ses pertes au 4e trimestre de 2023

La fin de l’année 2023 aura été en demi-teinte chez Lion (NYSE : LEV) (TSX : LEV), fabricant de camions et d’autobus électriques zéro émission dont le siège social se trouve à Saint-Jérôme, dans les Basses-Laurentides.

Pour les tenants du verre à moitié plein, soulignons que les revenus du quatrième trimestre de 2023 ont été de 60,4 millions $ (tous les montants sont exprimés en dollars américains), soit nettement mieux que les 46,8 millions $ engrangés au cours de la même période en 2022.

Pour les adeptes du verre à moitié vide, il convient de souligner que les pertes nettes de l’entreprise ont atteint 56,5 millions $ au quatrième trimestre, soit 12 fois plus que les 4,6 millions $ du même trimestre en 2022.

Pour l’ensemble de l’année 2023, les pertes nettes ont été de 103,8 millions $, une déception par rapport aux profits de 17,8 millions $ de 2022.

Des retards dans l’octroi de subventions et incitatifs financiers aux clients, surtout dans le segment des autobus, expliqueraient en partie cette mauvaise posture.

Sur le terrain, Lion a livré 10 camions et 178 autobus scolaires au quatrième trimestre, pour un total de 188, une hausse de 14 unités par rapport au quatrième trimestre de 2022. Pour l’ensemble de l’année 2023, elle a livré 852 véhicules, dont 81 camions.

Le carnet de commandes demeure bien garni, avec 2 076 véhicules, dont 285 camions, une valeur totale estimée à 500 millions $. À cela il faut ajouter 132 bornes de recharge et les services qui y sont liés, une valeur d’environ 4 millions $.

Mises à pied et délais de livraison

Lion procède par ailleurs à la mise à pied temporaire d’environ 100 employés, faisant partie principalement de la main-d’œuvre du quart de nuit de son usine de Saint-Jérôme. La mesure vise à rationaliser encore davantage sa structure de coûts, et s’additionne aux 150 mises à pied annoncées en novembre dernier.

Selon le porte-parole Patrick Gervais, cette dernière ronde de mises à pied n’aura pas d’impact sur les délais de livraison des camions. « C’est seulement relié aux autobus scolaires du Canada à l’extérieur du Québec », dit-il.

L’entreprise a des Lion6 en inventaire qui peuvent être livrés en quelques jours à peine alors que les délais de livraison pour les Lion5 sont estimés à 2 ou 3 mois. Les livraisons des tracteurs Lion8 devraient débuter cet été, précise le porte-parole.

Le patron demeure positif

« L’année 2023 en fut une de progrès significatifs, marquée par des livraisons de véhicules et des revenus records, qui ont donné lieu à des marges brutes ajustées positives, et par plusieurs réalisations importantes, dont la construction et la mise en service de nos deux nouvelles usines et le démarrage de la production commerciale de notre camion électrique Lion5 et de notre autobus scolaire électrique LionD », a commenté Marc Bédard, chef de la direction et fondateur de Lion.

« Toutefois, l’année écoulée n’a pas été sans défis, notamment en raison de l’environnement volatil lié aux incitations qui a ralenti le rythme des commandes et des livraisons. En 2024, les dépenses d’investissement liées à la croissance étant désormais derrière nous, nous nous concentrerons sur la croissance des commandes et des livraisons, tout en contrôlant diligemment les coûts et en gardant un contrôle étroit sur nos liquidités, car nous nous attendons à ce que l’environnement volatil persiste au moins pendant les prochains mois. Malgré cet environnement incertain, nous restons déterminés à tirer parti de tous les investissements réalisés au cours des 15 dernières années, avec l’objectif ultime d’atteindre la rentabilité », a conclu M. Bédard.

L’action de Lion a reculé de 25 cents à la Bourse de New York et se transigeait à 1,42 $ à 16h00 le 29 février 2024.