Ouragan Florence : La prudence est de mise pour les transporteurs du Québec

L’ouragan baptisé Florence s’apprête à frapper de plein fouet la côte est des États-Unis, avec des vents de plus de 200 km/h atteignant des pointes à 250 km/h lorsqu’ils soufflent en rafales. Plus de 1 000 mm (un peu plus de 3 pieds) de pluie sont attendus et, selon la chaîne spécialisée MétéoMédia, les vagues pourraient atteindre plus de 10 mètres de hauteur en certains endroits.

Les États de la Caroline du Nord et du Sud ainsi que la Virginie pourraient être particulièrement touchés.

Les experts de MétéoMédia suivent de près la progression de l’ouragan Florence.

Devant la perspective d’une telle catastrophe, les entreprises québécoises de transport par camion sont placées devant un dilemme déchirant : continuer de livrer les denrées dont ont besoin les quelque 1,5 million d’évacués ou privilégier d’abord la sécurité de leurs propres employés en ne les exposant pas au déchaînement des forces de la nature.

Président du Conseil d’administration de la firme J.E. Fortin, située à un jet de pierre de la frontière américaine, Jean-Claude Fortin dit suivre la situation de près sur tous les canaux d’information qui sont à sa disposition, qu’il s’agisse de chaînes télé ou d’Internet.

Devant l’ampleur de la situation, l’entreprise a choisi d’éviter les zones à risque et d’annuler certains voyages prévus. « On n’y va pas, tout simplement », indique Jean-Claude Fortin, selon qui il ne serait pas étonnant que l’autoroute 95 soit carrément fermée en raison d’inondations dans les heures qui viennent. « Les terres ne sont pas beaucoup au-dessus du niveau de la mer dans ces secteurs », souligne-t-il, lui aussi faisant référence aux pluies abondantes.

D’autant plus que des camionneurs envoyés en zone de tempête risqueraient selon lui de se retrouver tout aussi démunis que les populations locales. « Il n’y a pas de fuel dans les truck stops, il manque de tout dans les magasins, qu’est-ce que tu veux qu’un gars fasse là-bas? », se questionne-t-il.

Les chauffeurs de J.E. Fortin semblent eux aussi avoir saisi le niveau de dangerosité qui prévaudrait s’ils s’aventuraient sur les routes des Carolines ou de la Virginie, probablement déjà encombrées par les évacués fuyant la tempête de toute façon.

Jean-Claude Fortin dit ne pas avoir eu à gérer de cas où des chauffeurs téméraires outre-mesure auraient voulu vivre « l’expérience » de conduire dans la tempête. Au contraire, dit-il, les employés semblent apprécier que la direction suive la situation d’heure en heure et tienne à les garder en lieu sûr.

Saison propice aux tempêtes ou bouleversements climatiques, la Floride a également été durement touchée par la tempête tropicale Gordon, qui a notamment fauché la vie d’un enfant lors de la chute d’un arbre la semaine dernière.

Lui aussi en entrevue à Transport Routier, Benny D’Angelo, président de la firme de camionnage du même nom qui se spécialise dans le transport de fruits et légumes, estime que ses camions devraient pouvoir éviter Florence. Ses opérations ne sont pas touchées. « Pas présentement », précise-t-il cependant avec prudence. « Nous c’est plus la Floride, alors on va passer en arrière de ça », dit-il au sujet de l’ouragan Florence. Quant à la tempête Gordon qui a frappé la Floride, elle n’a pas forcé l’annulation de mouvements de transport au sein de son entreprise, dit M. D’Angelo.

 

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