Petit guide des subventions disponibles pour l’industrie du camionnage

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Technologies vertes, formation, embauche, diverses aides financières sont offertes aux entreprises de camionnage. En période de ralentissement économique, il est encore plus important de connaître les incitatifs et subventions dont vous pouvez prévaloir. Nous en avons répertorié quelques-unes pour vous.

Programme Écocamionnage

Probablement le plus connu de tous, Écocamionnage a été Implanté dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030 par le gouvernement du Québec. Il offre une multitudes d’incitatifs financiers qui aident notamment les entreprises de camionnage à faire l’acquisition de véhicules et de technologies écoénergétiques.

Le programme est séparé en quatre volets : acquisition d’une technologie; acquisition de véhicules lourds d’occasion; projet de logistique et projet collaboratif de livraison partagée et électrique.

«Certaines technologies ont été approuvées par le ministère des Transports. Vous en achetez une, vous la testez et vous envoyez les preuves au gouvernement afin de recevoir votre subvention», explique  Yves Maurais, directeur des dossiers techniques et opérationnels pour l’Association du camionnage du Québec.

Lorsque qu’il s’agit d’une nouvelle technologie, celle-ci doit se plier à un protocole d’évaluation. Si les résultats sont concluants, cette technologie fera partie du programme et son financement sera disponible. «Plus la réduction de gaz à effets de serre est élevée, plus le pourcentage de subventions est élevé», souligne Yves Maurais.

La subvention offre aussi de payer 75% du surcoût de l’achat d’un véhicule.

De plus, les subventions risquent d’être bonifiées au cours des prochaines années. «Dans le futur, il y a de grosses sommes qui sont prévues dans notre plan de mise en œuvre», déclare Alain Lemieux, économiste à la Direction des politiques économiques et à la Direction générale de la sécurité et du camionnage pour le ministère des Transports et de la Mobilité durable.

«C’est au-delà de 450 millions de dollars qui sont prévus dans les quatre prochaines années. Il va y avoir beaucoup d’argent pour électrifier vos flottes.»

Alain Lemieux pendant le Colloque sur l’électrification des transports et carburants alternatifs de l’ACQ (Photo : David Simard-Jean)

Transportez vert

Aussi créé par le gouvernement du Québec, le programme Transportez vert a pour but d’aider les entreprises, les municipalités et les organismes publics qui exploitent un parc de véhicules routiers à mettre en place des mesures qui réduisent la consommation de carburant de leurs véhicules et, par conséquent, leurs émissions de GES.

Il est divisé en trois volets : l’accompagnement pour la gestion de l’énergie (une aide financière pour inciter les organisations possédant un parc de véhicules routiers à mettre en place des actions qui réduisent la consommation de carburant des véhicules), la formation à l’écoconduite (qui soutient financièrement les formateurs de véhicules zéro émission) et les Bornes de recharge rapide en courant continu.

Le programme offre aussi une participation pour les projets d’envergure dont les dépenses admissibles sont de plus de 100 000 $.

Programme d’incitatifs pour les véhicules moyens et lourds zéro émission (iVMLZE)

Transports Canada propose quant à lui le Programme d’incitatifs pour les véhicules moyens et lourds zéro émission.

La subvention se concentre plus sur l’achat de véhicules zéro émission, allant des camions légers aux véhicules lourds. Le montant varie selon le type de camions achetés. Le surcoût de l’achat sera aussi subventionné. Le programme est destiné aux entreprises de transport routier, à la population autochtone ainsi qu’aux municipalités admissibles, mais en omettant les usages liés au gouvernement fédéral.

Il y a deux parties au programme de véhicules zéro émission : celle où l’on achète un véhicule neuf zéro émission ou que l’on convertit, et les véhicules à émission réduite. La liste des véhicules admissibles est disponible sur la page web du programme.

Le programme est construit autour de l’obtention d’incitatifs. Il suffit de faire une demande d’évaluation d’admissibilité via un formulaire de consentement. Il reste juste à attendre que l’incitatif ait bien été reçu et approuvé par le concessionnaire qui fournira le véhicule. Le délai de remboursement est aussi de quelques semaines seulement.

Catherine Labelle, gestionnaire des programmes de paiements de transfert chez Transports Canada, qui parle de l’iVMLZE au Colloque sur l’électrification des transports et carburants alternatifs de l’ACQ (Photo : David Simard-Jean)

Career Expressway

Il y a aussi des subventions pour aider au recrutement de main-d’œuvre. C’est ce que propose le programme Career Expressway de RH Camionnage Canada, lancé en début d’année.

Le programme offre 20 000 $ pour la formation et l’intégration de nouveaux camionneurs, et 10 000 $ supplémentaires pour couvrir les coûts d’intégration, de mentorat et de finition.

Des incitations salariales sont aussi disponibles pour attirer de nouveaux employés.

Career Expressway a récemment aidé Contrans Vrac, filiale de TFI International, à accueillir sa première cohorte 100% féminine en formation.

Les femmes de la cohorte au deuxième rang, avec à chaque extrémité les représentantes de RH camionnage Canada. Isabelle Fournier et Valérie Maisonneuve au premier rang. (Photo : David Simard-Jean)
Les femmes de la cohorte au deuxième rang, avec à chaque extrémité les représentantes de RH camionnage Canada. Isabelle Fournier et Valérie Maisonneuve au premier rang. (Photo : David Simard-Jean)

PCVÉ-VL

Les subventions aux véhicules électriques ne touchent pas seulement l’achat de camions électriques. Il en existe aussi pour former les mécaniciens qui devront se charger de leur entretien.

Le Conseil provincial des comités paritaires de l’industrie des services automobiles (CPCPA) offre le Programme compétences véhicules électriques – véhicules lourds (PCVÉ-VL). Le PCVÉ avait déjà été implanté il y a quelques années pour aider les mécaniciens de voitures, mais il va s’étendre au secteur du véhicule lourd.

«C’est un cheminement qui est déjà en marche. C’est structuré, ça peut servir à tout le monde, que vous ayez un véhicule électrique ou non. Le programme en est dans sa quatrième année au sein de la mécanique automobile», explique le chargé de projet Bruno Sauriol.

Il s’agit d’un programme de trois ans qui forme les mécaniciens de véhicules lourds pour l’entretien de camions électriques pour une durée totale de 196 heures de formation. Il n’en coûte que 15$/h pour former un mécanicien. Les repas, les gants de protection, le kilométrage et l’hébergement seront payés. Le budget du programme est de 7,1 millions $.

Après avoir complété une autoévaluation en ligne, le mécanicien doit franchir cinq paliers de formation : électricité de base; électricité intermédiaire; véhicule lourd hybride et électrique 1; véhicule lourd hybride et électrique 2 et formation avancée VÉ lourd. À la suite de tout ça, le mécanicien pourra obtenir sa certification VÉ.

 Il y a 10 000 mécaniciens de véhicules lourds au Québec. On veut en former 10% à 20%, parce qu’on veut que dans un garage de 10 mécaniciens, il y en ait deux formés pour s’occuper des véhicules électriques. Ça fait quand même pas mal de monde à former», affirme Bruno Sauriol.

Bruno Sauriol (Photo: Patrick Roger)

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