TRATON termine d’avaler Navistar et s’attaque à la Chine

Après des années de fréquentations et au coût de 3,7 milliards de dollars U.S. c’est maintenant fait : Navistar, le fabricant des camions International, appartient maintenant à 100% au Groupe TRATON (anciennement Volswagen Trucks & Buses), qui comprend également les marques Scania et MAN.

Il est prévu qu’au cours du mois de juillet, Navistar se retirera des marchés boursiers américains.

« Aujourd’hui est une journée sensationnelle pour le Groupe TRATON et nos nouveaux collègues de Navistar qui joignent les rangs de la famille mondiale TRATON. À partir de maintenant, nous travaillerons main dans la main afin de nous rapprocher encore davantage du transport durable du futur », a déclaré Matthias Gründler, PDG de TRATON, dans la foulée de l’annonce.

Matthias Gründler et Persio Lisboa ont scellé l’alliance TRATON-Navistar. (Photo : TRATON)

De son côté, Navistar a également publié un communiqué où l’entreprise déclare qu’à  titre de membre à part entière de TRATON, elle sera en meilleure position pour répondre aux exigences du marché et améliorer son offre de produits, en particulier dans le secteur des camions électriques et autonomes. Le pouvoir d’achat combiné pourrait aussi donner un avantage concurrentiel à Navistar.

« L’industrie du transport change rapidement. Et ensemble nous façonnerons ce changement – pour le bénéfice de notre clientèle. L’équipe Navistar est prête pour cette nouvelle étape de collaboration », a déclaré Persio Lisboa, président et chef de la direction de Navistar.

Moteur de 13 litres commun aux différentes marques

En attendant l’électrification à grande échelle de ses camions, TRATON mise sur son moteur diesel de 13 litres baptisé « Common Base Engine », ou CBE pour les intimes. Selon TRATON, d’ici 2025, 50% des camions des marques du groupe seront propulsés par le CBE.

D’ici 2025, 50% des camions du Groupe TRATON seront propulsés par le moteur 13 litres CBE. (Photo : Navistar)

Mais ensuite, place aux camions électriques selon Matthias Gründler. « Le CBE est le dernier moteur conventionnel à être développé par la famille TRATON et ses marques », a-t-il assuré.

Répondre aux attentes plus élevées des Chinois

Maintenant qu’il a consolidé de façon définitive sa présence en sol nord-américain avec le contrôle entier de Navistar, le Groupe TRATON se tourne vers la Chine, le plus important marché mondial de véhicules commerciaux. Rappelons que 40% des camions de plus de six tonnes vendus dans le monde prennent le chemin de l’empire du Milieu.

Les professionnels chinois du camionnage ont bien sûr leurs fabricants nationaux, mais selon le patron de TRATON, leurs attentes sont désormais plus élevées. « Les clients de flottes chinoises s’intéressent de plus en plus à des véhicules haut de gamme. Ils demandent plus en matière d’efficacité et de sécurité. Nous voulons répondre à cette demande », indique M. Gründler.

Et pour s’assurer d’avoir les moyens de ses ambitions, TRATON est en ce moment à construire une usine de camions Scania à Rugao, à environ 150 kilomètres au nord-ouest de Shanghai. La production en série doit démarrer l’an prochain.

Le site sera également un pôle de recherche et développement, puisque TRATON veut étendre ses activités dans le secteur des services logistiques et de numérisation du transport.

Situation financière

En 2020, malgré la pandémie, TRATON a reçu 216 000 commandes de camions. Son chiffre d’affaires a néanmoins décliné à 22,6 milliards d’euros (26,7 milliards $ U.S.). Ses profits ont été de 135 millions d’euros (159,3 millions $ U.S.) et les flux de trésorerie de son secteur industriel étaient de 676 millions d’euros (798 millions $ U.S.).

« Nous avons maintenu des liquidités suffisantes à tout moment », a déclaré hier Matthias Gründler dans son discours aux actionnaires.



TRATON a déclaré un chiffre d’affaires de 26,7 milliards $ U.S. en 2020. (Photo : TRATON)



Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*