Yellow Corp. informe les Teamsters de la fin de ses activités

Yellow Corp, l’un des plus grands et des plus anciens transporteurs de charges partielles aux États-Unis, a annoncé au syndicat des Teamsters qu’il cessait ses activités et qu’il déposait son bilan.

«La nouvelle d’aujourd’hui est malheureuse, mais pas surprenante», a déclaré le président général des Teamsters, Sean M. O’Brien, dans un communiqué publié dimanche. «Yellow a toujours prouvé qu’elle ne pouvait pas s’autogérer malgré les milliards de dollars de concessions accordées par les travailleurs ainsi que les centaines de millions versés par le gouvernement fédéral pour renflouer ses coffres. C’est une triste journée pour les travailleurs et l’industrie américaine du transport de marchandises.»

(Photo : Yellow Corp.)
(Photo : Yellow Corp.)

Le syndicat a souligné qu’il s’efforçait de veiller à ce que ses membres soient «protégés et tenus à jour de toutes les dernières informations.»

«L’International Brotherhood of Teamsters (IBT) met en place des infrastructures pour aider les membres concernés à obtenir l’assistance dont ils ont besoin pour trouver de bons emplois syndiqués dans le secteur du transport et d’autres industries», a indiqué le syndicat.

L’Associated Press a rapporté que Yellow avait une dette d’environ 1,5 milliard $ U.S., dont près de 730 millions qui sont dus au gouvernement américain, à la suite d’un plan de sauvetage en 2020. L’entreprise employait environ 22 000 travailleurs syndiqués.

Le 27 juillet, Yellow a annoncé qu’elle étudiait les possibilités de vendre ses activités de tierce-partie logistique.

«Yellow Logistics est l’un des fournisseurs de services logistiques à la croissance la plus rapide du secteur, et ce depuis sa création», avait déclaré Jason Bergman, président de Yellow Logistics et directeur commercial de Yellow Corporation, dans un communiqué publié à ce moment. «Yellow Logistics a prouvé qu’il était un partenaire stratégique et fiable pour ses clients et ses fournisseurs. Notre connaissance approfondie du transport de marchandises en utilisant différents modes et notre capacité à mettre en œuvre ces solutions de manière fiable et dans le respect des budgets des clients ajoutent de la valeur et renforcent leurs chaînes d’approvisionnement. Nous sommes enthousiastes quant à la capacité de notre équipe à aider les clients à accélérer leur croissance.»

En date du 31 juillet, aucun acheteur ne s’est manifesté pour la division 3PL.

Peu d’impact au Canada

L’arrêt des activités de Yellow Corp. n’aura que peu de conséquences sur le marché canadien, selon Murray Mullen, président et directeur général du Mullen Group. S’adressant aux analystes lors d’une récente conférence téléphonique sur les résultats du deuxième trimestre de sa propre entreprise, M. Mullen a déclaré qu’il y avait suffisamment de capacité sur le marché pour absorber le volume de fret transporté par Yellow.

«Ce que nous constatons actuellement, c’est que les clients transfèrent la marchandise vers d’autres transporteurs», a affirmé M. Mullen lors de la conférence téléphonique du 20 juillet. «Il ne s’agit pas d’une nouvelle demande, mais d’un déplacement de la demande. Il y aura des gagnants et des perdants.»

Il a indiqué que Mullen Group avait déjà remarqué une augmentation de la demande de fret de la part de son partenaire de charges partielles américain, Estes Express. «Leur nombre de cargaisons augmente alors que le marché n’est pas en hausse; il s’agit très probablement d’un transfert de fret en provenance de Yellow», a expliqué M. Mullen.

Selon lui, le volume de fret restant de Yellow «sera absorbé en un clin d’œil. Ce ne sera pas aussi perturbateur que ce que les gens pensent.»

Intérêt pour les terminaux

Selon Ted Morandin, directeur général de la société immobilière commerciale Morporp Advisors, le dépôt de bilan de Yellow au titre du chapitre 7 suscitera de l’intérêt pour le réseau de terminaux de l’entreprise. Yellow exploite environ 300 terminaux de transbordement pour camions et en possède environ la moitié.

«Dans le passé, lorsqu’un grand transporteur de charges partielles fermait ses portes, les entreprises concurrentes du secteur se battaient entre elles pour faire des offres pour leurs terminaux», a déclaré Ted Morandin dans une mise à jour à l’intention des clients. «Mais le secteur du transport de charges partielles est aujourd’hui un club beaucoup plus fermé et consolidé qu’il y a vingt ans, et Yellow a déjà vendu des dizaines de terminaux au cours de la dernière décennie. Un grand nombre de ces ventes ont été faites à ses concurrents, de sorte qu’une grande partie de la demande des utilisateurs est déjà satisfaite.»

Environ 60 % des terminaux vendus et reloués par l’entreprise se trouvaient dans les endroits les plus recherchés, a indiqué M. Morandin.

«Environ la moitié des quais de transbordement du portefeuille de Yellow sont plus anciens et se trouvent sur des terrains de 4 hectares ou moins, ce qui est un peu petit pour la plupart des transporteurs de charges partielles. Au cours de la dernière décennie, l’entreprise a procédé à une commercialisation souple et intensive de bon nombre d’entre eux, sans succès», peut-on lire dans la mise à jour.

«À leur avantage, contrairement à ce qui se passait il y a deux décennies, le marché des investisseurs pour les terminaux de camionnage est aujourd’hui beaucoup plus robuste. Ces acheteurs ont été plus discrets en 2023 qu’en 2022, mais il leur sera difficile d’ignorer une vente aux enchères de cette ampleur.»

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