Balade en bus
À bord d’un autocar banalisé, une dizaine de journalistes, et à peu près autant de contrôleurs routiers et de policiers, ont pris place pour observer, avec une vue imprenable, les automobilistes et camionneurs qui avaient leur cellulaire en main ou qui ne portaient pas leur ceinture de sécurité.
La vidéo en Facebook Live de l’Opération Autobus que nous avons diffusé la semaine dernière a fracassé, et de très loin, tous les records de visionnement sur la page Facebook de Transport Routier. Vous pouvez en voir une version abrégée ici.
Évidemment, du haut d’un autocar, les contrôleurs routiers et les agents de la Sûreté du Québec voient parfaitement à l’intérieur des véhicules qui le dépassent.
Les statistiques disent que les automobilistes ont davantage tendance à texter au volant que les camionneurs qui, eux, ont plus souvent la mauvaise habitude de ne pas boucler leur ceinture de sécurité.
Je vous ferai grâce des commentaires qui ont été écrits sur les réseaux sociaux à la suite de cette opération. Une pluie d’insultes s’est abattue sur l’opération et sur ceux qui l’ont menée, avant que quelques braves ne se risquent à en défendre l’aspect sécuritaire.
S’agit-il d’une pure opération sournoise de collecte de fonds pour le gouvernement et d’une «trappe à tickets mobile», comme certains l’ont déploré? Ou, comme d’autres l’ont dit, d’une opération coercitive dont tu ne devrais pas avoir peur «si tu t’attaches et si tu ne textes pas en roulant»?
Il y a un peu des deux. Bien sûr qu’il y a un aspect pécuniaire à cette activité, sinon l’argent recueilli en contraventions serait remis aux automobilistes respectueux des lois ou à des œuvres de charité. Les 36 contraventions émises durant les quatre heures qu’a duré l’opération ne l’auraient jamais été n’eût été de la vision offerte du haut de l’autocar. L’impression que j’ai eue à bord? C’est un peu comme aller à la pêche dans un étang ensemencé.
Mais, d’autre part, ces 36 contraventions auraient pu être facilement évitées. Tout simplement en respectant la loi. Les critiques les plus acerbes sur les réseaux sociaux proviennent peut-être de personnes dont les habitudes de conduite les rendent susceptibles d’être prises en défaut. Si un conducteur distrait au volant blessait ou tuait une personne qui leur est proche, leurs critiques seraient différentes.
Quand le message préventif ne passe pas, il faut peut-être passer à des mesures de coercition plus, «créatives», disons!