Des pénuries qui retardent vos commandes
La chaîne d’approvisionnement est une créature bien sensible. Une faille à un maillon en affecte l’ensemble. Ces jours-ci, il manque de microprocesseurs, entre autres chose, et cette pénurie affecte les acheteurs de camions.
En fait, les fabricants de camions et de remorques manquent de bien d’autres choses. D’acier, de câbles pour l’éclairage, de pièces moulées et même de bois, pour les fabricants de remorques.
Mettez la faute sur la pandémie qui chamboule les chaînes de production partout dans le monde. Les usines qui fabriquent ces composants ont dû ralentir leurs activités en raison de la crise.
Il y a aussi une question d’offre et de demande. Avec le travail et l’école à la maison, la demande d’ordinateurs portables a explosé. Même chose avec les téléviseurs, tablettes électroniques et consoles de jeux vidéo que les confinés de partout sur la planète se sont arrachés. Essayez de trouver une console de jeu Playstation de la dernière génération pour voir.
Du côté des fabricants de camions et de remorques, la demande a bondi après que la pandémie ait mis un sérieux frein à la production il y a un an.
«Présentement, il y a des pénuries de matières premières et de pièces détachées, ce qui empêchera l’offre de répondre à la demande de camions de classe 8 à court terme», a expliqué Don Ake, vice-président, Véhicules commerciaux pour la firme d’analyse en transport FTR. «Les fournisseurs de camions de classe 8 travaillent avec diligence pour accélérer la production, mais ils sont gênés par la pandémie et les pénuries de matériel. En outre, les livraisons de pièces importées sont retardées jusqu’à deux semaines dans les ports.»
En février dernier, quelque 44 000 camions de classe 8 ont été commandés, soit une augmentation de 209 % par rapport à la même période l’année dernière, selon les données préliminaires de la firme.
«C’est une bataille tous les matins», a dit le PDG sortant de Daimler Trucks North America, Roger Nielsen, à mon collègue James Menzies. «La demande sur le marché des nouveaux camions est bien plus élevée que ce que cette industrie est en mesure de fournir.»
Le manque de microprocesseurs frappe plus fortement les fabricants de véhicules automobiles légers, mais il a commencé à affecter des fabricants de camions lourds qui ont ralenti leur rythme de production pour cette raison. Si vous avez commandé ou pensez commander des camions, vous devrez probablement faire preuve de patience au cours des prochaines semaines. Et il ne serait pas étonnant que le marché des camions d’occasion profite de… l’occasion.
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Le Port de Montréal à la Chambre des communes
Parlant de chaîne d’approvisionnement perturbée, la menace d’une grève au Port de Montréal demeure bien présente, alors que les débardeurs ont largement rejeté les dernières offres patronales. La situation a fait l’objet d’échanges à la Chambre des communes la semaine dernière.
Le conservateur Luc Berthold, député de Mégantic-L’Érable, a demandé à la ministre du Travail du Canada, Filomena Tassi, pourquoi le gouvernement libéral n’a-t-il rien fait pour que les deux parties puissent en arriver à une entente satisfaisante pour tous et pourquoi ne s’est-il pas engagé davantage pour que les parties en arrivent à une entente satisfaisante pour tous.
Réponse de Mme Tassi : «À ce que nous comprenons, les parties ne sont pas encore parvenues à une entente, mais les négociations ont repris. Nous savons que cela crée de l’incertitude et de l’anxiété. Nous avons entendu les préoccupations exprimées par les nombreux intervenants et nous les prenons très au sérieux mais, à l’heure actuelle, nous voulons appuyer les négociations qui ont repris et nous fournissons les services de liaison.»
«C’est un dossier que nous suivons depuis le départ. Ces parties négocient depuis deux ans et demi. [ … ] Nous mesurons les conséquences économiques néfastes que pourrait avoir la fermeture du port. J’ai même nommé deux médiateurs haut placés des services de médiation le mois dernier et nous sommes en étroit contact avec les parties. Nous suivons la situation de très près et nous fournissons tout le soutien possible», de dire Mme Tassi.
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Bientôt Tardif Électrique?
J’écrivais dans ce bulletin il y a deux semaines que le Québec avait tous les atouts pour être un chef de file mondial dans l’électrification des transports de marchandises. Ce leadership se trouve à tous les niveaux; à preuve, la discussion que j’ai eue avec Jean-Marc Tardif, président de Tardif Diesel, qui a pris sur lui de faire rouler le premier camion minier tout électrique au monde. Je n’en dis pas plus et je vous invite à lire l’article qui a découlé de cette discussion ici.
Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca