100 M$ pour une stratégie sur l’hydrogène vert au Québec

Suite à une consultation publique qui s’est déroulée entre le 2 décembre 2021 et le 21 janvier dernier, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) a publié le compte rendu des propositions des actrices et acteurs qui portent sur leurs épaules l’avenir de l’hydrogène vert au Québec.

Synthétisé par 71 mémoires présentés et 21 formulaires en ligne dûment remplis, ce compte rendu – qui cible prioritairement les secteurs les plus polluants au Québec : le transport et l’industrie – est une première approche pour structurer une industrie en émergence au Québec et qui, ailleurs dans le monde, suscite aussi de l’intérêt. On a qu’à penser ici à la France, l’Allemagne et les États-Unis qui ont annoncé des investissements massifs dans le développement de cette filière propre : 9 milliards de dollars pour chacun des deux premiers pays et 10 milliards pour notre voisin du sud.

Ce premier pas a débouché, hier lors du dépôt du budget du gouvernement caquiste de François Legault, sur une stratégie gouvernementale à 100 millions de dollars d’ici 2026 – dont 13,3 millions seront dépensés dès cette année – qui permettra de faire décoller, à moyen terme, l’hydrogène vert au niveau des alternatives sérieuses aux énergies fossiles qui comptent actuellement pour 80 millions de tonnes de pétrole consommé à chaque année au Québec.

Si on pouvait remplacer cette importation massive de CO2 en devenir par des énergies renouvelables produites au Québec, les cibles fixées par le gouvernement du Québec en matière de réduction de gaz à effet de serre (GES) pour 2030 et de carboneutralité pour 2050 seraient peut-être plus faciles à atteindre.

Crédit photo : Istock

Prioriser l’hydrogène vert

Tablant sur l’électricité, une énergie propre, abondante, économique et disponible, les acteurs de cette industrie privilégient la production d’hydrogène selon un procédé impliquant l’électrolyse de l’eau. C’est ce qui distingue l’hydrogène vert de l’hydrogène gris ou l’hydrogène bleu dont les procédés de fabrication impliquent, de leur côté, les énergies fossiles.

L’approche écosystémique de la stratégie contenue dans le compte rendu veut s’appuyer sur l’évaluation des expertises déjà présentes au Québec, leur potentiel et leurs limites afin de cibler, de manière rationnelle et structurée, la production qui sera requise pour que l’hydrogène soit aussi une solution économique rentable.

Étant donné que ce vecteur d’énergie qu’est l’hydrogène se transporte très mal au-delà de 200km, le développement de structures locales et régionales devra aussi être une priorité.

C’est en stimulant la collaboration avec les communautés locales et régionales d’une part, et en faisant rayonner cette filière toute québécoise au niveau international d’autre part, disent les auteurs du rapport consultatif, qu’on pourrait respecter les principes de l’économie circulaire qui sont à la source de nos réductions de CO2.

Crédit : ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec.

Quant à la date de publication de la Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies, le MERN mentionnait, dans un échange de courriels avec Transport routier, qu’elle n’a pas encore été déterminée avec précision. On nous assure, cependant, qu’elle sera dévoilée quelque part au printemps de cette année.


Pour lire le document de consultation dans son entièreté, c’est par ici

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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