18% de femmes chauffeuses craignent pour leur sécurité

Les femmes sont largement sous-représentées dans l’industrie du camionnage et pourraient régler une partie du problème de pénurie de main-d’œuvre si elles étaient plus nombreuses à grimper derrière le volant.

L’organisation Women In Trucking (WIT) fait justement la promotion de la place des femmes en camionnage et vient de publier les résultats d’un sondage portant sur la sécurité et le harcèlement que perçoivent les chauffeuses de camions.

Les femmes gardent l’œil ouvert lorsqu’elles quittent leur cabine. (Photo : Volvo Trucks)

Près de 450 professionnelles de la route ont complété le questionnaire en ligne de WIT, entre juillet et septembre 2021. De cet échantillon, environ 47% travaillent pour des transporteurs pour compte d’autrui, 27% sont des routières autonomes et 11% travaillent pour une flotte privée.

À quel point les femmes chauffeuses se sentent-elles en sécurité dans ce métier largement à prédominance masculine? « C’est une question importante, qui a un impact direct sur la réussite de l’industrie en matière de recrutement et de rétention de femmes chauffeuses », écrit WIT dans le document qui présente les résultats du sondage.

La bonne nouvelle, c’est que la majorité des femmes estiment que le camionnage est une industrie sécuritaire pour elles. Environ 54% ont répondu positivement ou très positivement lorsqu’on leur a demandé si le camionnage était un milieu de travail sûr pour les femmes.

Il est par ailleurs intéressant de noter qu’un pourcentage significatif des femmes sondées (28,5%) n’avait aucune opinion tranchée sur le sujet.

Par contre, il demeure près de 18% de chauffeuses qui estiment que le camionnage n’est pas une industrie sécuritaire pour les femmes. Elles ont une crainte particulière à l’égard des relais routiers et des haltes routières de façon générale. D’autres estiment qu’une cabine de camion est un lieu qui présente des menaces pour leur sécurité et plusieurs ont déclaré ne pas se sentir en sentir en sécurité chez les clients.

Comment elles se protègent

Afin de se sentir plus en sécurité, simplement garder l’œil ouvert et ne pas se laisser distraire lorsqu’elles sont à l’extérieur de leur cabine est la solution privilégiée par 96% des chauffeuses. S’assurer de se trouver dans un lieu éclairé lorsqu’elles fréquentent un relais routier ou une halte routière est mis de l’avant par 77% tandis que 47% disent s’arranger pour demeurer à proximité d’autres personnes.

Différents types « d’outils » sont utilisés par les femmes pour se protéger. Le poivre de Cayenne et ses dérivés ont la cote chez 44% des répondantes tandis que 26% ont une arme à feu avec elles  – WIT est basée aux États-Unis même si elle a des membres au Canada – et 15% gardent à portée de main un dispositif sonore d’avertissement, comme un sifflet anti-viol.

Formateur masculin et recrue féminine dans la même cabine couchette

Ellen Voie, présidente et cheffe de la direction de WIT, croit qu’il faut repenser le système d’accompagnement des femmes recrues qui, lorsqu’elles sont sur la route avec un formateur masculin à leurs premiers jours d’emploi, doivent partager avec lui la même cabine couchette.

« Nous avons été incapables d’identifier un autre mode de transport qui place ensemble les hommes et les femmes dans des endroits destinés au sommeil ou à des activités personnelles », souligne Mme Voie.

Selon elle, il faut favoriser l’accompagnement par un formateur du même genre, ajoutant que cette pratique ne devrait pas être considérée comme discriminatoire.

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