Le fédéral n’est pas intéressé à garantir des prêts pour le secteur automobile
OTTAWA – Tout indique que les manufacturiers canadiens de pièces d’autos et le gouvernement fédéral ont une définition différente du mot aide.
L’Association des manufacturiers de pièces d’auto a récemment fait parvenir une lettre au gouvernement fédéral dans laquelle elle réclame au nom de ses membres un prêt garantie d’environ un milliard de dollars.
« Cette aide est requise immédiatement si l’on veut que notre pays puisse conserver l’espoir de sauver la plus vibrante et prospère industrie solidement, mais temporairement, atteinte par la crise financière », a écrit Gerry Fedchun, président de l’Association, dans une lettre adressée au ministre des Finances Jim Flaherty à Ottawa et au ministre ontarien des Finances, Dwight Duncan.
L’Association, qui représente près de 500 compagnies, affirme que ces plus grands clients américains étirent actuellement les délais de paiement des factures. Le financement servirait à payer les factures, acheter du matériel et essentiellement permettre à des entreprises de survivre en attendant le paiement des comptes recevables. L’Association se tourne vers le fédéral, les banques ayant refusé d’augmenter les marges de crédit des firmes automobiles dépendantes des déboires de l’économie du sud de la frontière.
Or, le fédéral n’est pas plus intéressé à verser cette aide. Dans une entrevue réalisée par le service des nouvelles du réseau Canwest, le ministre de l’Industrie Jim Prentice note que les garanties de prêt ne sont pas nécessaires, puisque la capacité de prêter de Exportation et Développement Canada (EDC) a été augmentée de 2 milliards $ il y a environ trois semaines. Le différent idéologique réside dans le fait que l’EDC n’emploie pas les dollars provenant des revenus de taxes fédérales. En lieu et place, la société d’état amasse ses fonds pour prêts à même les obligations émises par les sociétés privées, obligations qui sont garanties par le gouvernement fédéral. Le financement de l’EDC est requis pour qu’une firme exportatrice puisse exporter, incluant le secteur de l’automobile.
Ce n’est pas la première fois que l’Association des manufacturiers de pièces d’autos du Canada et le gouvernement fédéral ne s’entendent pas, restant tout deux sur leur position. L’an dernier, l’Association a tenté d’obtenir 400 millions de dollars du fédéral en vue d’aider les manufacturiers victimes de la puissante montée du dollar canadien. Le gouvernement avait alors préféré réduire les taxes des sociétés et privilégié l’élimination de la taxe sur le capital et autres surtaxes.
Sources: Canwest News Service et The Globe and Mail
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