Les États-Unis veulent interdire les canalisations de chargement
Le gouvernement américain pourrait interdire les canalisations de chargement (appelées «wetlines» dans le jargon du métier) que l’on trouve sur les remorques-citernes, ce qui entraînerait des modifications potentiellement très coûteuses aux propriétaires de flotte. Ces modifications présentent également un certain danger.
Une proposition de règlement du gouvernement fédéral des États-Unis a en effet été déposée en vue d’interdire l’installation de ces canalisations sous les nouvelles remorques-citernes et d’exiger la pose de systèmes de purge sur les remorques existantes.
Ces canalisations sont en fait des pipelines de chargement placées sous les remorques citernes, principalement sur les citernes pétrolières. Ces pipelines contiennent généralement entre huit et 12 gallons de carburant après que la soupape du compartiment citerne ait été fermée. Ces canalisations sont apparues lorsque l’industrie est passée du chargement par le haut au chargement par le bas afin de réduire les risques de chute et de répondre aux normes gouvernementales sur la qualité de l’air. Toutefois, le gouvernement américain ne semble plus apprécier ce système.
Le National Transportation Safety Board (NTSB) se dit inquiet qu’en cas de collision, il pourrait y avoir rupture et du combustible pourrait se déverser et éventuellement provoquer un incendie pouvant enflammer le camion-remorque. Toutefois, depuis 2000, un seul décès mettant en cause les canalisations de remorque a été rapporté aux États-Unis, sans qu’il soit démontré si la fuite a été causée par celles-ci ou par un bris au compartiment de la citerne.
Vern Seeley, de RTS Industries, entreprise spécialisée dans le transport par citernes, croit qu’on a affaire à un dossier hautement politique. Selon lui, les autorités ne réalisent pas les efforts qui ont été faits depuis 20 ans pour rendre les remorques-citernes plus sécuritaires. «Nous avons fait des progrès remarquables avec les systèmes anti-renversement et les soupapes d’urgence pneumatiques qui limitent les déversements. Sans compter que les remorques-citernes sont plus robustes que jamais», explique-t-il.
M. Seeley estime qu’il en coûterait quelque 100 000$ canadiens pour modifier une citerne simple afin qu’elle réponde aux nouvelles normes. Sans compter les deux semaines d’immobilisation de la remorque, les pertes de revenus et les dépenses associées à la formation des chauffeurs qui devraient apprendre comment purger le système après chaque livraison.
Par ailleurs, au cours des dix dernières années, on dénombre 14 décès et blessures graves survenus alors que des techniciens effectuaient des travaux sur des citernes parce que celles-ci n’avaient pas été méticuleusement nettoyées et purgées de toutes les vapeurs de combustible.
On ne sait pas si le règlement américain aurait des répercussions pour les acheteurs canadiens de citernes neuves, mais on sait qu’il est très peu probable que les fabricants américains construisent des citernes avec canalisations uniquement pour le marché canadien.
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