En juin 2008, la ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a lançé un projet pilote d’une durée de trois ans visant à expérimenter de nouveaux types de véhicules, dont les véhicules à basse vitesse (VBV). Ce type de véhicule est déjà autorisé dans une trentaine d’États américains. En vertu de la réglementation fédérale, ils ont comme principale caractéristique d’afficher une vitesse maximale se situant entre 32 et 40 km/h. Mus exclusivement par l’énergie électrique, ils peuvent circuler, dans le cadre du projet pilote, sur toutes les rues du Québec dont la vitesse est limitée à 50 km/h.
Deux véhicules sont autorisés, soit la petite voiture électrique Zenn, assemblée à Saint-Jérôme, ainsi que le petit camion
Némo, fabriqué par la compagnie du même nom et dont le siège social se trouve à Sainte-Thérèse.
Jacques Rancourt, directeur général de Némo, explique que la première clientèle ciblée par Némo, ce sont les municipalités, «mais ses utilisations sont multiples et peuvent aller de l’entretien paysager aux travaux publics sur route.»
D’un poids de 1 980 livres, le véhicule peut transporter une charge maximale de 1 000 livres. Ses dimensions : 137 pouces de long, 60 pouces de large, 75 pouces de hauteur et un empattement de 80, 7 pouces. Son châssis-caisson fait en sorte que le Némo est un véhicule léger mais extrêmement rigide. Il est propulsé par un moteur GE 72V 4,8KW/6 de quatre chevaux et sa vitesse maximale est de 40 km/h.
Techniquement, Némo est alimenté avec des batteries acide-plomb, «une technologie peu coûteuse qui répond aux besoins des utilisateurs que nous ciblons», explique Jacques Rancourt. Ses batteries, qui se branchent dans une prise de courant 110 volts/ 15 ampères ou 110 volts / 30 ampères, offrent une autonomie de 115 heures. Évidemment, l’autonomie varie selon différents paramètres, par exemple la charge transportée et la géographie du terrain.
«Nous faisons l’analyse des besoins du client et configurons ensuite le véhicule de manière à ce qu’il puisse faire sa journée de travail. Pour 90% du marché, la batterie acide-plomb peut faire le travail», précise M. Rancourt, qui prend aussi soin d’ajouter que «Némo est un véhicule de travail de proximité, pas un véhicule de travail routier».
Si l’utilisateur a des besoins plus poussés, il est possible de modifier les rapports de différentiel (trois options); la motorisation (deux options) et l’ensemble de batteries. «Le modèle de base fait le travail dans la majorité des applications», note Jacques Rancourt.
Parmi les utilisateurs actuels du Némo, on trouve l’Université Laval et l’Assemblée nationale, qui ont tous deux remplacé une fourgonnette de type «Econoline» par le petit camion orange et blanc. «On arrive à faire avec 30 ou 50 cents d’électricité le même travail qui coûterait 30$ en essence.»
Les composantes du Némo sont fabriquées à 70% par des PME du Québec, alors que la finition est assurée par un sous-traitant de Saint-Georges-de-Beauce. Son prix varie de 22 000 $ à 36 000 $, selon l’équipement choisi.
Entre 100 et 150 véhicules Némo devraient circuler au Québec au cours de la présente année.
Le député fédéral de Lévis-Bellechasse-Etchemins, Steven Blaney, s’est engagé récemment à faire la promotion du Némo auprès des institutions fédérales. «Voici une solution avant-gardiste, typiquement québécoise, pour contrer une problématique d’envergure mondiale », a-t-il déclaré. «Ce véhicule, disponible maintenant, est prêt à rouler sur nos routes. De plus, il est fonctionnel, peu coûteux à utiliser et facile à entretenir ».
L’objectif ultime, avoue Jacques Rancourt, c’est que le Némo perce le marché américain.
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