Le secteur des produits industriels – qui englobe l’aérospatiale et la défense, la fabrication industrielle, les produits chimiques, les métaux, le transport et la logistique – contribue encore fortement aux émissions de gaz à effet de serre. Certes, les entreprises ont adopté des mesures pour réduire leurs émissions de carbone. Toutefois, selon un nouveau rapport de PwC, les engagements sont dans l’ensemble loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’accord de Copenhague.
L’accord de Copenhague vise à cet effet une réduction moyenne de 2 % par an des émissions de carbone jusqu’en 2020. Or, PwC estime que le taux de réduction devrait être de l’ordre de 3,4 % pour placer les émissions sur la trajectoire qui permettra de stabiliser les concentrations à des niveaux peu élevés d’ici 2050.
Il faudra des améliorations considérables pour atteindre la cible de 2 %, mais divers secteurs ont déjà réalisé des progrès en se dotant de différentes stratégies de réduction de leurs émissions.
Transport et logistique
Pour la plupart des secteurs d’activité, le principal obstacle à la réduction des émissions demeure la distribution de leurs produits. Pour compenser l’empreinte carbone de leurs activités de transport et de leurs processus logistiques et pour rendre leur chaîne d’approvisionnement plus verte, beaucoup se tournent vers des moyens de transport produisant moins d’émissions comme le transport maritime ou ferroviaire, réduisent les dimensions de leurs produits et de leurs emballages et remplacent leur parc de camions par des véhicules moins énergivores ou fonctionnant aux biocarburants.
« La réduction des émissions sera probablement le plus grand défi des sociétés de transport et de logistique au cours des 20 prochaines années », estime Stephen Shepherdson, leader national du secteur du transport et de la logistique de PwC. « La multitude de règlements environnementaux évoluera probablement vers un système mondial mieux harmonisé afin que les coûts des émissions de carbone soient équitablement répartis. »
Pour abaisser leurs émissions, les sociétés de transport et de logistique devront collaborer davantage avec leurs clients, ce qui pourrait inciter ceux-ci à réfléchir à des moyens d’optimiser l’emplacement de leurs stocks et de leurs centres de distribution et à évaluer soigneusement les services de transport qu’ils emploient.
Aérospatiale et défense
L’industrie aérospatiale et de la défense se démarque des autres secteurs de production de biens industriels par les progrès importants qu’elle a réalisés en agissant de façon proactive afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et d’abaisser la consommation de carburant des appareils. Les avions à réaction d’aujourd’hui consomment 70 % moins de carburant que ceux construits il y a quarante ans et d’autres améliorations sont prévues.
Par ailleurs, un engagement collectif proposé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) demande à l’industrie aéronautique internationale d’accepter de plafonner les émissions de CO2 à partir de 2010 (croissance neutre en carbone), de réduire la consommation de carburant de 1,5 % par année entre 2009 et 2020 et de diminuer de moitié les émissions de CO2 d’ici 2050 par rapport au niveau de 2005.
Signalons également que ce secteur fait beaucoup d’efforts pour mieux utiliser la technologie et rationaliser l’exploitation des avions de manière à améliorer le rendement énergétique, par exemple en installant des ailettes au bout des ailes pour réduire la traînée, en planifiant mieux le trafic aérien et en réduisant le poids des appareils.
« L’industrie aérospatiale et de la défense réussit mieux que bien d’autres secteurs à se fixer des objectifs clairs d’atténuation des émissions à l’échelle mondiale et elle a déjà obtenu des résultats tangibles », indique Mario Longpré, leader national du groupe Aérospatiale et défense de PwC. « L’amélioration du rendement énergétique et la réduction des émissions des aéronefs constituent des objectifs prioritaires pour le secteur aérospatial; les efforts pour y parvenir devraient s’intensifier à court terme. »
Produits chimiques et fabrication industrielle
Les secteurs des produits chimiques et de la fabrication industrielle suivent une approche à deux volets pour lutter contre les changements climatiques. D’une part, ils appliquent des stratégies pour réduire les émissions de leurs usines et installations de fabrication et, d’autre part, ils exécutent des programmes de recherche et de développement pour offrir à leurs clients des produits qui réduisent leur propre empreinte carbone. Ces secteurs se concentrent aussi sur l’amélioration de leurs processus techniques de production, l’utilisation de matières premières renouvelables et la promotion du recyclage pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Métaux
En renforçant la multitude actuelle des règlements sur les émissions, le fardeau financier des sociétés métallurgiques mondiales sera considérablement accru. Elles devront soit investir dans de nouvelles technologies, soit assumer les coûts associés aux divers programmes d’échange de droits d’émission. Selon une proposition des États-Unis, les importateurs seraient obligés d’acheter des quotas d’émission. On constate cependant des progrès à l’échelle globale et individuelle. « La majorité des associations du secteur travaillent activement à promouvoir des efforts concertés à l’échelle mondiale pour réduire les émissions », explique Jim Forbes, leader mondial des métaux de PwC. « De plus en plus de sociétés publient aussi leurs résultats en matière de développement durable. »
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