Le huard près de la parité au Nouvel An
Selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc., l’ascension du huard près de la parité avec le dollar américain devrait se maintenir jusqu’à la nouvelle année, mais la devise canadienne est vulnérable à un recul avant le printemps.
Il reste « encore quelques mois au cours desquels le huard pourrait flirter avec des niveaux proches de la parité », a indiqué à cet effet Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC, dans le dernier rapport Global Positioning Strategy.
Cependant, les facteurs qui confèrent sa vigueur au huard, comme la forte baisse du dollar américain et la hausse des prix des marchandises, semblent voués à une correction au début de 2011, selon M. Shenfeld.
La « vague massive de ventes » qui a affaibli le dollar américain « témoigne d’une idée fausse selon laquelle la (Réserve fédérale américaine) est en train de noyer le monde sous un flot de billets verts et que l’assouplissement quantitatif constitue une manière délibérée de déprécier le dollar par une offre excédentaire ».
Monsieur Shenfeld a également indiqué que des mesures générales de la masse monétaire montrent qu’il n’y pas eu d’injection de dollars américains sur le marché. « L’argent créé par l’achat de billions d’obligations dort tout simplement dans les comptes de la (Réserve fédérale américaine) dans lesquels les banques américaines l’ont déposé à titre de réserve supplémentaire. »
M. Shenfeld a également précisé que la masse monétaire de la zone euro a progressé à un rythme analogue à celle des États-Unis, alors que la masse monétaire canadienne a suivi en fait une trajectoire plus rapide. Ce fait donne à penser que la vente de dollars américains en réaction à l’assouplissement quantitatif a été excessive, ce qui expose l’euro, le yen et le huard à une correction.
Par ailleurs, les perspectives sont pratiquement les mêmes pour les marchandises, toujours selon M. Shenfeld. « Les prix ont été soutenus dans une certaine mesure par des indicateurs de croissance satisfaisants en provenance de la Chine, mais l’envolée du pétrole, du cuivre et, bien sûr, de l’or n’a été en grande partie que le reflet inversé de la baisse du dollar lorsqu’il a commencé à être question d’assouplissement quantitatif. Si, comme nous le prévoyons, une correction en faveur du dollar américain a lieu cet hiver, ne soyez pas surpris si le vent qui gonflait les voiles du navire des marchandises souffle un peu moins fort aussi. »
Monsieur Shenfeld prévoit de plus que celui-ci vaudra 0,99 $ US à la fin de l’année et tombera à 0,93 $ US d’ici au printemps, le tout en raison d’une croissance économique décevante et d’un dollar américain fort.
À plus long terme, cependant, notez que certains facteurs pourraient contribuer à replacer le dollar canadien sur une trajectoire ascendante à mesure que la croissance économique mondiale s’améliorera, a pour sa part fait remarquer Jeremy Stretch, chef de la stratégie en matière de devises à la Banque CIBC, toujours dans le même rapport. Selon lui, parmi ces facteurs, mentionnons les prévisions selon lesquelles les marchés ayant des flux de rentrées liés aux marchandises, comme celui du Canada, connaîtront à long terme une croissance plus élevée du PIB que ceux des pays qui en sont dépourvus. La décision des banques centrales de diversifier leurs réserves de devises constitue un autre facteur. Cette tendance s’est traduite par une hausse du nombre de dollars canadiens détenus, et la perspective d’une diversification des réserves permettra vraisemblablement de maintenir une offre résiduelle à long terme pour les monnaies-marchandises.
Signalons en terminant que la Banque CIBC prévoit qu’après s’être replié cet hiver, le huard s’appréciera de nouveau et atteindra 0,99 $ US d’ici décembre 2011.
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