L’Indice des prix des produits de base de la Banque Scotia, qui évalue les tendances influant sur le prix de 32 des principales exportations canadiennes, a gagné 3,6 % d’un mois sur l’autre en octobre, progressant ainsi pour un quatrième mois consécutif. L’indice global s’est relevé de 31,6 % comparativement au creux enregistré en avril 2009, après la crise mondiale du crédit du deuxième semestre de 2008. Les prix des produits de base devraient encore grimper en novembre.
« Un deuxième assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale, annoncé le 3 novembre, a permis d’injecter de nouvelles liquidités dans l’économie américaine pour la soutenir, mais a eu pour effet d’affaiblir considérablement le dollar américain, ce qui a dopé les prix des produits de base jusqu’au 11 novembre », remarque Patricia Mohr, vice-présidente d’Études économiques et spécialiste du marché des produits de base à la Banque Scotia. « Cette flambée des prix contrebalancera vraisemblablement le récent recul, lié aux inquiétudes que suscite un nouveau resserrement monétaire en Chine afin de juguler une reprise de l’inflation (4,4 % en glissement annuel pour l’IPC et 5,0 % pour les prix à la production), aux difficultés du secteur bancaire irlandais et, chez les investisseurs, à une autre période d’allergie aux risques déclenchée par la dette de la zone euro. »
Rappelons qu’en octobre, l’indice du pétrole et du gaz, qui a gagné 4,9 % d’un mois sur l’autre, a mené la charge. Les fluctuations du dollar américain dominent toujours les mouvements quotidiens du prix du pétrole, mais l’équilibre mondial de l’offre et la demande s’est aussi notablement resserré en 2010. La consommation mondiale de pétrole, qui a affiché une croissance plus forte que prévu à 2,8 %, s’est totalement redressée cette année grâce aux économies émergentes et a surpassé le précédent sommet atteint en 2007.
Incidences du 12e plan quinquennal de la Chine sur le secteur des ressources
« Le 12e plan quinquennal de la Chine, dont la version définitive devrait être publiée autour de mars 2011, établira le cadre global de la croissance économique chinoise pour la période 2011-2015 et aura des incidences importantes sur le secteur des ressources », affirme Mme Mohr.
« Pour le Canada, ce plan signifie que l’énergie nucléaire, qui n’émet pratiquement aucun gaz à effet de serre, serait probablement favorisée, ce qui stimulerait les investissements dans l’uranium », commente Mme Mohr. « La demande pour la potasse et les engrais sera forte au cours des cinq prochaines années. En effet, avec l’augmentation de leur revenu, les ménages chinois consommeront plus de viande, ce qui entraîne une augmentation de la production de céréales fourragères, comme le maïs, qui nécessitent beaucoup d’engrais. L’accent qui sera mis sur les dépenses à la consommation plutôt que sur la poursuite de l’industrialisation ralentira la croissance, qui demeurera quand même élevée, de la demande de métaux de base comparativement aux dix dernières années, et la part de la Chine en pourcentage de la demande mondiale de cuivre augmentera encore. Les investisseurs chinois montreront un intérêt accru pour les secteurs des mines et du pétrole et du gaz au Canada. Les participations au capital, la création de coentreprises et les fusions et acquisitions, particulièrement du côté des petites sociétés minières, qui représentent des tendances très notables depuis 2009, augmenteront sensiblement. »
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