Échangeur Turcot : perturbant mais nécessaire

Alors que la congestion routière pose des maux de tête de plus en plus grands aux transporteurs par camion, le ministère des Transports du Québec a annoncé récemment la stratégie retenue par le gouvernement dans le dossier de l’échangeur Turcot. Consciente de l’importance stratégique de cette infrastructure, de la nécessité de la remédier à sa détérioration mais aussi des inconvénients que sa reconstruction entraînera, l’industrie croit qu’il est essentiel d’agir rapidement et en appelle aux communications efficaces pour en atténuer le plus possible les irritants.

Les travaux de démolition de l’échangeur actuel et la construction du nouveau s’échelonneront de 2012 à 2017 et entraîneront des coûts de trois milliards de dollars, selon le gouvernement du Québec. 
Le président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), Marc Cadieux, croit qu’il est important d’agir rapidement dans ce dossier «étant donné l’état de détérioration de la structure d’une part et, d’autre part, du caractère stratégique que représente cette structure non seulement pour l’économie de Montréal, mais pour l’ensemble de la province ».
Le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, a prévu inclure, dans les critères de conception du projet, une éventuelle croissance de la demande de transport de marchandises dans la région de Montréal. Marc Cadieux a insisté auprès du ministre sur la nécessité de rendre disponible aux transporteurs, tout au cours des travaux, l’information à l’égard des contraintes inévitables qu’entraîneront les travaux sur la circulation dans ce secteur afin de permettre à chacun de planifier les trajets le plus efficacement possible.
«Malgré toute la bonne volonté, les travaux engendreront des effets néfastes sur la fluidité et nous souhaitons que les décisions quant aux entraves sur le réseau routier soient prises conjointement par les deux paliers de gouvernement, le provincial et le municipal», d’indiquer l’ACQ par voie de communiqué.
Le ministre Hamad a d’ailleurs confirmé qu’un bureau de mesures d’atténuation sera mis en place afin de faire face à la situation. Le ministre a également reconnu l’importance du camionnage pour l’économie montréalaise.
Dans une lettre ouverte parue dans La Presse, le président de Transport Robert, Claude Robert, a rappelé que l’échangeur Turcot est une structure cruciale pour son entreprise comme pour toute l’industrie du camionnage. «L’échangeur est le prolongement de l’axe du pont Champlain et mène aux autoroutes 15, 20 et 40. Qu’on aille au centre-ville ou vers Ottawa, il faut passer par là», d’écrire M. Robert.
Dans sa lettre, le président du Groupe Robert félicite le ministère des Transports pour sa créativité : «Nous nous demandions comment ils allaient mettre de l’ordre dans ce capharnaüm. Ils ont apparemment réussi à simplifier la structure. C’est un pas en avant, enfin! »
Il n’est toutefois pas sans déplorer la lenteur qu’a mis le gouvernement à s’occuper d’un réseau désuet et dangereux. «Malheureusement, le Québec a attendu beaucoup trop longtemps. Il a fallu la tragédie du viaduc de la Concorde pour qu’il se réveille. Cette négligence fait qu’aujourd’hui, il y a des chantiers partout, ce qui rend la circulation si difficile.»
Ces retards ont eu pour effet de gonfler la facture de l’échangeur Turcot, et Claude Robert est lui aussi d’accord avec le fait que l’on doive agir rapidement. «Si le gouvernement n’avait pas tant tardé à refaire l’échangeur Turcot, les travaux ne coûteraient pas trois milliards de dollars. C’est très cher, mais on n’a tout simplement plus le choix. L’échangeur se désagrège, des morceaux de béton tombent au sol. Il faut donc agir rapidement.»

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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