Discrimination à l’embauche – UNE CONDUCTRICE DE CAMION LOURD OBTIENT GAIN DE CAUSE
À la suite d’une plainte déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le Tribunal des droits de la personne ordonnait récemment à une compagnie de transports de la région de Montréal de verser 10 000 $ à une femme victime de discrimination à l’embauche.
Bref rappel des faits : au mois de février 2008, cette femme a déposé une plainte à la Commission lorsque le principal dirigeant des compagnies Laurentian Shavings Products Inc. et Lanjay Peat Moss Inc., monsieur Bernard Wolinsky, a refusé de considérer sa candidature comme conductrice de camion lourd.
Selon la preuve retenue par le Tribunal, il lui a dit : « On ne prend pas les femmes ici. C’est très difficile pour une femme d’enlever la neige sur le toit des remorques. » De plus, le chef de l’entreprise a affirmé à l’enquêtrice de la Commission qui l’informait du dépôt de la plainte : « Je n’embauche pas de femmes, c’est ma prérogative. »
Dans sa décision, le Tribunal a conclu que la Commission avait réussi à démontrer, par une preuve prépondérante, qu’il y a eu refus de considérer la candidature de la plaignante parce qu’elle est une femme et que monsieur Wolinsky a porté atteinte au droit de celle-ci d’être traitée en toute égalité et avec dignité. Il a accordé à la plaignante des dommages moraux de 7 000 $ et des dommages punitifs de 3 000 $.
La plaignante, ayant pris connaissance d’une offre d’emploi dans les petites annonces d’un journal, recevait alors des prestations d’assurance-emploi. Elle s’était présentée au bureau des entreprises à Carignan pour y déposer son curriculum vitae. Alors qu’elle franchissait la porte du bureau de monsieur Wolinsky, celui-ci lui a fait savoir qu’il n’embauchait pas de femmes et il a refusé de lui accorder une entrevue. Elle avait obtenu son certificat en camionnage en 2003 et possédait cinq ans d’expérience comme conductrice à temps partiel travaillant pour le compte de plusieurs agences.
Le président de la Commission, monsieur Gaétan Cousineau, a rappelé qu’en 2009-2010, 52 dossiers reliés à la discrimination fondée sur le sexe ont été ouverts, dont 35 reliés au travail et plusieurs mettant en cause l’accès des femmes aux métiers non traditionnels. La Commission est aussi intervenue devant les tribunaux dans des dossiers de discrimination systémique concernant l’embauche des femmes à des postes non traditionnels.
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