Commission parlementaire sur la sécurité énergétique du Québec : la position de Shell

Au moment où les députés membres de la commission parlementaire de l’énergie doivent décider si le fait de permettre le démantèlement de la raffinerie Shell de Montréal-Est aura des impacts sur l’approvisionnement du Québec en produits pétroliers, le Syndicat des travailleurs de la raffinerie se dit extrêmement préoccupé par les conséquences de l’agitation politique dans certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. En effet, le Syndicat considère que la dépendance face aux approvisionnements en provenance de ces pays sera d’autant plus grande si le gouvernement permet le démantèlement de la raffinerie de Montréal-Est, réduisant de façon irréversible la capacité de raffinage du Québec de plus de 25 %.

Comme l’a déclaré le président du Syndicat, M. Jean-Claude Rocheleau : « Avec les trois raffineries en opération, le Québec produisait l’équivalent ou un peu plus de sa consommation en produits pétroliers. Cette situation géopolitique exceptionnelle doit être préservée, car elle fait en sorte qu’advenant n’importe quelle crise mondiale provoquant une rupture des approvisionnements en brut, comme cela peut se produire après les évènements de Tunisie, d’Égypte, de Libye et d’Algérie, un renversement de la ligne 9 de Sarnia vers Montréal permettrait au Québec de faire venir le brut de l’Ouest canadien et avec trois raffineries en opération de fournir à la demande du marché québécois, sans d’aucune façon recourir aux importations. Une situation idéale, comme nous l’avions mentionné aux parlementaires. Ce qui se produit aujourd’hui dans le monde arabe donne encore plus de force à cet argument et confirme l’importance que le gouvernement ne permette pas le démantèlement de la raffinerie, ce que prévoit la Loi sur les produits pétroliers. »
De plus, le Syndicat a fortement insisté sur le fait que le potentiel de raffinage des trois installations actuellement au Québec (Shell, Suncor et Ultramar) doit absolument être maintenu dans l’optique du développement de gisements comme Old Harry ou l’Île d’Anticosti. « Permettre le démantèlement de la raffinerie Shell dans le contexte où le Québec entend exploiter ses ressources pétrolifères relevait déjà d’une absence de vision complète pour le développement économique de la filière pétrochimique. Mais dans le contexte où on développe des gisements, cela devient une stratégie énergétique du tiers-monde où les ressources seraient prélevées ici et transformées ailleurs. Alors qu’en transformant notre propre pétrole, nous serions dans une situation de parfaite sécurité énergétique, le gouvernement ne peut priver le Québec d’un tel avantage », a indiqué le président du Syndicat.
En refusant d’accorder à Shell l’autorisation de démolir sa raffinerie, le gouvernement placerait la multinationale face au choix suivant : 1) continuer à l’opérer; 2) la mettre en cocon actif, c’est-à-dire préserver les équipements en vue d’un éventuel redémarrage; ou 3) la vendre.  « En agissant de la sorte, non seulement le gouvernement se trouverait à préserver la sécurité des approvisionnements, mais il jouerait pleinement son rôle d’assurer l’indépendance énergétique du Québec, tout en envoyant un message clair à Suncor quant à la nécessité de maintenir ses activités de raffinage », a conclu M. Rocheleau.
 
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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