Adéquation formation-emploi
Tout en accueillant positivement le lancement de la consultation gouvernementale sur l’adéquation entre la formation et l’emploi, annoncé tout récemment par la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Line Beauchamp, et la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Mme Julie Boulet, le Conseil du patronat du Québec insiste pour que l’exercice soit orienté d’abord et avant tout vers les besoins réels du marché du travail afin de répondre rapidement et efficacement aux préoccupations importantes des employeurs du Québec en cette matière.
« L’adéquation entre la formation et les besoins en matière de main-d’œuvre qualifiée représente un défi prioritaire pour les employeurs du Québec. Il faut espérer qu’avec cette tournée de consultation, le gouvernement donne suite aux demandes exprimées par le milieu des affaires lors de la Rencontre économique de Lévis en janvier 2010 et priorise l’écoute des besoins des employeurs afin d’arrimer davantage l’offre de formation des institutions aux exigences du marché du travail, plutôt que développer des programmes en vase clos et appliqués de façon uniforme. Une telle approche permettrait aux entreprises d’avoir accès à la main-d’œuvre recherchée, d’être plus productives et de créer davantage de richesse dont bénéficieraient l’ensemble des Québécois », selon le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.
Le Conseil du patronat profite d’ailleurs de l’occasion pour lancer un appel aux gens d’affaires de l’ensemble des régions et secteurs d’activité du Québec afin qu’ils participent activement et en grand nombre aux rencontres qui se tiendront dans les prochaines semaines dans chacune des régions. Le Conseil, pour sa part, suivra de près le déroulement de la tournée régionale et représentera les employeurs lors du Forum national sur l’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail à Québec, les 13 et 14 juin prochain, afin de proposer des pistes de solution pragmatiques et concrètes au gouvernement à cet effet.
Un plan d’action en dix points
Dans son Bulletin de la prospérité du Québec, publié en août 2010, le Conseil du patronat soulignait notamment le retard du Québec en matière de formation continue. En 2008, la province figurait en effet en queue de peloton (28,2 %) par rapport à trois autres provinces (Alberta : 43,3 %, Ontario : 38,3 %, Colombie-Britannique : 35,5 %) et à la moyenne canadienne (36 %) en ce qui a trait à la proportion de personnes de 25 ans à 64 ans ayant suivi de la formation reliée à l’emploi.
Afin de proposer des recommandations visant à corriger la situation, sachez que le Conseil du patronat a mené des consultations auprès de ses membres au cours des derniers mois afin de mieux évaluer leurs besoins. La préoccupation des gens d’affaires sur la question de l’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail ressort clairement de ces consultations, tout comme leur ouverture vers des solutions concrètes nécessitant l’implication des employeurs eux-mêmes. Par exemple, un sondage réalisé par la firme Léger Marketing pour le compte du Conseil en janvier dernier auprès de 350 dirigeants d’entreprise soulignait qu’une forte majorité de répondants (88 %) se montraient intéressés à accueillir dans leur entreprise des étudiants pour une session de stage.
Le Conseil du patronat se servira donc des commentaires recueillis pour soumettre au gouvernement en juin un ensemble de propositions visant à agir de façon proactive et efficace afin de mieux arrimer l’offre de formation actuellement offerte au Québec à la demande de plus en plus grande des employeurs pour une main-d’œuvre disponible et de qualité. Les recommandations seront regroupées autour d’un plan en dix points :
- Une vigie proactive et partagée sur les besoins;
- Des programmes de formation à jour et adaptés;
- De meilleurs services-conseils en orientation;
- Un régime d’apprentissage et de stages déployé partout;
- Des plans de développement chez les employeurs;
- Un engagement des parties dans la formation continue;
- Une meilleure pratique de reconnaissance des compétences;
- Une meilleure intégration des clientèles en main-d’œuvre (ex. : travailleurs d’expérience de 55 ans et plus, immigrants, etc.);
- Le transfert du savoir-faire des personnes d’expérience;
- Le défi culturel : mobiliser les parties afin de changer les attitudes et promouvoir la prospérité du Québec.
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