Perspectives économiques à l’étranger : un plus pour le Canada

Les Services économiques TD ont annoncé récemment qu’ils revoyaient leurs prévisions de croissance à 3,0 % pour 2011. Il s’agit d’une hausse par rapport à la prévision de 2,6 % publiée dans les Prévisions économiques trimestrielles de décembre dernier. Cette révision à la hausse s’explique par l’amélioration des perspectives aux États-Unis ainsi que par l’augmentation de l’appétit mondial pour les produits de base canadiens.

« L’économie canadienne a amorcé l’année 2011 avec un élan supérieur à ce qui était indiqué dans nos prévisions trimestrielles de décembre dernier, a déclaré Craig Alexander, économiste en chef du Groupe Banque TD. Toutefois, si l’on regarde au-delà du très court terme, notre point de vue n’a pas vraiment changé. Au cours des 12 à 18 prochains mois, le rythme global de l’expansion économique au Canada sera probablement modéré, dans le sillage de la majoration des taux d’intérêt et du ralentissement des dépenses intérieures. » Alors que la tragédie au Japon se défile sous nos yeux avec un coût humanitaire immesurable, nous ne prévoyons pas d’impact important pour l’économie canadienne.
L’économie sur une lancée
La publication récente des statistiques du quatrième trimestre révèle que l’économie canadienne a terminé 2010 avec une vigueur étonnante. Le taux de croissance du PIB réel a atteint 3,3 % (annualisé) et le taux de croissance du trimestre précédent a été révisé à la hausse à 1,8 %. Même si les consommateurs ont encore une fois fait plus que leur part au dernier trimestre, la vigueur de l’économie vient cette fois en bonne partie des exportations nettes qui, à elles seules, ont étonnamment ajouté 4,5 points de pourcentage à la croissance économique, leur plus forte contribution à la balance commerciale nette depuis le début des années 2000. Les stocks des entreprises ont aussi diminué, ce qui dénote le caractère imprévu de ce bond de la demande des consommateurs américains et canadiens.
Cette diminution des stocks est de bon augure pour le rendement à court terme. « Compte tenu du bas niveau actuel des stocks, les entreprises devront les reconstituer pour maintenir leurs ventes, d’autant plus que la reprise économique américaine semble vouloir se consolider », a ajouté M. Alexander. Au premier semestre de 2011, les États-Unis franchiront probablement de nouvelles étapes dans leur convalescence économique, l’expansion du PIB réel se situant en moyenne à environ 3,3 % (annualisé). « Malgré le défi constant que représente la parité entre les dollars américain et canadien, la production des secteurs d’exportation semble destinée à augmenter au cours des prochains trimestres, notamment celle du secteur de l’automobile et des autres grandes industries manufacturières », observe M. Alexander.
Par ailleurs, les perspectives d’exportations de ressources naturelles demeurent aussi relativement bonnes. Il est possible que les mesures prises par les autorités monétaires chinoises et par celles des autres marchés en émergence pour contrer les risques d’inflation, ainsi qu’une baisse de la demande japonaise, entraînent une baisse modérée des prix d’un certain nombre de produits de base clés, mais les prix resteront suffisamment fermes pour que la croissance du revenu national se maintienne. Le scénario envisagé par les Services économiques TD tient pour acquis que les cours pétroliers se situeront dans une fourchette moyenne de 95 à 100 $ US le baril cette année et l’année prochaine, ce qui avantagerait modestement l’ensemble de l’économie canadienne. « La prime sur les cours pétroliers comporte un risque géopolitique important pour l’instant. Les marchés ont d’ores et déjà escompté la possibilité d’une interruption des approvisionnements provenant de la Libye. Les cours du brut plongeront donc si cette pénurie ne se matérialise pas », constate M. Alexander. « Toutefois, compte tenu du caractère hautement incertain des événements au Moyen-Orient, l’évolution des cours du brut demeure dans une large mesure incertaine. »
Les entreprises et la croissance
Comme les ménages et les administrations publiques freineront leurs dépenses, la croissance en 2011 et 2012 sera tributaire des investissements des entreprises et des exportations. Les risques qui pèsent sur la reprise américaine se sont atténués, d’où la forte probabilité d’une amélioration marquée de l’emploi et de la conjoncture aux États-Unis au cours des prochains mois.
La reprise continue et vigoureuse de la demande américaine de produits manufacturés canadiens, notamment d’automobiles et de produits industriels, devrait se prolonger au-delà de l’horizon prévisionnel (soit 2011 et 2012), même si le dollar canadien se situera au-dessus de la parité presque tout au long de l’année en cours et bien près de la parité tout au long de l’année suivante. Le Canada jouit aussi d’un avantage concurrentiel certain dans le secteur des produits de base et malgré un léger ralentissement, la forte croissance des économies en développement continuera de stimuler l’appétit mondial pour les produits de base canadiens.
Ce que nous réserve 2011
Selon notre scénario de base, le Canada affichera en 2011 une solide croissance de 3,0 % qui ralentira à 2,5 % en 2012. À ce rythme, l’inflation ne constitue pas une véritable menace. L’augmentation des coûts de l’énergie aura des retombées limitées sur les prix des autres produits de consommation. Cette conjoncture favorise une création modérée d’emplois et une croissance des bénéfices de l’ordre d’au moins dix % en 2011 et de près de dix % en 2012. Dans ce contexte, l’augmentation des taux ne sera que graduelle. Nous pensons que la Banque du Canada majorera ses taux d’un point de pourcentage au deuxième semestre de cette année et d’un autre point de pourcentage l’année prochaine. « Malgré les nombreux risques, le scénario le plus probable est celui où l’économie canadienne continuera d’afficher un rendement sain en 2011 et en 2012 », conclut M. Alexander.
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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