Chauffeur en mission
Sur un étroit chemin de montagne, Mario Fortin, chauffeur pour Transport Robert, aperçoit un camion six roues, couché sur le côté, qui bloque la voie. Heureusement, il possède l’équipement et les compétences pour le remettre sur ses roues.
Ce genre de situation est fréquent pour Mario Fortin. Parce qu’elles surviennent souvent en Haïti, où Mario œuvre présentement comme bénévole pour Médecins sans frontières (MSF). Dans ce cas précis, il transportait des médecins et des fournitures à un village éloigné particulièrement touché par une épidémie de choléra.
«Lorsque nous sommes arrivés au village, nous avons vu que les patients étaient en très mauvais état. Ils seraient morts sans notre aide. Ça fait tellement de bien de pouvoir aider », nous a-t-il confié de son campement en Haïti. «Chaque jour, il arrive quelque chose du genre. Chaque jour.»
«Je m’occupe de tout ce qui n’est pas médical », poursuit-il. Je m’assure que les fournitures se rendent à bon port. Je planifie les horaires du personnel et je travaille sur tout ce qui touche les aspects administratifs, financiers et logistiques de la mission : chercher de l’eau, m’occuper de la chloration, disposer des déchets médicaux et des restes humains, etc. Je suis un généraliste : je fais tout en général et rien en particulier. »
Il est loin de son travail au Québec, qui paye beaucoup mieux, admet-il en riant, mais qui ne peut pas apporter ce genre de valorisation humanitaire.
«Je suis tellement reconnaissant envers les gens chez Transport Robert qui me donnent un emploi quand je suis au Canada et la liberté de prendre part à des missions comme celle-ci. Je les remercie sincèrement de me permettre de faire les deux», souligne-t-il.
Évidemment, si Transport Robert est aussi ouvert, il y a une raison : Mario compte 25 ans d’expérience de conduite et bénéficie des connaissances qui viennent avec ses années à titre de propriétaire de sa compagnie.
Gilles Lemieux, formateur et chauffeur chez Transport Robert, explique que la compagnie savait ce qui accompagnait l’embauche de Mario à titre de conducteurs de grands trains routiers. «Nous savions, avant de l’engager, qu’il partirait en mission à l’occasion. C’est la première fois que nous faisons quelque chose du genre, mais Mario est une bonne personne, il est gentil et c’est un très bon chauffeur. Lorsqu’il travaille pour nous, il est là à 100 %, alors cela n’a pas été trop difficile pour nous de lui accorder cette permission.»
Mario est marié à une femme, Maki, qui a les mêmes passions humanitaires que lui. «Notre but, c’est d’aller sept ou huit mois en mission puis de revenir au Canada pendant cinq ou six mois et avoir une vie à peu près normale», explique Mario.
Normale, mais sûrement passionnante et surtout pas routinière.
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