Où en est rendue l’ARPQ ?

Dans notre édition papier de juin 2010, nous vous avons fait part d’un nouveau joueur dans le paysage de l’industrie du camionnage, joueur qui se donne notamment comme mission d’être le défenseur des droits et intérêts des chauffeurs de l’industrie du transport au Québec: l’Association des routiers professionnels du Québec (ARPQ).

Quelque dix mois plus tard, nous avons discuté de nouveau avec le président de l’ARPQ, Martin Boivin, histoire de connaître l’évolution de l’organisme, et aussi de faire la lumière sur les enjeux de l’heure à son agenda.
Tout d’abord, bref rappel des faits expliqués par M. Boivin: «Il y avait un potentiel, et aussi un désir, de créer une association qui serait la voix des chauffeurs de camions au Québec. Nous avons tenu plusieurs réunions depuis novembre 2009 afin de dénicher les bonnes personnes pour un tel projet, et aussi des personnes qui avaient le désir de travailler bénévolement pour la cause des chauffeurs.»
C’est lors de la réunion de mars 2010 que s’est formé le conseil d’administration de l’ARPQ. «C’est finalement le 21 avril 2010 que nous nous sommes enregistrés au registre des organismes sans but lucratif (OSBL). Nous avons un président, un vice-président, un secrétaire, un trésorier, et aussi des directeurs régionaux», précise le président de l’ARPQ.
Lors de notre entretien avec M. Boivin, au début du mois de février, il nous a dévoilé que l’ARPQ comptait déjà plus de 1 000 membres, nombre dont il se réjouit. «Il y a un énorme besoin dans l’industrie de représenter les chauffeurs afin d’améliorer leurs conditions de travail. Nous sommes des personnes de métier et nous nous prenons en main! C’est ce que les gens me confient lorsque je parle de l’association. Notre plus grand défi actuellement, c’est de nous faire connaître», signale-t-il.
Enjeux à défendre
Plusieurs dossiers chauds figurent à l’agenda de l’ARPQ et de son président. Tout d’abord: le limiteur de vitesse. «C’est d’ailleurs un des enjeux qui est derrière la motivation de créer l’ARPQ. L’Association est contre le limiteur de vitesse. Il y a déjà le règlement du 100km/h! On veut nous transférer le problème de la vitesse. Il faut arrêter les délinquants plutôt que de punir tout le monde! Nous croyons qu’il faut rouvrir ce dossier, et c’est là que l’ARPQ jouera un rôle important. Nous désirons faire enlever l’obligation que la vitesse des camions soit limitée, car, en bout de ligne, c’est nous qui sommes pénalisés», tient à signaler M. Boivin.
Parmi les initiatives de l’ARPQ qui ont porté fruit depuis sa création, impossible de passer sous silence le volet assurance, lequel constitue une victoire pour M. Boivin. «L’assurance complète est maintenant disponible grâce à des négociations avec SSQ Groupe Financier. (Jacques Beaudoin est le courtier de l’ARPQ). C’est donc maintenant beaucoup plus sécuritaire et aussi plus sécurisant pour les familles. Voilà un service supplémentaire offert aux chauffeurs grâce à l’ARPQ, un avantage que les chauffeurs n’avaient pas auparavant», se réjouit M. Boivin. «Il ne faut pas oublier que beaucoup de chauffeurs sont des voituriers-remorqueurs qui ne possèdent qu’un seul camion; ils gèrent une toute petite PME. Alors cela constitue pour nous une très bonne nouvelle!»
Par ailleurs, le dossier du livre de bord préoccupe l’ARPQ. «Les consultations à ce sujet ne sont pas encore ouvertes», mentionne M. Boivin. «En ce moment, c’est l’étape des tests sur la route. Des rapports seront par la suite rédigés, rapports qui serviront lors des consultations qui se tiendront à ce sujet. Et nous sommes assurés d’être là pour ce dossier. Nous avons d’ailleurs rencontré le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, en octobre dernier, et avons demandé d’être consulté sur la question. Nous avons été attitrés à un attaché politique, qui est en fait notre contact officiel avec le gouvernement», poursuit-il.
M. Boivin était d’ailleurs très heureux de nous préciser que les portes du gouvernement sont grandes ouvertes à l’ARPQ. «Pour nous, c’est extraordinaire! Le Ministre, lors de notre rencontre de 45 minutes l’automne dernier, nous a d’ailleurs affirmé que ‘‘nous avions gagné notre voyage!’’».
Étant un OSBL, l’ARPQ ne jouit d’aucune subvention, ni fédérale, ni provinciale. «C’est bien ainsi, car de cette façon, nous pouvons représenter nos membres le mieux possible sans rien devoir à personne!», fait valoir le président de l’ARPQ.
Outre ces dossiers, à quoi ressemble l’avenir de l’ARPQ? «Nous travaillons avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) afin de promouvoir le Programme d’excellence des conducteurs de véhicules lourds. Aussi, nous allons poursuivre nos démarches afin de nous faire connaître davantage des chauffeurs, et aussi des gouvernements. C’est nous qui circulons sur les routes, qui connaissons les défis et aussi les problèmes que vivent les chauffeurs au quotidien, et nous nous donnons comme mission d’en informer les instances réglementaires, car il s’agit souvent de choses auxquelles elles ne penseraient pas nécessairement», insiste M. Boivin, qui est en fait la quatrième génération d’une famille de camionnage: « J’en mange! Et ce que l’on veut via l’association, c’est que le métier de camionneur s’améliore, et l’on veut également que notre métier soit respecté», conclut-il avec conviction.
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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