Indice Scotia : résultats de mars

L’Indice Scotia des prix des produits de base, qui permet d’analyser les tendances des prix de 32 des principales exportations canadiennes, a augmenté de 1,3 % en glissement mensuel en mars, son neuvième mois consécutif de progression. L’indice a gagné 50,9 % par rapport à son creux cyclique d’avril 2009. L’indice global n’est plus maintenant qu’à 18,5 % de son sommet, atteint en juillet 2008 (les données remontent à 1972). Le PIB chinois, dont la croissance est d’importance vitale pour les marchés mondiaux des produits de base, a gagné 9,7 % en glissement annuel au 1er trimestre de 2011, croissance plus forte que prévue et hausse à peine plus lente que les 9,8 % enregistrés au 4e trimestre de 2010.

« Malgré cette évolution positive, le prix de certains produits de base a perdu du terrain à la mi-avril. En effet, certains investisseurs institutionnels ont réalisé des bénéfices puisque le resserrement de la politique monétaire chinoise visant à contenir l’augmentation des prix à la consommation, qui atteignait 5,4 % en glissement annuel en mars, pourrait mettre à mal la croissance future », écrit Patricia Mohr, vice-présidente, Études économiques, et spécialiste, Marché des produits de base à la Banque Scotia.
Les marchés financiers et des produits de base craignent aussi que le prix élevé du pétrole puisse freiner les dépenses à la consommation, aussi bien dans les économies émergentes que dans celles du G7. L’aversion toujours plus grande des investisseurs pour les risques liés à la dette souveraine des pays périphériques de la zone euro et la perspective négative octroyée par Standard & Poor’s à la cote de solvabilité AAA des États-Unis ont aussi exercé une pression sur les prix à la mi-avril.
« Malgré ces difficultés, il serait prématuré de parler d’un pic cyclique du prix des produits de base. En outre, les prix sont repartis à la hausse au cours des derniers jours, profitant d’un dollar américain exceptionnellement faible et de bénéfices élevés pour les sociétés américaines », ajoute Mme Mohr. « Sur le marché des métaux de Londres, le cuivre pourrait bien égaler des records précédents en 2011, puisque la demande chinoise en cuivre se raffermirait encore nettement au 2e trimestre de 2011 selon toutes probabilités, et la reconstruction au Japon stimulerait finalement la demande. Nous reconnaissons cependant que les prix des produits de base arrivent maintenant à mi-chemin de leur cycle, et que les autres gains seront probablement plus modestes. »
Pétrole et gaz
C’est l’indice du pétrole et du gaz qui a mené la marche en mars, bondissant de 6,4 % en glissement mensuel. Le prix du brut léger a atteint 99 $ US à Edmonton, un gain de plus de 14 $ US le baril, et celui du brut moyen et lourd, à Hardisty, en Alberta, s’est encore plus apprécié (de 15,71 $ US pendant le mois) après avoir tiré de l’arrière.
Selon les auteurs du rapport, ce bond du prix du pétrole depuis la mi-février s’explique par les développements suivants : 1) l’augmentation de la prime de risque géopolitique sur le prix mondial du pétrole liée aux troubles politiques en Libye ainsi que dans certaines parties de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, lesquels devraient durer encore un certain temps; 2) les primes pour le brut léger à basse teneur en soufre (WTI, Brent, Bonny nigérien et Tapis malais) comparativement aux bruts plus lourds et plus sulfureux (Mars, Oman et Oural) ont aussi augmenté depuis le début des événements en Libye. Bien que l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis et le Qatar détiennent la majeure partie de la capacité excédentaire de l’OPEP, leurs volumes de brut à faible teneur en soufre sont limités. Le monde connaît une pénurie de bruts légers.
« Le bond de 25 % du prix WTI depuis janvier se traduit par un prix à la pompe en rapide progression », explique Mme Mohr. « Aux États-Unis, le prix à la pompe de l’essence ordinaire a grimpé à 3,84 $ US le gallon à la mi-avril, près de son sommet de 4,05 $ US de juillet 2008, époque à laquelle le prix record du brut, 147,90 $ US, avait entraîné une importante chute de la demande par les consommateurs. Par ailleurs, la consommation d’essence aux États-Unis semble avoir ralenti, le rebond normal de consommation pendant les vacances du printemps ne s’étant pas concrétisé, ce qui pourrait freiner la progression du prix du pétrole. Mais un brusque décrochage du prix, comme cela s’est produit à l’automne de 2008, semble peu probable. Il n’en reste pas moins que la tendance à la hausse des prix à la pompe aux États-Unis est inquiétante. »
Les prix élevés provoquent la reprise attendue des activités de forage dans l’ouest du Canada (accroissement de 25 % des activités en glissement annuel au 1er trimestre de 2011). Cette reprise est plutôt le fait des forages pétroliers (zones pétrolifères à faible porosité) que des forages gaziers. Le prix du gaz naturel à la bourse NYMEX, bien qu’il ait affiché une progression anti-saisonnière en avril, a atteint un creux, à 4,39 $ US par million de BTU.
Métaux et minéraux
L’indice des métaux et des minéraux a jeté très peu de lest en mars (-0,1 % en glissement mensuel), la légère diminution du prix du cuivre, du zinc, du nickel et de l’uranium ayant tout juste contrebalancé une hausse du côté des engrais et des métaux précieux. Le prix de la potasse continue de grimper avec celui des céréales et des oléagineux.
« L’or, valeur refuge, a inscrit un nouveau record, à 1 518 $ US l’once dans les négociations intrajournalières du 25 avril — contrats à court terme standardisés à la bourse COMEX — alors que ces mêmes contrats pour l’argent grimpaient à 49,82 $ US, s’approchant ainsi du record établi en janvier 1980 pendant que les frères Hunt accaparaient le marché », remarque Mme Mohr. « La perte de confiance des investisseurs dans les deux monnaies de réserve a dopé les prix. L’argent, métal populaire au détail aux États-Unis, a affiché un rendement élevé, et le ratio or-argent n’est plus que de 30,5 — son niveau le plus faible depuis le début des années 80. »
Le prix de l’uranium au comptant, qui était de 66,50 $ US la livre début mars, tout juste avant l’incident du réacteur nucléaire de Fukushima-Daiichi, au Japon, a reculé à 55,50 $ US à la fin avril. Les opérations au comptant ont ralenti pendant que les acheteurs et les vendeurs réévaluent les perspectives du marché.
« Bien que le prix de l’uranium devrait rester faible jusqu’à ce que le réacteur de Fukushima-Daiichi soit complètement stabilisé, il devrait remonter d’ici la fin de 2011 », conclut Mme Mohr. « L’incidence la plus importante de cette crise sera probablement l’adoption plus rapide d’une nouvelle technologie pour les réacteurs, comme les réacteurs à auto-régulation passive, qui n’ont pas besoin d’être refroidis. »
 
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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