Économie encore fragile?
Selon les Études économiques du Mouvement Desjardins, les indicateurs économiques donnent des signaux de faiblesse dans plusieurs pays industrialisés, notamment aux États-Unis. Il ne faut pas y voir une nouvelle tendance, mais plutôt les effets combinés de plusieurs facteurs temporaires coïncidents. « La croissance en seconde moitié d’année devrait se raffermir et se poursuivre en 2012, sans toutefois être exceptionnelle», a déclaré le vice-président et économiste en chef de Desjardins, M. François Dupuis.
La reprise est terminée au Canada et le pays est entré dans une nouvelle phase d’expansion. Malgré une position relativement enviable, l’économie canadienne devra jongler avec plusieurs défis : la fin graduelle des plans de relance des gouvernements, les restrictions budgétaires et une devise dont la valeur élevée nuit encore aux exportations. Des augmentations de taux d’intérêt en seconde moitié d’année auront un effet négatif sur le marché immobilier et sur la consommation. Les entreprises devraient toutefois poursuivre leurs investissements. « La croissance économique pour 2011 a été révisée à la baisse de 3,0 % à 2,9 % en raison d’une faiblesse temporaire au printemps, alors que celle pour 2012 est maintenue à 2,7 % », souligne pour sa part le directeur et économiste en chef adjoint de Desjardins, M. Yves St-Maurice.
La croissance économique mondiale tournera autour de 4,0 % pour 2011 et 2012, loin des 4,7 % enregistrés en 2010. Il existe toujours une dichotomie importante entre la performance des pays industrialisés et celle des pays émergents. Alors que les premiers se dirigent vers une croissance économique de 1,9 % en 2011 et de 2,5 % en 2012, la performance des seconds sera plutôt de 5,9 % pour ces deux mêmes années. Les dégâts causés par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars dernier au Japon et les problèmes subis à plusieurs centrales nucléaires ont eu des répercussions sur l’économie mondiale. Plusieurs pays industrialisés verront donc leur économie ralentie au printemps par les effets collatéraux de ces événements récents. En revanche, ces effets seront temporaires. Les efforts de reconstruction se répercuteront positivement à l’échelle mondiale au deuxième semestre.
Malgré une résurgence de l’inflation, la plupart des autorités monétaires semblent considérer l’importance des nombreux risques à l’échelle planétaire. Les principales banques centrales épousent un comportement prudent, et les prochaines hausses de taux directeurs au Canada et au Royaume-Uni pourraient ne survenir qu’à la fin de l’été. La Banque centrale européenne est plus déterminée et elle devrait récidiver avec une autre hausse de taux en juillet. Quant à la Réserve fédérale, il faudra attendre l’an prochain avant de la voir relever ses taux.
Donnez votre avis
Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.