L’influence de l’économie américaine

Les vives discussions à Washington sur l’accroissement de la dette américaine et les conditions connexes de réduction du déficit ne sont que le prélude d’une longue série d’âpres négociations. Il n’existe aucun moyen facile pour les États-Unis de remédier aux excès du passé, et cela entraîne des risques accrus pour le maintien de la croissance au Canada. C’est ce que déclare le Conference Board du Canada dans une note d’information publiée récemment.

Les extraordinaires mesures budgétaires introduites durant la récession de 2008-2009 pour remettre à flot le système financier américain ont joué un rôle critique dans la stabilisation de l’économie des États-Unis et dans le rétablissement de sa croissance. Toutefois, ces mêmes mesures ont créé un profond gouffre budgétaire.
« Il faudra que le Président et le Congrès mettent de côté leurs différends actuels et informent franchement les Américains des mesures à prendre pour venir à bout des problèmes budgétaires du pays », a déclaré Glen Hodgson, premier vice-président et économiste en chef. « Les États-Unis ont davantage de temps pour s’attaquer à ces problèmes que des cas désespérés comme la Grèce ou l’Irlande, mais ils n’ont pas l’éternité. »
« De plus, une  » décennie perdue  » caractérisée par une croissance médiocre de l’économie américaine créeraient des risques supplémentaires pour le Canada et aggraveraient les problèmes d’adaptation de secteurs canadiens comme ceux de l’automobile et de la foresterie, qui dépendent fortement des exportations vers les États-Unis », a ajouté M. Hodgson.
La récession de 2008-2009 a entraîné une rapide baisse des recettes publiques, tandis que les mesures de relance de l’économie américaine ont creusé le déficit budgétaire. En seulement trois ans, la dette publique des États-Unis a grimpé de 40 pour cent du produit intérieur brut (PIB) à plus de 70 pour cent. Actuellement, les recettes fédérales représentent seulement 15 pour cent du PIB, mais les dépenses dépassent allégrement les 20 pour cent, créant ainsi un déficit structurel important.
Parmi les propositions mises de l’avant jusqu’à présent pour régler les problèmes posés par la dette nationale américaine, le seul plan réaliste a été présenté par une commission bipartisane sur la réduction du déficit créée par le président Obama. Publié à l’automne dernier, le plan du groupe d’experts proposait une combinaison de hausses d’impôt et de compressions budgétaires pour réduire graduellement l’écart entre les dépenses et les recettes publiques. Le plan de l’Administration Obama ne va pas assez loin dans la réduction des dépenses tandis que les Républicains estiment que les problèmes peuvent être résolus sans augmenter les impôts. Toutefois, le plan du groupe d’experts n’a pas fait l’objet de discussions sérieuses parce qu’il propose des mesures impopulaires, mais qu’il est permis de croire essentielles, comme la hausse de la taxe sur l’essence et la création d’une taxe de vente nationale.
Le Conference Board du Canada a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance économique aux États-Unis en 2011. Les conséquences des grandes inondations, de la hausse du prix de l’essence, des problèmes sur le marché de l’habitation et des interruptions des chaînes d’approvisionnement mondiales résultant du séisme et du tsunami au Japon en mars contribuent au ralentissement de l’activité économique. Bien qu’on prévoie un taux de croissance relativement élevé dans les prochaines années, les risques associés à cette prévision est plus grand que la normale. Dans l’ensemble, le PIB réel devrait augmenter de 2,5 pour cent cette année et grimper à 3,6 pour cent en 2012.
La note d’information, intitulée Comment s’attaquer aux grands problèmes économiques des États-Unis, décrit les conséquences des problèmes budgétaires des États-Unis pour le Canada :
·         Les perspectives économiques du Canada sont généralement positives, mais comportent d’importants risques externes. Les divers ordres de gouvernement du Canada doivent s’en tenir aux plans qu’ils ont déjà adoptés pour équilibrer leurs livres afin de renforcer la capacité du Canada à encaisser des chocs externes;
·         Une croissance économique plus lente et les difficultés budgétaires des États-Unis pourraient avoir d’autres conséquences négatives sur la croissance des exportations du Canada vers les Etats-Unis. La part américaine des exportations canadiennes, déjà en baisse constante, est passée d’un sommet de 85 pour cent au début des années 2000 à environ 70 pour cent en raison de l’ascension du huard;
·         Les conditions monétaires du Canada sont encore très propices à l’expansion; les taux d’intérêt à court terme sont exceptionnellement bas afin d’aider l’économie canadienne à faire face à l’importante turbulence externe. Toutefois, l’inflation est en hausse et le Conference Board s’attend à une augmentation des taux d’intérêt à court terme – avec pour conséquence une pression à la hausse sur le huard et la nécessité de s’appuyer davantage sur la politique commerciale pour trouver d’autres marchés d’exportation que les États-Unis.
Les auteurs de la note d’information concluent que les entreprises canadiennes n’auront pas le choix de redoubler d’efforts pour s’adapter, innover, diversifier leurs ventes et internationaliser leur modèle d’affaires si elles veulent demeurer concurrentielles à l’échelle mondiale.
 
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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