Le Comité de vigilance Turcot se prononce
Neuf mois après sa création, le Comité de vigilance Turcot fait le point sur ses démarches auprès des principaux intervenants dans le projet de réfection du complexe Turcot, le ministère des transports du Québec (MTQ) et la Ville de Montréal. Le Comité rappelle au gouvernement qu’il n’a pas le choix de mettre en place au plus vite des mesures du transport collectif et de mitigation pour Turcot, telles que recommandées par le Comité. Celui-ci considère par ailleurs que le projet qui est sur la table inclut toujours des ouvrages qui ne permettront pas de faire un vrai saut vers une mobilité durable digne du 21ème siècle, favorisant le déplacement des personnes et des marchandises, la réduction de la congestion et de la pollution au centre-ville de Montréal.
Si le Comité apprécie que le MTQ se soit montré ouvert depuis novembre 2010 à rencontrer ses membres, il ne peut que constater, malgré tous ces échanges, que les mesures de transport collectif, dont le plan de mitigation, ne sont toujours pas sur la table et que les ouvrages que le ministère souhaite mettre en place traduisent encore un manque flagrant de confiance dans le potentiel de transfert modal de l’auto solo vers le transport collectif, le covoiturage et le transport actif.
Même constat au niveau municipal : les élus ne font pas la démonstration dans ce projet de leur volonté d’appliquer leurs plans de transport, de développement durable et d’urbanisme ainsi que leurs objectifs de réduction d’émissions de GES et de volume de circulation automobile en direction du centre-ville. Pour preuve, la position ferme des villes de Montréal et de Westmount en faveur du maintien des bretelles Saint-Jacques pour permettre aux citoyens de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce et de la ville de Westmount de se rendre au centre-ville en voiture alors qu’ils habitent à quelques kilomètres de cette destination et qu’ils sont desservis par le réseau de transport collectif. Même le MTQ se dit prêt à les dédier au transport collectif si tel était la volonté du milieu municipal.
« Après Turcot, il va y avoir d’autres gros chantiers routiers dont le pont Champlain, l’échangeur St-Pierre, la rue Notre-Dame etc. Tout le monde a ses yeux braqués sur Turcot pour connaître la marche à suivre afin d’atteindre les objectifs publics de 20% de moins de voitures au centre-ville, moins de congestion pour le transport des marchandises et pour ceux qui doivent utiliser leur auto, et des choix d’aménagement et de transport mieux intégrés. Si nos gouvernements ne font pas les meilleurs choix pour demain et après-demain dès maintenant, nous passerons complètement à côté d’un tournant historique dans l’aménagement de la métropole» renchérit Florence Junca-Adenot, directrice URBA 2015, UQAM.
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