Sondage sur la distraction au volant

Un récent Sondage sur la sécurité routière réalisé par la Fondation de recherches sur les blessures de la route (FRBR) révèle qu’une majorité de Canadiens continue d’associer la distraction au volant principalement avec l’usage du téléphone cellulaire, tout en continuant de s’adonner à d’autres tâches distrayantes. Ce sondage d’opinion réalisé en septembre 2010 portait sur les comportements de conduite et les perceptions des Canadiens à l’égard de la distraction au volant.

À la question de savoir ce qu’ils associent à la distraction au volant, 72,2 % des Canadiens interrogés ont cité d’emblée le téléphone cellulaire. Les quatre autres distractions mentionnées le plus fréquemment étaient : manger et boire (4 %), les passagers (3,4 %), les autres conducteurs sur la route (2,9 %) et le changement de poste de radio ou de CD (2,8 %). Ces réponses amènent les chercheurs à croire que les Canadiens ne sont peut-être pas pleinement conscients de l’ampleur du spectre des comportements qui peuvent distraire un conducteur.
« La distraction est une activité qui détourne l’attention accordée à la conduite », explique Robyn Robertson, chercheuse principale, ainsi que présidente et chef de la direction de la FRBR. « Cette question va bien plus loin que le seul cellulaire et inclut d’autres distractions à l’intérieur du véhicule, comme manger, boire, fumer, et à l’extérieur du véhicule, notamment regarder les panneaux-réclames, les autres conducteurs et le paysage. »
Bien que moins de 20 % des conducteurs aient admis utiliser leur cellulaire et d’autres dispositifs technologiques, une forte proportion a affirmé accomplir d’autres tâches distrayantes, telle que converser ou interagir avec des passagers (67 %) et changer de poste de radio ou de CD en conduisant (45,8 %). Ces pourcentages montrent qu’un grand nombre de conducteurs ont des comportements distrayants et ne sont pas nécessairement conscients de mettre en péril leur vie et celle de leurs passagers et d’autres usagers de la route.
Madame Robertson précise : « En réalité, nous sommes incapables d’accomplir plusieurs tâches en même temps. Même si nous croyons pouvoir faire du « traitement multitâche », notre cerveau ne fait que déplacer rapidement son attention d’une tâche à l’autre, et plus il passe de l’une à l’autre, moins nous accordons d’attention à chacune. » Ce manque d’attention peut se traduire par un ralentissement du temps de réaction et à d’autres erreurs de conduite qui peuvent entraîner des quasi-collisions ou des collisions.
Selon les résultats du sondage, un certain nombre de ces collisions ou quasi-collisions se produisent effectivement. Même si peu de conducteurs ont admis avoir eu une collision au cours de l’année écoulée parce qu’ils ont été distraits (4,3 % par un élément se trouvant à l’extérieur du véhicule et 2,7 % par un facteur à l’intérieur du véhicule), un nombre plus élevé de Canadiens ont mentionné qu’ils avaient eu à freiner ou à braquer pour éviter une collision au cours du dernier mois parce qu’ils étaient distraits (27 % et 13 % respectivement).
« Le nombre de collisions liées à la distraction au volant au Canada fait partie des demandes fréquentes adressées à la FRBR; toutefois, il s’agit d’une question relativement récente et des efforts sont donc déployés pour accroître la collecte de données. Néanmoins, la recherche dans ce domaine appuie de façon générale la conviction selon laquelle la distraction interviendrait dans 20 à 30 % des collisions routières », souligne Mme Robertson. « Il faudra recueillir davantage de données et faire d’autres recherches sur les collisions de cette nature pour mieux comprendre l’ampleur et les caractéristiques du problème de la distraction au volant au Canada. »
Un peu comme pour les volets antérieurs du Sondage sur la sécurité routière, les répondants ont eu à noter leur degré de préoccupation à l’égard de divers problèmes de sécurité. Fait intéressant, pour la première fois, un nombre supérieur de Canadiens considéraient la composition de messages textes en conduisant comme un problème très grave ou extrêmement grave (90,2 %), surpassant même les préoccupations au sujet de l’ivresse au volant (84,5 %) et des jeunes conducteurs ivres (83 %).
« Il semble donc que les Canadiens sont véritablement préoccupés par le problème de la distraction au volant, même s’ils ne sont pas tout à fait conscients de l’ampleur des distractions possibles et, par conséquent, continuent de s’adonner à des tâches distrayantes », explique Mme Robertson.
Ainsi, 70 % des répondants sont d’accord pour dire que des efforts supplémentaires de sensibilisation et d’information seront nécessaires pour faire prendre conscience aux conducteurs de l’existence du problème de la distraction au volant. Cela porte à croire qu’en plus des mesures de resserrement du code de la sécurité routière, les conducteurs seraient réceptifs à la mise sur pied d’un programme de sensibilisation publique destiné à mieux les informer sur tous les aspects du problème de la distraction au volant.
« Il est évident, d’après ces recherches, que les Canadiens sont préoccupés par la distraction au volant et qu’ils appuient les moyens utilisés pour diminuer l’ampleur du problème. Le degré d’intérêt manifesté offre une excellente occasion d’accroître la sensibilisation aux différents types de distraction et aux moyens de les éviter », fait remarquer Mme Robertson. « Une sensibilisation accrue et une meilleure compréhension du problème font partie des éléments clés de la solution. »
Renseignements sur le Sondage
Ces résultats sont issus du Sondage sur la sécurité routière, un sondage d’opinion publique annuel élaboré et administré par la FRBR. Au total, 1 601 Canadiens ont répondu au questionnaire en septembre et octobre 2010. Les résultats peuvent être considérés comme exacts, avec une marge d’erreur de 2,5 %, 19 fois sur 20. La réponse à la plupart des questions faisait appel à une échelle d’un à six, où six indiquait un accord, une préoccupation ou un soutien élevé, tandis qu’un marquait un accord, une préoccupation ou un soutien faible. Pour la deuxième fois, une partie des répondants ont été joints par téléphone (401 en 2010; 600 en 2009) et d’autres en ligne (1 200 en 2010; 600 en 2009) dans le cadre d’un processus de transition graduelle vers un sondage réalisé entièrement par voie électronique. Les résultats du sondage sont accompagnés d’une analyse documentaire des plus récentes recherches sur la distraction au volant.
 
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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