Investissement versus économie incertaine

L’ère de l’édification d’une nation au moyen d’investissements de transformation des infrastructures est loin d’être terminée pour le Canada puisque des mégaprojets permettront de tirer parti de la richesse des ressources, de conquérir de nouveaux marchés pour l’énergie canadienne et de créer un million de nouveaux emplois, a récemment déclaré Jim Prentice, premier vice-président à la direction et vice-président du conseil, Banque CIBC.

« Aucune autre nation ne dirige des projets d’énergie à une vitesse et à une échelle comme les nôtres », a souligné M. Prentice dans un discours au Conseil économique des provinces de l’Atlantique. « Dans un climat économique où le monde est en plein débat sur les montants de fonds publics à emprunter pour stimuler la création d’emplois, le Canada se distingue pour ce qui est de son potentiel à tracer une voie différente. »
« Le potentiel économique de ces projets menés pour la plupart par le secteur privé, et leur potentiel de création d’emplois, sont immenses. »
M. Prentice a cité un rapport du Service des études économiques CIBC  récemment publié, intitulé Les infrastructures : un déploiement d’énergie, qui concluait qu’environ 295 G$ seraient investis au cours des 20 prochaines années pour répondre aux besoins de remplacement des infrastructures hydroélectriques et des plans d’expansion futurs.
« Pour chaque milliard de dollars investi dans le secteur de l’électricité, les économistes de la Banque CIBC estiment que près de 1 100 emplois seront créés, soit un total de plus 320 000 emplois dans la construction d’infrastructures électriques au cours des deux prochaines décennies », a-t-il précisé.
« Et si vous incluez les projets d’infrastructure liés aux sables bitumineux, nous parlons d’un million de nouveaux emplois sur une période de 20 ans. »
M. Prentice a indiqué que les initiatives majeures en cours de préparation ou de planification comprennent les pipelines Keystone XL et Northern Gateway dans l’Ouest, le projet hydroélectrique Conapwa au Manitoba, le projet Site C sur la Peace River en Colombie-Britannique, le projet de la Romaine et le complexe Petit-Mécatina au Québec, le pipeline de la vallée du Mackenzie dans le Nord ainsi que le projet hydroélectrique du Bas-Churchill à Terre-Neuve-et-Labrador.
« La liste est vraiment impressionnante. »
Le projet du Bas-Churchill représente à lui seul l’un des plus importants projets d’infrastructure énergétique de l’histoire du pays, a-t-il souligné.
« Il s’agit d’un projet de transformation pour le Canada Atlantique qui amènera la région et le pays à un autre niveau de développement industriel », a déclaré M. Prentice. « C’est aussi une étape majeure dans les efforts déployés par le Canada pour se libérer de la production d’énergie à partir du charbon et du pétrole et pour produire une énergie propre pour l’exportation. Alors que 59 % de notre électricité provient de l’énergie hydraulique, l’objectif consistant à faire du Canada le producteur d’électricité le plus propre au monde est parfaitement réalisable. Le projet du Bas-Churchill nous rapprochera plus vite de cet objectif. »
M. Prentice a souligné que l’économie mondiale traverse encore une fois une période d’instabilité, et de nombreux pays sont aux prises avec un fardeau d’endettement excessif et des marchés financiers nerveux. Il y a aussi des appels en faveur d’un moratoire sur des efforts de réduction de la dette publique et pour un retour à des mesures de relance à court terme.
« Mais je vous pose la question suivante : Pourquoi devrions-nous emprunter de l’argent à nos petit-enfants pour créer des emplois temporaires quand nous pouvons tirer parti des capitaux du secteur privé, et ce sans augmenter le déficit ou la dette publique, pour créer des emplois permanents et une prospérité à long terme? », a-t-il demandé.
« Ces projets permettront de créer plus d’un million d’emplois, au moment où l’on en a le plus besoin, de rendre le réseau électrique nord-américain plus écologique, de bâtir un réseau de pipelines et de ports qui diversifiera nos marchés pétroliers et gaziers à l’extérieur des États-Unis, ainsi que d’améliorer notre aptitude à ajouter de la valeur à nos exportations d’énergie. »
Pour leur part, les gouvernements devraient appuyer ces projets en adoptant des outils de politique publique innovants, a-t-il dit. La garantie de prêt du gouvernement fédéral est un outil de politique industrielle judicieux permettant de réduire le coût de projets sans incidence importante sur les déficits existants.
Les gouvernements doivent également poursuivre leurs efforts sur le front diplomatique afin de renforcer nos relations dans le secteur de l’énergie avec des pays clés comme les États-Unis et la Chine et de continuer à accélérer les processus d’approbation réglementaire et environnementale pour des mégaprojets.
« Aucune autre démocratie industrielle au monde ne jouit d’une telle possibilité », a souligné M. Prentice. « Si nous agissons intelligemment, nous pouvons développer notre pays, créer des emplois, tout en conservant l’un des plus faibles rapports dette-PIB au monde. Nous n’avons pas besoin de mesures de relance à court terme. Nous avons besoin de soutenir les infrastructures économiques qui créent de la richesse. »
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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