Croissance plutôt lente des pays émergents

Dans sa publication mensuelle Prévisions mondiales actualisées, intitulée Mind the Gap, publiée tout récemment, Études économiques Scotia prévoit que le rythme de l’activité économique dans les pays avancés sera assez lent et inégal tout au long de 2012, tout en précisant qu’en comparaison, la croissance de la production dans les économies émergentes plus larges connaissant une évolution rapide devrait rester forte.

Selon le rapport, l’écart entre la croissance des pays émergents et des pays avancés s’est progressivement creusé au cours des trois dernières décennies, soit essentiellement depuis les années 1980 où l’écart est pratiquement inexistant alors qu’il atteint jusqu’à plus de cinq points de pourcentage vers la fin des années 2000. Si les performances beaucoup plus solides des économies émergentes ont été à l’origine de l’écart, l’insuffisance croissante des performances économiques des pays avancés l’a maintenu.
Selon Warren Jestin, économiste en chef, Banque Scotia, « on s’attend à ce que cet écart entre la croissance des économies émergentes et celle des économies avancées demeure large, la plupart des pays avancés s’étant déjà engagés dans une période de désendettement des ménages et d’assainissement des finances publiques qui va durer plusieurs années, ce qui maintiendra leur production à un rythme de croissance lent ». M. Jestin a ajouté que « les pays émergents ont la souplesse financière et fiscale nécessaire pour soutenir de solides gains économiques dans leurs marchés intérieurs, une évolution qui demeure favorable à long terme pour le commerce international et les marchés des marchandises.»
Signalons qu’Études économiques Scotia avait déjà prévu une croissance plus lente dans les pays avancés pour cette année et l’année prochaine, alors que de nombreux ménages choisissent de réduire leur endettement en période d’incertitude, que les restrictions budgétaires s’intensifient, et que les conditions du crédit en Europe et aux États-Unis sont difficiles, car les institutions financières se concentrent sur la reconstitution de leur capital et sur des exigences plus strictes en matière de réglementation. La flambée des prix des produits de base du début de l’année et les perturbations dans la chaîne mondiale d’approvisionnement du secteur de la fabrication provoquées par la catastrophe qui a touché le Japon à la mi-mars n’ont fait qu’accentuer le ralentissement.
Une incertitude accrue sur le plan politique ces derniers mois a aggravé la lenteur de la mise en place de réformes cruciales pour réduire le déficit important et les problèmes de la dette dans la zone euro et aux États-Unis; l’ensemble des marchés financiers et la confiance partout dans le monde sont ébranlés, menaçant la durabilité de la timide reprise en cours.
« Une résolution rapide et efficace des graves problèmes du secteur bancaire et de la dette souveraine dans la zone euro, de même qu’une stratégie crédible de réduction du déficit aux États-Unis sont d’une importance cruciale pour prévenir une nouvelle propagation, pour restaurer la stabilité des marchés financiers, pour restaurer la confiance et pour permettre aux deux plus vastes régions économiques du monde de regagner de la vigueur au cours de la deuxième moitié de 2012 », a déclaré Aron Gampel, économiste en chef adjoint, Banque Scotia.
Les efforts de reconstruction massifs du Japon et la reprise dans les secteurs de la construction automobile et de l’électronique élèveront l’économie au sommet de l’échelle de la croissance des pays avancés pendant le reste de cette année et la plus grande partie de 2012. L’Australie devrait aussi continuer d’afficher de bonnes performances en raison de ses relations commerciales étroites avec la région Asie-Pacifique encore solide.
Les économies nord-américaines ont perdu du terrain et se retrouvent au milieu de l’échelle de croissance des pays avancés. Les perspectives du Mexique ont été réduites par le net ralentissement de l’activité aux États-Unis, mais la solide position concurrentielle du pays et une plus grande diversification du commerce régional maintiendront l’activité industrielle et les dépenses intérieures à un niveau raisonnablement élevé. Le Canada est également aux prises avec des problèmes plus ardus, les nouvelles crises économiques aux États-Unis et en Europe ralentissant les livraisons du secteur non lié aux ressources. Un certain recul dans les conditions d’emploi et un marché de l’immobilier plus hésitant contribueront à un profil de croissance plus faible, bien que le dynamisme des régions productrices de ressources qui est toujours soutenu par des investissements élevés continuera d’être un important facteur de croissance.
L’économie des États-Unis demeure pour sa part freinée par des problèmes majeurs et persistants. La crise immobilière ne montre aucun signe de changement rapide. La faible reprise du marché de l’emploi connaît de nouvelles difficultés, ce qui met une pression supplémentaire sur les revenus des ménages et les dépenses de consommation. Le secteur des exportations se porte relativement bien avec les ventes de matériel de transport et de technologie en tête. Malgré tout, la forte chute de la confiance associée à l’impasse budgétaire, de même que les perspectives d’intensification des restrictions budgétaires annoncent une croissance faible et inégale pendant une bonne partie de 2012.
Dans un avenir prévisible, les compressions budgétaires domineront les perspectives européennes. Parmi les pays européens de la périphérie, l’intensification des réductions budgétaires et la hausse du chômage ont sévèrement réduit les activités. La propagation de la crise de la dette souveraine contribue à un repli de la croissance des plus grandes économies européennes, plus particulièrement en Italie et en Espagne, mais aussi en Allemagne et en France, en raison d’une prudence accrue des consommateurs et des entreprises de la région et du ralentissement du commerce régional. Les restrictions budgétaires notables et le ralentissement qui en résulte dans la demande intérieure maintiendront la croissance du Royaume-Uni légèrement au-dessous de un pour cent cette année et l’année prochaine, nonobstant les préparatifs pour les Jeux olympiques d’été de 2012.
La Chine, quant à elle, devrait rester le chef de file de la croissance mondiale, bien que la restriction du crédit intérieur conjuguée au ralentissement de la demande internationale réduira la croissance de sa production à environ neuf pour cent l’an prochain. La forte expansion de l’Inde générée de l’intérieur continuera de maintenir le taux de croissance du pays autour de huit pour cent. Au Brésil, le resserrement antérieur de la politique budgétaire et une monnaie plus forte — situation qui s’est quelque peu inversée au cours des dernières semaines — contribueront à un ralentissement de l’activité, mais le pays continuera d’afficher de solides performances en raison d’investissements majeurs dans les secteurs de la fabrication et des ressources. Le Pérou et le Chili continueront d’afficher une croissance régionale comparativement plus forte reposant sur les actuelles dépenses en immobilisations dans leur secteur des ressources en expansion.
« On peut s’attendre à ce que les marchés financiers restent très volatils dans un contexte de croissance mondiale plus lente et d’incertitude économique et politique accrue », a conclu M. Jestin. « Dans les pays avancés, les taux d’intérêt ont baissé à des niveaux historiquement bas parallèlement à une aversion accrue pour le risque et à des aménagements monétaires, bien que les taux à long terme soient encore vulnérables à la hausse plus tard l’année prochaine quand l’agitation financière s’apaisera et que les conditions économiques se stabiliseront. » Le rapport souligne également que le dollar américain s’est apprécié parallèlement au mouvement vers les actifs très liquides américains, bien que les progrès pour résoudre les problèmes du déficit et de la dette dans la zone euro et aux États-Unis devraient faire en sorte que les actifs à risque et la plupart des devises, y compris le dollar canadien, commencent à retrouver certaines de leurs pertes récentes.
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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