Croissance économique canadienne
Malgré un autre ralentissement économique, les sociétés privées du Canada visent tout de même la croissance et l’expansion. D’ailleurs, leur niveau de confiance est au plus haut depuis 2005. D’après le sondage Perspectives d’affaires de cette année, 82 % des répondants visent la croissance, contre 66 % l’an dernier.
« Les sociétés privées canadiennes ont tiré d’importantes leçons de survie de la récession et elles ont su repositionner leurs affaires pour mieux relever les défis. Ayant embrassé la nouvelle réalité économique, elles sont prêtes à affronter les vicissitudes du marché, d’où leur optimisme », explique Yves Bonin, leader des Services aux sociétés privées de PwC Montréal.
Quoique déterminées à prendre de l’essor, de nombreuses sociétés consultées au cours du sondage se sont toutefois montrées plus réservées dans leurs prévisions de croissance, en raison de l’incertitude des marchés mondiaux. Par exemple, seulement 10 % des répondants visaient une croissance vigoureuse de 15 % ou plus, alors que l’année précédente, c’est ce que 24 % attendaient. Ces sociétés font preuve d’optimisme mais demeurent réalistes. Interrogées en juin et juillet 2011, 83 % ont affirmé que leurs affaires iraient un peu ou beaucoup mieux dans les 12 mois suivants. Ce chiffre est tombé à 74 % en septembre 2011.
Les entreprises prédisent qu’au cours des 12 mois prochains, les trois principaux enjeux seront la concurrence (34 %), la rentabilité (29 %) et la pénurie de main-d’œuvre (26 %).
« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un marché concurrentiel encore plus vigoureux. Les sociétés privées se sont rendu compte de l’importance de continuer à s’améliorer pendant la récession et elles surveillent sans cesse leurs coûts et leur efficacité », ajoute M. Bonin.
Pour rehausser le rendement concurrentiel, les dix priorités citées étaient les suivantes :
1. Améliorer les processus – 47 %
2. Réduire les coûts d’exploitation – 46 %
3. Perfectionner les compétences du personnel – 39 %
4. Mieux cibler les clients – 37 %
5. Conserver l’effectif – 33 %
6. Élaborer des plans d’expansion – 30 %
7. Investir dans les TI – 22 %
8. Définir/évaluer la stratégie – 21 %
9. Miser sur la collaboration/les alliances stratégiques – 21 %
10.Augmenter R&D/innovation – 19 %
En effet, les temps sont durs; néanmoins, les sociétés privées adoptent de nouvelles façons de réfléchir et d’investir dans de nouvelles solutions pour appuyer leur programme de croissance, dont les mesures suivantes :
Bien comprendre le coût des intrants – Alors que le coût des matières premières augmente dans le monde entier et que la mondialisation accentue la concurrence, les sociétés privées doivent surveiller le coût de leurs intrants. Pas étonnant que les répondants de cette année emploient toutes sortes de stratégies pour gérer les coûts de la chaîne d’approvisionnement. Si la moitié d’entre eux sabrent les coûts de la chaîne d’approvisionnement, un tiers augmente les prix. Trente-trois pour cent absorbent l’érosion de leurs marges bénéficiaires — une tactique insoutenable et employée surtout par des entreprises qui ne prévoient pas de croissance.
Miser sur l’innovation pour atteindre l’efficience – À une question sur leurs projets d’innovation pour l’entreprise, 86 % des répondants ont dit cibler l’innovation opérationnelle et organisationnelle, tandis que 78 % ont parlé de mettre au point de nouveaux produits ou services. Ces deux champs d’activité joueront un rôle considérable pour aider les sociétés privées du Canada à conserver leur part de marché et à l’élargir, dans un environnement concurrentiel à l’échelle mondiale.
Se servir de la technologie comme outil d’efficience et d’innovation – Près de 60 % des répondants comptent sur la technologie pour rendre leurs processus opérationnels plus efficients. Plus de la moitié des répondants ont déclaré que leur but est d’utiliser la technologie pour attirer de nouveaux clients, alors que 47 % s’en serviront dans un objectif de croissance et de compétitivité. Les chefs de file misent sur la puissance de la technologie de pointe. Les quatre principaux domaines de développement technologique dans lesquels les répondants ont l’intention d’investir d’ici un à trois ans sont l’informatique mobile (43 %), les médias sociaux/le réseautage (42 %), la gestion et l’analyse de données nouvelle génération (34 %) et la sécurité de l’information (33 %).
Réévaluer les stratégies de gestion du personnel – Comme les pénuries de main-d’œuvre figurent parmi les principales préoccupations pour l’année à venir, 71 % des répondants projettent de modifier leurs stratégies de gestion du personnel en ajoutant des mesures incitatives non financières pour motiver leur personnel dans les 12 prochains mois. Trente-huit pour cent des répondants ont dit travailler avec les programmes gouvernementaux ou le système de l’éducation en vue d’améliorer les compétences dans leur réserve de talents et 44 % mettent l’accent sur le recrutement et le maintien en poste des employés plus âgés.
Atteindre les marchés émergents au pays et à l’étranger – Quarante-neuf pour cent des répondants de cette année considèrent que les investissements étrangers directs (IED) au Canada provenant d’économies émergentes représentent une occasion à saisir. Pour 56 % de ces répondants, c’est un moyen de cr??er des liens directs avec des marchés émergents à croissance rapide. Environ six entreprises sondées sur dix font déjà affaire ou songent à faire affaire avec l’Amérique du Nord, 40 %, avec l’Asie et 21 % se tournent vers l’Amérique du Sud. La porte d’entrée sur les marchés étrangers la plus courante est l’exportation (22 %), mais 16 % des répondants envoient des représentants, 15 % mettent sur pied des entreprises, 14 % signent des accords de coentreprise avec des entreprises locales et 10 % explorent la possibilité d’acquérir des entreprises.
Cette année, nous constatons que les sociétés privées continuent d’être proactives et avant-gardistes en s’adaptant au nouvel environnement d’incertitude mondiale. « La grande question de l’heure est de savoir si les perturbations que connaissent les marchés mondiaux auront un effet boule de neige, dit M. Bonin. On ne peut pas tout contrôler. Néanmoins, les sociétés privées du Canada sont bien gérées, bien capitalisées et bien positionnées pour prendre la tête du peloton. Une excellente nouvelle pour le Canada. »
Donnez votre avis
Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.