Le Canada doit diversifier ses marchés énergétiques hors des É.-U.

Le récent report du projet de construction du pipeline Keystone souligne la nécessité pour le Canada d’ouvrir de nouveaux marchés en dehors des États-Unis pour sa production d’énergie, a déclaré aujourd’hui l’honorable Jim Prentice, C.P., C.R., premier vice-président à la direction et vice-président du conseil de la Banque CIBC.

« La décision à propos de Keystone est préoccupante », a déclaré M. Prentice à la Chambre de commerce d’Edmonton. « À mon avis, cette décision est une erreur même du point de vue des États-Unis dont l’objectif en matière de politique énergétique a consisté pendant longtemps à avoir des sources diversifiées et fiables d’approvisionnement en pétrole. Toutefois, cette décision leur appartient et c’est une erreur.
« De notre point de vue, en tant que pays qui s’enorgueillit d’être fiable, toute la malheureuse expérience Keystone a eu pour effet de changer la politique énergétique canadienne. Aujourd’hui, personne ne peut sérieusement soutenir que le Canada doit dépendre d’un seul acheteur continental pour son pétrole. »
M. Prentice a par ailleurs souligné que l’année dernière, les exportations canadiennes de pétrole brut ont atteint 50 milliards de dollars et l’ensemble des exportations d’énergie, 91 milliards de dollars. Mais il a ajouté que le pétrole brut comme le gaz naturel sont vendus à rabais par rapport aux prix qui ont cours à l’échelle internationale, car le Canada n’a essentiellement qu’un seul client à l’exportation.
Ceci se produit alors que le marché mondial de l’énergie continue de croître. Précisons ici que les projections de l’agence américaine de l’énergie indiquent une augmentation de 50 % de la consommation d’énergie mise en marché d’ici à 2035, les hausses les plus importantes devant venir des économies qui ne font pas partie de l’OCDE.
« Le Canada n’obtiendra jamais la pleine valeur de ses ressources pétrolières et gazières tant qu’il n’aura pas augmenté sa capacité pipelinière vers la côte ouest, élargi ses marchés et développé son influence commerciale », a-t-il mentionné. « Avoir un seul client ne suffit plus. Si nous ne diversifions pas nos marchés de l’énergie, nous resterons un pays preneur de prix, et le rêve de devenir une superpuissance du secteur de l’énergie ne sera pas autre chose que cela, un rêve. »
Si le report du projet Keystone renforce la nécessité de diversifier nos marchés, il montre aussi que l’Alberta doit diversifier son infrastructure énergétique. M. Prentice croit que le projet « NorthWest Upgrader », d’une valeur de 15 milliards de dollars, représente une étape cruciale dans l’arrivée à maturité de l’industrie des sables bitumineux de la province.
« Une fois que les trois phases de la construction de ce projet de valorisation seront terminées, il permettra le raffinage de quelque 150 000 barils de bitume par jour, une valeur ajoutée importante au produit avant qu’il ne quitte la province. La moitié de la production du projet consistera en carburant diesel à ultra basse teneur en soufre, permettant aux utilisateurs des secteurs agricole, du transport et autres d’exercer leurs activités de façon plus écologique. Le procédé de valorisation en lui-même sera le premier de ce type au monde, le premier à combiner la technologie de gazéification à la technologie de CSC pour capter 1,2 million de tonnes de CO2 par phase du projet, ce qui équivaut au retrait de 900 000 automobiles du réseau routier.
« Ce méga projet ajoute de la valeur économique à l’une de nos plus importantes ressources et représente une étape majeure pour faire du Canada une superpuissance de l’énergie propre. »
Pour atteindre cet objectif, M. Prentice croit que le Canada doit produire les données nécessaires pour prouver qu’il est un chef de file en matière de réponse aux défis environnementaux posés par les sables bitumineux. « Ni l’industrie ni les gouvernements de l’Alberta et du Canada ne peuvent défendre eux-mêmes leur position en l’absence de données scientifiques crédibles pour corroborer le fait que nous protégeons l’environnement », a souligné M. Prentice. »
Il a par ailleurs indiqué que dans le passé, on ne disposait pas de ces données, c’est pourquoi les gouvernements et l’industrie sont favorables à des systèmes de surveillance plus robustes pour les sables bitumineux. « Cela permettra à l’industrie de répondre aux critiques en établissant des cibles et des critères plus sévères en ce qui a trait aux conséquences sur l’eau, l’air et le sol, en faisant les investissements nécessaires pour atteindre ces cibles et en disposant de données prouvant qu’on a réussi. »
M. Prentice a également déclaré que les futurs investissements dans les infrastructures énergétiques du Canada représentent une formidable occasion de créer des emplois et de la richesse à long terme. Il a souligné à ce propos qu’un rapport publié il y a quelques jours à peine par l’équipe de Recherche sur les actions institutionnelles, de la Banque CIBC, disait en conclusion que le Canada est en pleine phase de développement de ses infrastructures. Dans le secteur canadien de l’énergie uniquement, le rapport énumérait 28 projets en cours et proposés pour un investissement total de près de 75 milliards de dollars.
« Les possibilités que représentent aujourd’hui les projets énergétiques prévus sont sans égal dans le monde. Quand vous additionnez les capitaux investis dans les pipelines et les sables bitumineux ainsi que dans la production, la transmission et la distribution d’électricité, le total général des nouveaux emplois créés sur 20 ans est supérieur à un million. »
 

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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