Le Canada et sa croissance économique
Après avoir affiché une croissance économique modeste en 2011, la plupart des provinces peuvent s’attendre à une amélioration de leur conjoncture en 2012 et en 2013, d’après la Note de conjoncture provinciale produite par Le Conference Board du Canada pour l’automne 2011.
« L’activité du secteur privé reprendra en 2012 et aidera à compenser les fortes baisses des dépenses fédérales et provinciales dans les infrastructures », explique Marie-Christine Bernard, directrice associée, Prévisions provinciales. « Toutefois, malgré une légère exposition directe aux marchés européens, les économies provinciales pâtiraient d’un éventuel débordement de la crise de la dette souveraine de l’Union européenne à l’échelle mondiale. Les risques d’une révision de nos prévisions demeurent donc élevés. »
Une croissance anémique aux États-Unis, de faibles dépenses de consommation et des mesures d’austérité budgétaire nuiront aux provinces du centre du Canada et à la région de l’Atlantique. Les provinces de l’Ouest seront de nouveau les chefs de file au chapitre de la croissance au Canada, grâce aux prix élevés des produits de base et à de vigoureux investissements dans le secteur de l’énergie.
L’économie de la Saskatchewan reste stimulée par le développement soutenu de l’industrie de la potasse ainsi que l’expansion du secteur pétrolier. Le PIB réel devrait augmenter à vive allure et enregistrer une croissance de 5,1 pour cent en 2011, ce qui fera de la Saskatchewan la province à la croissance la plus rapide. On prévoit une diminution de la croissance à 2,8 pour cent en 2012, un taux qui reste impressionnant.
L’Alberta s’apprête à connaître une autre période de prospérité économique prolongée. L’augmentation de la demande d’énergie sur les marchés émergents devrait maintenir les cours du pétrole élevés. Les secteurs de la construction et des services profiteront aussi des retombées des investissements prévus dans le secteur de l’énergie. La croissance du PIB réel s’accélérera, passant de 3,1 pour cent en 2011 à 3,6 pour cent en 2012.
L’économie de la Colombie-Britannique croîtra à un rythme plus modéré – 2,6 pour cent cette année et 2,5 pour cent en 2012 – à cause d’une baisse des dépenses publiques dans les infrastructures et d’une croissance modeste des dépenses de consommation.
Au Manitoba, malgré les revers encaissés dans le secteur de l’agriculture cette année, la croissance enregistrée dans les autres industries productrices de biens ainsi que les gains marqués dans le commerce de gros et les transports ont favorisé une croissance de 2,1 pour cent en 2011 du PIB. La demande soutenue pour les autobus et les produits aérospatiaux permettra au secteur manufacturier de cette province de continuer d’obtenir d’excellents résultats l’an prochain. Le PIB réel du Manitoba devrait progresser de 2,6 pour cent en 2012.
Pour leur part, l’Ontario et le Québec centreront leurs efforts sur la réduction des déficits publics ces prochaines années. En plus des compressions budgétaires, une croissance modérée des investissements privés et des dépenses de consommation limitera la croissance globale dans ces deux provinces. Le PIB réel de l’Ontario devrait progresser de 1,8 pour cent en 2011 et de 2,2 pour cent en 2012, alors que l’économie du Québec devrait croître de 1,8 pour cent en 2012, soit un peu plus que le gain de 1,5 pour cent prévu pour 2011.
La Nouvelle-Écosse peut envisager l’avenir avec optimisme, en dépit de la croissance limitée des investissements privés et des mesures d’austérité budgétaire du gouvernement provincial. La production de gaz naturel en haute mer, dans le champ pétrolifère Deep Panuke d’EnCana, devrait commencer au début de l’an prochain. Ce projet stimulera la croissance du PIB réel, qui passera de 1,5 pour cent en 2011 à 1,8 pour cent en 2012. Le contrat de construction navale accordé à Halifax Shipyard, qui représente un projet pluriannuel d’une valeur de 25 milliards de dollars, devrait apporter des retombées économiques dès 2013, à mesure que les travaux avanceront.
L’économie de Terre-Neuve-et-Labrador ralentira en 2012, tandis que l’exploitation minière atteindra une phase de maturité plus avancée et que la production pétrolière diminuera. Après une hausse de 4,5 pour cent en 2011, la croissance du PIB réel de cette province ne dépassera pas 0,4 pour cent en 2012.
Une accalmie dans la construction, à laquelle s’ajoutent une faible croissance dans le secteur manufacturier et des mesures d’austérité budgétaire, minera la croissance économique du Nouveau-Brunswick. Après un gain d’à peine 0,7 pour cent cette année, l’économie néo-brunswickoise enregistrera une croissance modeste de 1,5 pour cent en 2012.
Le rebond du secteur manufacturier de l’Île-du-Prince-Édouard compensera la diminution des investissements publics et aidera l’économie de cette province à croître à un rythme régulier, de 1,6 pour cent en 2011 et de 1,9 pour cent en 2012.
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