Les exportateurs canadiens et l’économie
Les entreprises canadiennes sont pessimistes, comme elles l’étaient en 2009, après le plongeon de la confiance par rapport à il y a seulement six mois, d’après une enquête d’Exportation et développement Canada (EDC) tout récemment publiée.
« Les exportateurs canadiens semblent frustrés de l’incertitude de l’économie mondiale et des marchés mondiaux. C’est un message clair et constant que nous entendons de nos clients », a déclaré Peter Hall, économiste en chef d’EDC.
« Cette incertitude rend très difficile la planification pour le futur. L’absence de direction économique claire crée un climat de tension accrue où le moindre frémissement peut déclencher une réaction exagérée et irrationnelle. Nous pensons que c’est le message de cette enquête. »
L’indice de confiance commerciale (ICC) d’EDC, une enquête semestrielle auprès des exportateurs et des investisseurs canadiens, a décliné de 12 % depuis le printemps 2011. C’était seulement la deuxième fois depuis 2000 que l’indice composite perdait plus de 10 points. La première fois, c’était à l’automne 2000, après l’éclatement de la bulle technologique.
L’ICC d’EDC a reculé à 67 à l’automne 2011, comparativement à 76,2 au printemps 2011. Le point le plus bas a été observé à l’automne 2008, avec un indice de 61. L’enquête de l’automne 2011 a révélé une baisse pour les cinq éléments de l’indice, soit les attentes relatives aux ventes sur le marché canadien, aux ventes à l’exportation, à la conjoncture économique au Canada, à la conjoncture économique mondiale et aux occasions d’affaires internationales au cours des six prochains mois.
« Il est important d’examiner le décalage croissant entre les indicateurs de la confiance des consommateurs et des entreprises et les indicateurs de leur comportement, parce que les données contredisent le pessimisme », a indiqué M. Hall.
« Les dépenses de consommation aux États-Unis sont sur une tendance à la hausse durable et les commandes aux usines dans tous les pays du G20 ont augmenté à des taux à deux chiffres depuis le début de l’année. Alors, ce que disent les entreprises et ce qu’elles font semblent se contredire. »
Le principal facteur du déclin de l’indice est le sentiment à l’égard de la conjoncture économique. Les exportateurs qui croient que la conjoncture économique se détériorera sont passés de 22 % au printemps à 60 % à l’automne. L’écart de 38 points est le plus important renversement de tout l’indice. En même temps, 11 % des exportateurs croient que les débouchés internationaux vont se détériorer.
Les trois autres éléments de l’ICC, les ventes au Canada, les ventes à l’exportation et la conjoncture économique nationale ont affiché des déclins mineurs de 4 % chacun.
« On semble s’inquiéter beaucoup plus de ce qui se passe en Europe, au Japon et en Chine que de ce qui se passe chez nous et aux États-Unis, ce qui est logique, vu que l’enquête a été menée avant la ratification du Fonds européen de stabilité financière », a déclaré M. Hall.
Ces points de vue sont constants pour toutes les tailles d’entreprises, tous les secteurs et toutes les régions du Canada.
« Les seules exceptions sont les secteurs des industries extractives et des ressources, qui profitent de la conjoncture des prix encore favorables pour les produits de base », a ajouté M. Hall. « La forte demande incite ces exportateurs à se sentir nettement plus optimistes que les exportateurs des autres secteurs. »
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