Rencontre avec le ministre Denis Lebel dans le cadre d’une table ronde économique
M. Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du Camionnage du Québec, a participé à une table ronde dans le cadre des consultations pré-budgétaires fédérales, convoquée par le ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités, et ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, M. Denis Lebel.
La discussion portait sur le renforcement de notre économie, la création d’emploi et la compétitivité, ainsi que la part du secteur privé dans le retour à l’équilibre budgétaire et à la croissance économique. Cette rencontre, d’une durée de près de deux heures, réunissait plusieurs acteurs de la scène des transports du Québec, dont l’Administration portuaire de Montréal, Aéroports de Montréal, l’Association of Canadian Port Authorities, Canadian National Railway, la SODES, Transat International et l’Association du camionnage du Québec.
D’entrée de jeu, M. Cadieux a souligné au Ministre que tous ces défis passaient par une fiscalité plus attrayante pour notre industrie. L’ACQ a réitéré sa première recommandation afin d’améliorer la compétitivité, d’augmenter les investissements, de créer des emplois et de générer une croissance économique à long terme, tant au niveau de l’industrie que pour l’avenir et la prospérité du Canada. Il s’agit de l’ajustement de la déduction pour amortissement de ses immobilisations de catégorie 16 (camions et tracteurs) à 60 % et d’une déduction additionnelle de 85 % pour les véhicules alimentés au gaz naturel. Cette mesure en est une d’harmonisation avec la modification demandée par l’ACQ et apportée par le Québec dans le budget Bachand du 30 mars 2010. Au niveau fédéral, cette déduction garantirait une équité fiscale entre tous les transporteurs des provinces canadiennes. M. Cadieux a rappelé au Ministre que le rail bénéficie d’une déduction d’amortissement plus généreuse depuis 2008, lui permettant d’être plus compétitif et de s’approprier une part plus importante du volume historiquement routier. Chaque transfert de volume du camionnage au rail se solde actuellement par une perte nette de 3,7 emplois pour l’industrie du transport, et donc pour l’économie dans son ensemble. En regard de la compétitivité, le comparatif fiscal américain plus avantageux a lui aussi été mis de l’avant.
M. Cadieux a profité de la discussion portant sur les harmonisations et la compétitivité de nos entreprises afin de souligner l’importance des travaux d’assouplissements et de réciprocité que le gouvernement fédéral devrait supporter dans différentes juridictions, comme le contrôle frontalier.
En matière de fiscalité touchant la main-d’œuvre, M. Cadieux a réaffirmé que la création d’emploi passait par un allègement fiscal, en regard des dépenses déductibles dans le cadre du travail des conducteurs de camions pour gagner un revenu d’emploi. Il a rappelé que tous les économistes ainsi que le Conseil canadien des ressources humaines en camionnage s’entendent pour dire que l’industrie est en pénurie de main-d’œuvre. L’ACQ rappelle qu’aucun incitatif d’accueil, d’attraction et de rétention de main-d’œuvre n’est en place dans une industrie dont l’image se doit d’être plus séduisante, et dont le travail nécessite des dépenses récurrentes et obligatoires non reconnues par les autorités fiscales. C’est dans ce sens que l’Association recommande une révision de la définition, des conditions et des critères d’admissibilité à la déduction des frais de repas pour ses conducteurs de tracteurs et de camions.
Par la suite, M. Cadieux a également indiqué au Ministre que la mise en œuvre de programmes et de mesures spécifiques à l’emploi des travailleurs, expérimentés de 65 ans et plus, est désormais incontournable dans le cadre de la croissance économique. Les départs massifs à la retraite au cours des prochaines années ainsi que la pénurie de main-d’œuvre vont miner l’offre de transport à moyen terme. Le gouvernement doit, entre autres, réviser la plage d’âge pour l’admissibilité aux prestations du Régime de pensions du Canada, l’âge limite de cotisation au REER ainsi que ses politiques fiscales pour le travail à temps partiel. Le président-directeur général a conclu en rappelant que le gouvernement doit aussi supporter le secteur privé dans la mise en place de programmes de rétention de la main-d’œuvre et d’horaires flexibles.
Le ministre Lebel a partagé cette préoccupation généralisée et s’est dit fort sensible à la problématique du vieillissement de la population active, qui est un sujet universel dans toutes les industries.
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