Nouveau pont Champlain payant : incertitudes et recommandations
Le maire de Montréal, Michael Applebaum, et le responsable du transport au comité exécutif, Réal Ménard, ont fait part au ministre fédéral des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités du gouvernement du Canada, Denis Lebel, de l’appui de Montréal au projet du nouveau pont Champlain à huit voies.
Transports Canada, qui a annoncé la construction du futur pont, souhaite y implanter un péage. La Ville de Montréal ne s’y oppose pas, mais réclame un apport de fonds publics significatif pour financer l’infrastructure. Il serait inéquitable, même dans une vision d’utilisateur/payeur, que seuls les automobilistes paient la note, alors que les citoyens de la région métropolitaine contribuent au trésor public par leurs impôts.
Établir un péage uniquement sur le pont Champlain risquerait de causer des déséquilibres par rapport à la circulation sur les autres liens qui traversent le Saint-Laurent. C’est pourquoi la Ville réitère la nécessité d’implanter un péage métropolitain qui permettrait une meilleur planification. Une part importante des sommes recueillies devrait servir à financer le transport collectif.
Mais selon Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association des camionneurs du Québec, un système de routes payantes ne devrait pas s’appliquer à des infrastructures existantes. «Un pont payant devrait contribuer à la fluidité de la circulation et permettre aux usagers de gagner du temps, mais les conducteurs doivent pouvoir continuer d’emprunter des itinéraires facultatifs sans péage.»
Toujours selon M. Cadieux, il est essentiel que la tarification soit incitative et qu’elle le reste. «Il ne faut pas répéter les erreurs de l’Ontario, où trop d’augmentations tarifaires successives ont incité les transporteurs à déserter l’autoroute 407», a-t-il ajouté. Mais surtout, pour éviter une augmentation draconienne des frais d’exploitation chez les transporteurs, «il serait impératif d’uniformiser les systèmes de perception (transpondeurs) comme aux États-Unis, avec l’adoption d’un système semblable à E-ZPass».
Selon l’échéancier préliminaire, présenté sur un site Internet consacré au projet, les premiers travaux de construction ne commenceront qu’en 2016, pour se terminer vers la fin de 2021.
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