Un rapport souligne que le pont Champlain se détériore plus vite que prévu
Un rapport d’ingénierie daté du 26 septembre 2013 et disponible sur le site Web de La société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (www.pjcci.ca) révèle que le pont Champlain continue de se détériorer et recommande d’effectuer des travaux de renforcement dans les plus brefs délais.
Le rapport a été rédigé par la firme Buckland & Taylor (B&T), qui a été chargée par La société «Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée» (PJCCI) d’analyser l’état global des poutres de rive des travées d’approche du pont Champlain «afin de comprendre comment la corrosion évidente des poutres de rive peut affecter le comportement général du pont et comment diverses techniques de renforcement appliquées aux poutres pourraient augmenter leur capacité portante». Après évaluation préliminaire, certaines préoccupations ont été portées à l’attention de PJCCI.
Six poutres de rive montrent des signes avancés de détérioration; le rapport B&T recommande de renforcer ces six poutres critiques qui nécessitent des mesures immédiates. Au moment d’écrire le rapport, ces travaux de renforcement étaient en cours.
La nature de la détérioration est telle que les ingénieurs croient essentiel d’effectuer les travaux de renforcement dans les plus brefs délais et qu’il faut commencer les travaux d’inspection et d’évaluation aussitôt qu’il sera raisonnablement possible de le faire, tout en maintenant une approche stratégique et planifiée de l’atténuation des risques. Un budget préliminaire estimatif de 400 à 500 millions de dollars est proposé pour les cinq prochaines années pour tous les travaux d’inspection et de réfection.
Le rapport souligne qu’à l’époque où le pont Champlain a été conçu, les codes utilisaient encore la méthode de calcul aux contraintes admissibles, au lieu de la méthode du calcul selon les facteurs de charge et de résistance employés de nos jours.
Le niveau de sécurité actuel est considéré comme acceptable, mais le maintien de ce niveau «dépend d’une compréhension maintenue et à jour de l’état de la structure, (…) de programmes continus de renforcement pour traiter les poutres très détériorées et d’un engagement durable à une planification stratégique ferme entreprise pour s’assurer qu’un renforcement adéquat est mis en œuvre afin de lutter contre le risque d’une détérioration aggravée».
Le rapport souligne que «l’absence de signes de surcharge contribue de manière importante à la décision de permettre de maintenir les voies de circulation ouvertes pendant qu’on réalise les projets de renforcement à court et moyen termes».
On s’attend à ce que le niveau de détérioration des travées d’approche du pont Champlain augmente de manière significative chaque année et le rapport recommande que la société PJCCI mette à jour son actuel plan d’entretien de dix ans de manière à tenir compte des niveaux de détérioration qui augmentent rapidement.
B&T recommande enfin que la société PJCCI planifie des dépenses de l’ordre de 400 à 500 millions de dollars pour les cinq prochaines années, puis un montant croissant chaque année pour l’entretien annuel jusqu’à ce que le pont soit remplacé.
Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec, comprend que la lecture du rapport B&T puisse engendrer certaines craintes à savoir si le pont Champlain pourra résister jusqu’à son remplacement. «Toutefois, le fédéral a fait de nombreuses interventions et le ministre Denis Lebel (à l’époque ministre fédéral des Transports et maintenant ministre de l’Infrastructure, des collectivités et des affaires intergouvernementales), a annoncé que les travaux seraient accélérés. On sent une obligation du fédéral de faire bouger les choses parce qu’il y a certaines zones grises entourant la durée de vie du pont.»
M. Cadieux souligne que le plus important, pour le transport des marchandises, c’est d’obtenir rapidement les informations afin de permettre aux transporteurs de marchandises de gérer leurs mouvements. L’ACQ fait d’ailleurs partie d’un comité sur les mesures de mitigations qui seront prises durant les travaux. «Nous sommes tenus au courant et convoqués sur une base régulière», d’indiquer M. Cadieux. Sa crainte, cependant, c’est que le dossier accuse des retards en raison de tiraillements entre le fédéral et le provincial. «Nous savons bien que le dossier est urgent et que le temps joue contre nous», termine-t-il.
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